• La libéralisation fait-elle baisser les prix et accroître la qualité du service ? L'exemple de l'électricité et du gaz

    M. Cirelli, PDG de GDF sur Inter, affirme que « comme tout le monde le sait, la concurrence est le meilleur moyen de faire baisser les prix » et d'avoir un service en tout point performant.

    Mais dans un article intitulé « Il est urgent de limiter les dégâts » écrit par Jan Willem Goudriaan, responsable des questions énergétiques à l’EPSU (Fédération européenne des syndicats des services publics) dans la "Lettre de confrontations"n°75, on peut entendre un tout autre avis :

    « …. Il est admis que le marché intérieur de l’électricité et du gaz ne donne pas les résultats escomptés….. la baisse des tarifs promise avec la libéralisation n’a pas eu lieu et les prix sont très fluctuants…. Les investissements ne sont pas au rendez-vous et il faudra des années pour construire une capacité de production et pour moderniser l’infrastructure. Les effets de la libéralisation sur l’emploi et les conditions de travail ont été sévère avec 300 000 emplois supprimés, une externalisation croissante, une tension sur les salaires et les conditions de travail et l’apparition de problèmes de compétence…..

    … La fourniture de gaz et d’électricité sont des services publics essentiels. Les gouvernements doivent les assurer et doivent rendre des comptes en cas de problèmes. Le marché ne peut pas garantir des prix stables et abordables…

    … L’Union européenne doit être plus qu’un simple espace économique : elle doit devenir une Europe sociale. Si les tarifs continuent d’augmenter pour les consommateurs privés , si les investissements ne se concrétisent pas et si la sécurité est compromise, la Commission européenne devra en tirer les conséquences. Son Président devra faire marche arrière et proposer un autre projet. »

    Par ailleurs, dans la lettre du SIGEIF (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile de France) N° 49, on trouve deux infos intéressantes :

    - le SIGEIF vient de refermer l’appel d’offres gazier, déclaré infructueux, qu’il avait lancé pour le compte de 143 collectivités publiques franciliennes suite à l’ouverture du marché du gaz aux professionnels (l’expérience des entreprises échaudées par leur choix pour la fourniture de l’électricité a-t-elle fait école ?)

    - en page 4, on peut lire que deux ans après l’ouverture du marché de l’électricité pour les entreprises, l’écart se creuse en France entre les tarifs régulés et les prix du marché avec une différence de plus de 66% entre les deux. Entre avril 2005 et avril 2006 les tarifs régulés sont restés stables mais les prix du marché dérégulés ont augmenté de 48% pendant la même période. Au total pendant les cinq dernières années, les tarifs français régulés ont augmenté de 10,57% et les prix dérégulés de 75,6% (étude annuelle de N.U.S. Consulting, l’Observatoire international des coûts énergétiques) qui confirme qu’en Europe où la déréglementation est effective pour l’ensemble des pays, la libéralisation du marché est plutôt synonyme de hausse des prix. Les champions sont le Danemark avec une hausse de 91,5% et le Royaume Uni avec 80,7%.

    alors qui vit sur des conceptions simplistes et surrannées : les libéraux ou les citoyens attentifs ?

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