• Les propos fétides d'Oskar F.

    Nous avons tous nos tristes sires. Celui-ci est député de l'UDC, l'Union Démocratique du Centre. Une traduction trompeuse du nom original, Le Schweizerische Volkspartei. Vous entendez ? Ça sonne plus juste en allemand.
    Oskar Freisinger parle ainsi (Le Matin du 3.10.06) :
    « Le problème de l'islam va nous occuper pendant les trente prochaines années. Chaque construction de minaret est une avancée en terre judéo-chrétienne. Car les musulmans ont une logique de conquérants. »
    « Le problème de l'islam » dit-il. Ça ne vous rappelle rien ? Une rhétorique un peu vieillie, un peu datée, mais encore  assez signifiante ? Vous avez trouvé ? Vous y êtes : « Le problème juif ». Une formule commode, car qui dit problème dit solution. Les Nazis l'avaient inventée. Ils appelaient ça « la solution finale ». Un euphémisme pour l'innommable. Et lui, Oskar, qui connaît le poids des mots, quelle est sa solution ?
    Car il semble bien décidé à défendre la « terre judéo-chrétienne ». La « terre judéo-chrétienne » ? Mais nous sommes en terre laïque ! Oskar le sait bien, mais il veut nous prendre en otages. Nous contre eux. Chrétiens, ou plus justement judéo-chrétiens (?) contre mahométans. Il veut nous faire croire qu'il y a une guerre, que ce ne sont pas des individus nés ou élevés dans une autre religion que la sienne qui sont chez nous, mais des envahisseurs organisés qui obéissent à un vaste plan de bataille. Qui opèrent des « avancées ».
    Et qui ont « une logique de conquérants ». Je ne relève pas le cliché, simplification d'un esprit déjà simple. Je note juste qu'Oskar F. met tout le monde dans le même panier. Musulmans laïcs, musulmans non-pratiquants, croyants tièdes, croyants fervents, islamistes, terroristes. Tous des « conquérants ». Pas de détail. A rejeter en bloc.
    Vous voyez le tableau ? L'islam ainsi réduit empêche Oskar de dormir. Mais ce n'est pas la seule préoccupation de ce patriote aux vues larges. Soucieux, il parle quelques lignes plus bas de criminalité et affirme : « Nous avons surtout un problème avec les Albanais et les Africains de l'Ouest. » Un problème ? Un autre ? Encore ?
    A la lumière de tous ces propos, on situe mieux l'affaire. On voit bien de quoi on parle. Car il s'agit en fait bel et bien d'Oskar lui-même. Sans aucun doute, effectivement, il a un problème !