• Marcahuasi

                Jeudi en fin d'après-midi, on sonne à ma porte : Christophe et Alex, deux amis partis pour ne pas revenir une semaine auparavant... Ça tombe bien, j'envisageais de partir le week-end dans la Sierra de Lima ; ils sont motivés et ont une tente ! Samedi matin, 8 heures et demi, on monte donc dans le premier combi venu pour Chosica, petite ville située à 40 kilomètres du centre et qui fait encore partie de la municipalité de Lima. De là, il ne nous restera qu'une grosse trentaine de kilomètres à parcourir pour atteindre le petit village de San Pedro de Casta et commencer la marche...
                Mais les choses s'avèrent vite être plus compliquées qu'elles n'en avaient l'air. Arrivés à Chosica vers 9h45, on apprend que le prochain bus ne part qu'à 16h. On a la chance de tomber sur trois liméniens qui veulent faire le même trajet, on se cotise donc pour prendre un taxi. Nous sommes six, plus le chauffeur sept... et voilà qu'un ami du chauffeur monte aussi... Serrés comme des sardines, le taxi contourne vite l'axe principal pour nous amener dans des petites ruelles aux allures de coupe-gorge. Mais pourquoi ce deuxième type est-il venu aussi ? Parce que la route est longue et dure, disent-ils... On sort de Chosica toujours aussi compressés et dans une ambiance tendue. Ça sent le traquenard et avec la fatigue, la situation est de plus en plus inquiétante... Et encore plus lorsque l'on commence à s'enfoncer au milieu de ces immenses montagnes sèches et désertiques, dans le silence total, et que la piste se détériore de mètre en mètre. Je vois dans le rétroviseur le regard concentré et dur du conducteur, je sens la tension générale... Et l'on commence à monter, toujours plus lentement, le compteur indique 10km/h... Mais petit à petit, le trajet s'éternisant, l'ambiance se décrispe et c'est désormais le vide qui inquiète, ce ravin si profond et si proche de nous. Après deux heures de piste, on atteint un premier village... Plus que deux heures à tenir, congestionnés ! Et San Pedro de Casta, enfin, à 14 heures. Beaucoup de stress pour rien, mais personne n'aura compris au final pourquoi ce deuxième chauffeur est monté, gros de surcroît !
                Pique-nique sur la place du village, alors que le ciel commence à gronder et que l'air se rafraîchi. Il faut dire que l'on est déjà à 3 180 m d'altitude. Sans perdre de temps, on commence donc la montée. Les gens d'ici sont très aimables et nous ont indiqués une cabane dans laquelle on pourrait s'abriter en cas de pluie... Viennent deux ou trois heures de montée au-dessus du village. On prend petit à petit de la hauteur sur une vallée magnifique, encore étonnement parsemée de cactus. Et l'on arrive sur le plateau de Marcahuasi, à 4 100 m, en fin d'après-midi. Malgré une visibilité réduite, on aperçoit déjà quelques roches aux formes curieuses, quelques jolies ruines et une petite lagune. La cabane est vite trouvée, tant mieux car la pluie commence à tomber. Accompagnés de deux chiens qui nous ont suivi depuis le village, on boit un mate de coca (infusion de feuilles de coca) pour se réchauffer... Le coucher de soleil sera l'un des plus étonnants que l'on puisse voir et la nuit nous offrira, c'était inespéré, un magnifique ciel étoilé. Poulet a la brasa et soupe chaude, la soirée se déroule et s'écourte comme il se doit après une telle journée.
                Dimanche, 6 heures, j'ouvre l'œil. La luminosité dans la cabane laisse présager un ciel clair. Je me lève, il est en effet complètement dégagé ! Quelle chance ! Un rapide petit-déjeuner, un mate de coca, et l'on part explorer ce vaste plateau qui s'étend à présent à perte de vue. Magnifique ! Les bords nous permettent d'avoir une vue sur toute la vallée... Mais à la place, c'est une exceptionnelle mer de nuages que nous dominons. Trois heures à gambader sur le Marcahuasi, à s'émerveiller de chaque nouveau point de vue, à se laisser enfermer dans une sorte d'amphithéâtre naturel, à interpréter chaque nouvelle roche et sa forme animale... Nos chiens nous suivent et effrayent les quelques ânes et taureaux... Mais à part eux, le plateau est désert et le soleil commence à chauffer sérieusement. Vers 10h, après un petit encas à la cabane, nous plions nos affaires et entamons la redescente, par l'autre côté. Nous sommes vite pris dans un brouillard dense mais malgré tout lumineux, qui donne à ces paysages une ambiance très particulière. Avec la fatigue, et lorsque l'on arrive dans le village tout embrumé de San Pedro, l'atmosphère est complètement irréelle. A 14 heures, on prend le combi... Encore quatre longues heures pour rejoindre Chosica et le monde, pendant lesquelles il est impossible de dormir tant la piste est mauvaise... Un pneu crevé et quelques péripéties plus tard, on arrive à destination ; une dernière heure de combi pour rejoindre le centre de Lima et enfin, à 19h30, la porte de chez moi. Fin d'un week-end d'une intensité rare, et ce à quelques 80 kilomètres du centre de Lima !
    Je vous laisse voir les photos d'Alex, en bas à droite...

  • Commentaires

    1
    juli
    Jeudi 25 Janvier 2007 à 23:53
    pas de sujet solo un chiste
    tu deviendrais pas un ptit peu parano ? estoy bromiando...
    2
    mum
    Vendredi 26 Janvier 2007 à 19:18
    heros...
    peut etre parano mais hero quand meme! mon coeur dse mere palpite a chaque lecture!! non mais! ha ha ha
    3
    gaspard
    Dimanche 28 Janvier 2007 à 22:08
    ah si seulement...
    Ah ma pauvre mére si j'avais été un héros, il y aurait bien 4 ou 5 péruviens de moins sur cette terre!
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