• Festins secrets, par Pierre Jourde

    Festins secrets raconte donc le premier poste d'un jeune enseignant dans une ville de province. A côté d'histoires déprimantes d'école qui appartiennent au genre réaliste (voir ici), on a toutes sortes d'autres aspects. C'est un peu mélangé. Plusieurs romans dans un seul. Le héros pénètre dans un cercle de notables qui s'adonnent au sado-masochisme et aux sciences occultes. Il se sent peu à peu parasité par quelqu'un d'autre. Il a des rendez-vous dans une grotte avec une femme, ou une fillette, dont il ne sait rien, qu'il ne voit jamais. Ça tourne au fantastique et là, c'est une réussite ! On ne sait plus où se rattraper, ça glisse vers autre chose d'effrayant et d'attrayant. Comme est réussie la description de la ville de province, un condensé social effarant, comme est réussie l'évocation du mal et sa force de séduction. C'est noir, poisseux, nihiliste, parfois exaspérant. Mais c'est de la littérature, aucun doute là-dessus. La moindre des choses, me direz-vous, pour celui qui s'est fait connaître par un pamphlet ravageur contre toutes les médiocrités littéraires : La littérature sans estomac !