• Auguste a quitté sa famille excentrique, la campagne, un garage bohème, pour la ville. C'est alors que ça arrive. Dans la rue, un attroupement autour d'un concert. Une fille, une cicatrice sur le sourcil en forme de lune. Une apparition.

    Il la perd de vue lorsque la police disperse la foule, la retrouve à la gare, derrière la vitre d'un train, et lit sur ses lèvres : «  Comment faire... » Il lui donne rendez-vous le lendemain au même lieu, à la même heure au même train, ce train qu'il prend désormais chaque soir. Mais il n'y a aucune trace de l'inconnue dans les wagons.

    On comprend assez vite les raisons de ce rendez-vous manqué : la passage à l'heure d'été dont c'était le premier jour. La rencontre est arrivée le dernier dimanche de mars. La fille a avancé sa montre, pas Auguste.

    On me pardonnera de donner la solution de l'énigme, qui est d'ailleurs dans le 4ème de couverture. L'essentiel du roman de Luterbacher n'est pas là. Plutôt dans une ambiance poétique, lunaire, dans des scènes qui émargent d'un réel rêvé ou rêveur, lorsque Auguste, abandonnant sa recherche de l'aimée, décide de rentrer dans sa famille à pied.

    Quelques aventures l'attendent en chemin, un voyou gominé, un sac de jute plein d'argent, une beauté campagnarde vieillie et sa nièce qui deviennent ses maîtresses, des coups de feu, des morts.

    Puis l'histoire recommence selon le point de vue de la fille à la cicatrice. D'autres personnages apparaissent, reviennent sous des angles différents. Ils se croisent, se retrouvent, dans une sorte de labyrinthe romanesque et temporel où le lecteur se promène en découvrant une histoire doublée d'onirisme, de charme et de fantaisie.

     

    Thierry Luterbacher, Dernier dimanche de mars, Editions Bernard Campiche






    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires