• Roger Borniche, René la canne

    Borniche et René la canne après son arrestationRoger Borniche, né en 1919, est d'abord un flic, avec un excellent palmarès. Cinq cent soixante-sept arrestations, dont deux ennemis publics numéro un des années cinquante et soixante. Émile Buisson, un braqueur psychotique, dont il a raconté l'histoire dans Flic Story. Et René Girier, dit René la Canne, dont il raconte l'histoire dans le livre éponyme.
    Ce n'est pas les seules choses qu'il ait publiées. Il est l'auteur de 28 livres au total, dont plusieurs ont été repris comme base pour des films.
    J'ai donc lu son René la Canne, l'histoire d'une traque. Sa proie est un grand fauve. René Girier né le 9 novembre 1919 dans la banlieue lyonnaise, qu'on surnommait René la Canne ou René le boiteux parce qu'il avait reçu une balle dans la jambe.
    Borniche éprouve beaucoup de sympathie pour ce gangster. Le voyou est bel homme, séducteur, plein d'énergie et de ressources. Il s'évada 17 fois en 8 ans de prison, et il finira par devenir son ami, après sa libération finale en 1956 grâce à sa visiteuse de prison, la princesse Charlotte de Monaco, la maman de Rainier III de Monaco, la grand-mère de notre Albert du Rocher.
    La princesse, nous explique Wikipédia, l'installa ensuite près de son château de Marchais (Aisne). Il devint son chauffeur (sans permis), son intendant et son ami. Ce fut René la Canne qui conduisit la princesse au mariage de son fils avec Grace Kelly en 1956.
    Avant tout ça, on suit donc Borniche en 1949. Il tente de reprendre cet évadé, avec les moyens de l'époque qui nous font sourire, à nous qui sommes gorgés grâce aux séries télévisées de méthodes scientifiques, d'analyses d'ADN, de surveillances par Internet et par satellites. Là, en 49, on utilise la planque, les écoutes téléphoniques, les téléphones depuis les cafés et surtout l'intuition.
    C'est assez intéressant. Il faut dire que Borniche n'est pas un naïf en littérature. Il a manifestement lu beaucoup de romans policiers et d'autres romans. Il sait se mettre en scène, découper une histoire, la saucissonner, varier les points de vue, nous placer de temps à autre dans la tête de ses personnages. On le suit donc avec un plaisir mi-documentaire, mi-littéraire.