Il tient du rat par son haleine de chacal en rut, de la taupe pour sa myopie, et, comme l'indique son nom, il est dépourvu de poils, tout comme son cousin l'oryctérope que nous avons eu le plaisir de décrire en d'autres lieux.

Cet animal (appelons-le ainsi pour faciliter les choses et préserver son anonymat) est d'une laideur à faire pâlir d'envie Freddie et Elephantman . Il dégage une forte odeur de truie ménopausée par l'arrière-train et de chacal en rut par la locomotive, mais ça, on l'a déjà dit.

Lui et ses compagnons, c'est à dire ceux qui sont tellement aveugles qu'ils ne peuvent percevoir son odeur, creusent de larges et profondes galeries par lesquelles ils boulottent sournoisement les racines et tubercules divers tels que chou-rave, oignon pourri, ail en décomposition, racine de betterave, qui leur donnent une haleine de vieux cheval. Les lecteurs attentifs, bien que peu nombreux, auront remarqué que par ce biais, le rat-taupe améliore sensiblement son haleine ordinaire et peut, de ce fait, aller draguer la rate-top modèle à la sortie du terrier. Ceci a d'ailleurs donné lieu à de nombreuses légendes dans son pays d'origine (le Cantal berrichon, en l'occurrence), qui veulent que chou-rave, oignon pourri, ail en décomposition et racine de betterave mélangés forment un puissant aphrodisiaque... Allez vous étonner après ça que la croissance démographique de cette région soit négative ! Le rat taupe occupe la majeure partie de son temps dans ses galeries. Lorsqu'il ne boulotte pas, le rat-taupe dort dans le corridor sans se méfier des doryphores. Évidemment, ayant avalé tous les tubercules présents, il ne reste donc plus de patates... Comment alors se méfier des doryphores ?

Mes chers amis, cet exposé passionnant touche à sa fin, mais je ne saurais vous quitter sans avoir la suprême déléctation de vous présenter le sujet de la semaine prochaine :