• Et c'est ainsi qu'Allah est grand, par Alexandre Vialatte

    Alexandre VialatteAlexandre Vialatte est un homme de lettres triface. Connu peut-être d'abord pour ses traductions de Kafka (dans lesquelles il aurait infusé un peu de son humour), il est aussi romancier et chroniqueur. Plus connu comme chroniqueur que comme romancier d'ailleurs, bien que tous les deux soient excellents (voir ici).
    Pocket a réuni ses chroniques dans plusieurs volumes. J'ai lu le premier. Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Des textes parus dans Marie-Claire et dans La Montagne, et qui étaient, paraît-il, attendus avec dévotion par leurs lecteurs.
    On les comprend. Ces textes sont délicieux. Ils mettent en scène, au gré de la fantaisie de Vialatte, des animaux, des peintres, des légumes, de la nourriture, des Auvergnats, des objets, et Allah qui clôt chaque chronique avec la phrase qui a donné son titre au recueil.
    C'est surtout une affaire de style : langue savoureuse et maîtrisée, des effets réglés au millimètre, au service d'un humour discret, subtil, irrésistible. Il faudrait citer, évidemment. Faute de tout un texte, au moins le sommaire de l'un d'eux, qui est intitulé Chronique du chien :
    Difficulté d'éviter le chien. -  Il mord la cuisse du cousin pauvre. - Paletots pour chien de Manufrance. Poche poitrine et col officier. - Chiens noirs. - Chiens jaunes. - Les noirs sont plus foncés. -  Triste sort de l'homme sans chien.  Bonheur de l'homme par le chien. -  Chiens méchants, cruels, et douteux. - Cynophagie des Suisses. - Des Mozabites. -  Des assiégés. -  Notion scientifique du chien. -  Le chien est un crocodile sans plumes. -  Heure du chien. -  Attitude mondaine. - Grandeur consécutive d'Allah.

    Alexandre Vialatte, Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Pocket