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Annette Messager
Chaos, 2008
Crédit photo Anthropia
Galerie Marian Goodman
FIAC 2012
Dans l'art contemporain, de nombreuses artistes ont recours à l’artisanat traditionnel des femmes pour créer des œuvres qui subvertissent les conventions. En voici un exemple chez Annette Messager. L’artiste a choisi son support, son outil et en détourne les codes. J’y vois la tempête intérieure des femmes domestiquée par les tâches quotidiennes. Derrière le ménage, le tricot, routinières tentatives de barrer le désir en soi, de mettre de l’ordre dans le bouleversement intérieur, l’artiste sait débusquer l'aliénation à l’endroit précis de l’enfermement des femmes, quand elles se font violence en silence.
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Edward Hopper Evening Wind 1921
Harris Brisbane Dick Fund
Gravure.
Allez voir l'exposition Hopper, même si vous avez l'impression que vous la connaissez par cœur, suite aux plats reportages TV, innombrables sur le sujet.
Tout d'abord, ce que ne montrent pas les médias, c'est la lumière, le contour, les contrastes, la matière de ces œuvres, les voir en vrai change tout. Mais surtout, on passerait à côté de la mise en scène du commissaire d'exposition, qui retrace le parcours artistique d'un homme, par une fausse chronologie, un découpage très parlant par périodes ou plutôt par techniques de travail.
Il semble que Hopper comme tous les grands artistes a su tirer parti de chaque détour de sa vie.La légèreté et le contraste par son travail d'illustrateur. Le cadre, la rigueur des architectures, par l'apprentissage de la gravure. Le choix des motifs et la lumière par ses déambulations d'aquarelliste.
Le cheminement d'un artiste, comment il se crée une grammaire, un traitement, un style, tel est véritablement l'objet de cette exposition.
Avec en ligne de fuite, quelque chose d'une intrigue, dévoilée sur une gravure, Evening wind, un trou noir, où frissonnent les ailes du désir, comme si Hopper pour tout ça, avait dû payer le prix d'un certain renoncement.
Et plutôt que de contempler ad vomitum Nighthawk de Hopper, comme une icône pop, un tableau sidérateur d'imaginaire, un condensé du mythe américain, s'apercevoir que ce tableau n'est pas le fruit du hasard. Peint quand l'artiste a 60 ans (1942), il semble dans l'accrochage et dans l'œuvre, comme un aboutissement provisoire, l'acceptation d'une désillusion, avant que les personnages ne désertent les intérieurs, comme dans Sun in an Empty Room, peint en 1963.
Je ressors avec la certitude que ces images apparemment faciles chez Hopper, le sont par un défaut de perception, c'est d'ailleurs le quiproquo de cet événement parisien, faire prendre la surface pour le tout, qu’elles sont en fait le résultat d’une ascèse, la part cachée de l’artiste.
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Mirka Lugosi
Crédit Photo Anthropia
La nuit fût glauque, de ces nuits qui vous laissent
des souvenirs de basse-enfance,
au temps où nul ne sait, pas l'adulte,
ce qui se passait dans l'entrevue entre la NightQueen
et le divin enfant.
Long, très long tunnel, sortir, mais y rester, ne sais pourquoi.
En fonds sonore, concordance, la voix parle de l'autobus de rêve,
celui de La Femme assise d'Appolinaire,
"ils m'affirmèrent que ceux qui avaient été tués à la bataille avaient,
la veille ou l'avant-veille, rêvé d'un autobus."
J'y monte, j'y suis.
Puis m'arrive l'autocar - autocar/autobus, toujours confondu les deux mots-
ce véhicule-là vient de Claude Levêque,
J'hésite à remettre mes pas dans l'installation
"le moteur est en route,
elle entend un choeur de vieilles voix de femmes,
chantant Rendez-vous en automne,
c'est une chorale des femmes de la maison de retraite,
où se trouve la mère de Claude Lévêque." déjà évoque ici
Vrombir, l'autobus qui circule dans les tranchées,
oui, toujours dans les pièces souterraines,
le signal surréaliste en soi, l'inconscient tout à coup occupé,
invasion sonore, tout le monde se serre sur le trottoir,
l'autobus, la boulimie parisienne de la mère bouffeuse,
qui s'enfile des centaines de ptits zhumains tous les matins au p'tit dèj.
Quel était le rêve, prémonisant quoi ?
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