• Eclosion du GSM au Bénin

    Quand le téléphone fixe perd son réseau

    1995 : le GSM au Bénin. Après onze ans, c'est la ruée de la population vers le téléphone sans fil ; sa popularité est telle qu'en simple objet de luxe qu'on se procurait pour impressionner son entourage, il est devenu, pour beaucoup, un véritable instrument dont l'utilité se manifeste concrètement au quotidien, vu ses fonctionnalités multiples. La conséquence directe de cette situation: le téléphone fixe est l'objet d'une terrible baisse de forme.

    Marcel KPOGODO

    Libercom, Télécel, Areeba et Bell Bénin : les quatre réseaux de téléphonie mobile sur lesquels se fonde l'explosion de la consommation chez les Béninois du téléphone portable. Par une concurrence féroce s'effectuant dans des conditions de fair-play apaisé, ils multiplient au jour le jour les services et, par une communication très efficace, ils réussissent à pousser les consommateurs encore indécis à se faire immatriculer dans le vaste réseau de la communication sans fil, par un numéro. De la part de ces opérateurs, on ne rate aucune occasion pour s'élargir et s'enrichir de nouveaux clients ; notamment, en la circonstance des fêtes de fin d'année, de celle de Pâques, des mères ou des pères, on ramène le prix du kit de connexion, parfois, à une très forte proximité de la poche très peu garnie du plus moyen des Béninois. Ainsi, les abonnés défilent et se comptent à la pelle. C'est, par exemple, par ce genre d'opération que le réseau Areeba, que l'on croyait deuxième après Télécel, en matière du nombre d'abonnés, s'est révélé, à la faveur de la communication faite sur la nouvelle numérotation à huit chiffres, comme le réseau mobile accueillant le plus grand nombre d'abonnés au Bénin. S'inscrit dans la même logique des opérations de charme pour conquérir de nouveaux clients, celle lancée du 15 juin au 06 juillet 2006 par Bell Bénin, qui a porté le prix de la connexion à 2000 F CFA, avec 1000F de crédit de téléphone ; les longues files d'attente remarquées au cours de la période indiquée devant les différents guichets de vente ouverts par cet opérateur sont assez révélatrices de l'engouement suscité actuellement par le téléphone portable. Aucune couche de la population n'est plus épargnée par ce virus et, qu'on soit riche ou pauvre, fonctionnaire ou apprenant, petit ou grand, on ne tient pas à se laisser conter les merveilles du mobile. M. Albert K., banquier de profession, qui a équipé ses trois enfants, dont le cadet est en classe de sixième, en téléphone mobile, croit qu'il a fait un investissement qui se justifie parfaitement : « Comme je ne rentre pas à la maison les midis et que mon épouse, commerçante au marché Dantokpa, en fait de même, ce comportement nous permet de joindre, chacun, nos enfants à tout moment de la journée, pour savoir si tout va bien chez eux, quelle que soit leur position. » Ce n'est que l'arbre qui cache la forêt par rapport aux nombreux services que peut rendre le téléphone portable ; en dehors de la capacité à joindre son correspondant à tout moment et, quel que soit son lieu de résidence à travers le monde, on peut lui envoyer des messages, des photos ou toutes sortes de support informatique, on dispose de la possibilité de correspondre par écrit ou par la voix sur une radio ou une télévision, de bénéficier d'informations sociales pratiques de la part de l'opérateur : horoscope, sport, versets bibliques ou coraniques, météo,...

    Des services incommensurables délétères

    La prédilection dont jouit le téléphone mobile au Bénin nuit grandement au téléphone fixe. Pratiquement, il faut être une structure d'Etat ou un particulier pour encore s'intéresser à ce type de téléphone. Premièrement, les coûts pour se connecter sont élevés pour le pouvoir d'achat de la population béninoise majoritaire: 90 000F CFA pour l'abonnement à une ligne fixe. Deuxièmement, pas de connexion dans les délais souhaités, à moins du hideux et onéreux phénomène du « graissage de patte », en dehors des frais de connexion officiellement exigés par Bénin Télécoms. M. Hilaire D., promoteur d'une moyenne entreprise, témoigne : « J'ai déposé mes dossiers à la Société depuis plusieurs semaines et mon entreprise attend quatre connexions au fixe pour donner de l'ampleur à sa communication mais, dans l'informel, on m'a exigé, en plus des frais normaux, une somme de 200 000F CFA, à raison de 50 000F CFA par ligne, pour être satisfait en moins d'une semaine. » Ainsi dépité, il se fait nostalgique d'une époque malheureusement révolue : « Pourtant, il y a un peu plus de dix ans, on était sûr de recevoir la ligne fixe à domicile, soixante-douze heures après avoir effectué les formalités d'usage au niveau de la Société. » Voilà un harcèlement financier aggravant le sort du téléphone fixe que, de plus en plus, les opérateurs trouvent les moyens de faire le plus pauvre parent des technologies de la communication ; Bell Bénin, Areeba et Télécel, disposent d'un service de téléphonie fixe par crédit rechargeable. A domicile, dans beaucoup d'administrations privées, et même dans les télécentres privés, puis dans les « cabinettes » au bord des voies, ce réseau fixe déguisé est largement utilisé. Bien sûr, au détriment du fixe, celui du domicile ou de la rue, d'où aussi l'abandon des cabines téléphoniques de Bénin Télécoms, installées à grand frais de crédits extérieurs remboursables à coups d'intérêts exorbitants.

    Des solutions ?

    Selon un cadre de la société Bénin Télécoms ayant requis l'anonymat pour n'avoir pas reçu l'autorisation de sa hiérarchie pour s'exprimer, l'abonnement au fixe réel est en baisse chronique sur les huit dernières années. Pourtant, malgré les services alternatifs du GSM, le téléphone fixe est seul à ne pas être défaillant périodiquement ou à des heures de pointe de communication, appelées heures pleines. D'où, il importe que les responsables de Bénin Télécoms fassent preuve de créativité, d'inventivité pour redorer le blason du téléphone fixe et pour permettre aux citoyens qui en ont besoin pour leurs activités de trouver satisfaction.

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  • Edification intellectuelle en milieu scolaire

    Internet, le sésame à des connaissances instantanées

    Finie l'époque où il était compliqué pour les collégiens béninois d'avoir accès à des sources documentaires pour faire aboutir leurs recherches. Aujourd'hui, tout appartient à tous, grâce à la magie des Technologies de l'information et de la communication (TIC), dont l'Internet est l'une des composantes.

    Marcel KPOGODO
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    Joëlle, élève en Terminale B, a un exposé en Economie. Contrairement à son frère Bertrand, de quinze ans son aîné, agent commercial à la Nouvelle Société des Assurances du Bénin (NSAB) qui, confronté à la même situation qu'elle quelques années plus tôt, lorsqu'il faisait la même classe, aurait accumulé anciens cahiers, livres et d'autres types de documents sur le sujet, les aurait potassés, en aurait tiré une synthèse à proposer à ses camarades à travers un plan, elle, aujourd'hui, perdra peu de temps : il lui suffit, dans un cybercafé, de décomposer les aspects de son thème sur le moteur de recherche « Google », par exemple, de trouver une kyrielle de réponses, de les analyser et de faire un agencement synthétique afin de résoudre la préoccupation de son thème. Cet enchaînement d'actes n'est néanmoins pas si évident parce que cette élève doit compter avec certains facteurs complètement extérieurs ; ils sont d'ordre technique. En effet, elle doit savoir se servir d'un ordinateur, manipuler un certain nombre de fichiers ordinaires relatifs au traitement de texte, « Word », notamment. Aussi, comme peu de foyers béninois sont équipés en ordinateur, elle a l'obligation de recourir aux services d'un cybercafé : il faut prier pour qu'il ait la connexion au moment de sa recherche, et que celle-ci soit d'une vitesse raisonnable.

    Par ailleurs, il ne s'agit pas qu'elle se présente devant son ordinateur pour faire du « copier-coller », passant du site de recueil des connaissances à sa page « Word » ; elle doit, s'il le faut, emporter beaucoup de texte à la maison pour opérer un tri afin de retenir les aspects intéressants, opportuns : donc, de l'argent supplémentaire pour l'impression payante. D'autre part, la fracture numérique frappant d'abord à l'intérieur des pays africains, les autorités béninoises doivent faire d'une priorité urgente l'implantation de l'Internet dans plusieurs autres villes du Bénin à part Cotonou ; ceci permettra aux élèves monolais*, porto-noviens*, savalois*, savèiens*, parakois*, djougoulais*, natitingois*, entre autres, d'utiliser ce sésame pour approfondir et enrichir leurs connaissances et leur culture.


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  • Résumé du livre : « Ecrire sur les enjeux des NTIC » d'Alain Just Coly


    « NTIC », « Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication », une expression qui, de plus en plus, devient « TIC », « Technologie de l'Information et de la Communication », n'est pas confusible avec un certain nombre de terminologies par rapport auxquelles on a l'habitude de l'assimiler. En ce qui concerne la genèse de l'Internet constituant l'un des constituants des TIC, elle se rapporte à l'armée américaine en pleine période de guerre froide ; les Etats-Unis étaient soucieux de faire circuler et de sauvegarder des informations précieuses et stratégiques, quelles que soient les difficultés techniques et matérielles pouvant fragiliser le système mécanique de renseignements.

    Progressivement, l'Internet s'est étendu des circuits militaires à ceux universitaires et scientifiques, puis sociaux, ce qui contribua à sa vulgarisation. Son avènement s'est fait concomitamment avec le développement de l'ordinateur, dénommé « Personal Computer », PC, pour le commun des utilisateurs. Mais, un problème nouveau survient : celui de la nécessité pour l'Afrique de s'approprier les fonctionnalités des TIC, du fait de leur caractère de célérité et de coût extrêmement réduit. Ceci implique l'urgence pour le journaliste africain de la presse écrite de maîtriser les TIC, au vu de leurs nombreux atouts, en ce qui concerne la recherche, l'acquisition, le traitement, la circulation et la diffusion de l'information se rapportant à ce domaine.

    Marcel KPOGODO

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