• Diktat réactionnaire : "Femmes, sortez couvertes !"

    A défaut ne vous plaignez pas de ce qui vous arrive ; soit les insultes sexistes et les agressions physiques.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/241112/diktat-reactionnaire-femmes-sortez-couvertes?

     

    Si les agressions physiques sont massivement masculines, les insultes sexistes contre les femmes ne sont nullement le fait exclusif des hommes, bien que ces derniers soient majoritaires. Les femmes aussi usent de l'insulte, souvent certes de façon plus euphémisée mais en lien avec un regard méprisant : "tu travailles cette nuit". Le fait vaut au travail comme dans les familles, notamment contre les jeunes filles.

    Il faut donc toujours du courage pour les femmes pour se vêtir comme elles veulent : Tenue "passe partout" anodine un jour, une autre plus attrayante, plus "sexy" un autre jour. Le changement n'est guère autorisé par les plus rigides de l'ordre moral. Le désir de séduction avec le port d'artifices sexués sera montré comme PECHE par la droite conservatrice et comme ALIENATION à gauche par les puristes de l'émancipation ou par les spiritualistes qui haïssent profondément la chair et le sexe car ce ne sont que des tentations démoniaques.

    - Fonctions de l'insulte.

    On voit ordinairement dans l'insulte, qu'elle soit sexiste ou raciste, un procédé de rabaissement de la dignité humaine. Elle est cela mais elle est plus que cela. L'insulte est aussi un procédé normatif contraignant qui remplace une interdiction absente et qui vise à restreindre les libertés, notamment ici celles des femmes. L'insulte sexiste entendu comme procédé d'intimidation pour réduire le champ des possibles se rattache de la sorte à la volonté de retour à une société d'ordre moral.

    Le seuil d'apparition de l'insulte équivaut à un seuil de tolérance maximal. Il est vite atteint chez certain(e)s : pas de mini-jupe, pas de talons hauts, pas de décolletés (devant surtout). Si la mini-jupe est acceptée ce sera alors sans collants fins... Bref, tout ce qui qui peut montrer une apparence trop sexuée est stigmatisé. La femme, son apparence sexuée, doit en quelque sorte disparaitre au profit d'un humain banalisé. Pourquoi ? Les hommes ne savent pas tous voir avec respect et dignité deux êtres humains en même temps : d'une part la femme (sexuée) et d'autre part l'humain générique.

    Plutôt que de subdiviser comme Valérie DAOUST (1) les individus en quatre types  - rationnel, intéressé, libidinal, romantique - on proposera au plan politique et social de distinguer les interventions humaines sur un axe répressif-permissif. Une société répressive et potentiellement totalitaire tendra à interdire aussi bien les manifestions d'homosexualité que celles d'hétérosexualité. Ces individus ne veulent voir que de l'humain mais un humain qui cache son apparence sexuelle, un humain en quelque sorte "désexué d'apparence", désexualisé.

    - Répression : Empêcher l'attraction et l'attirance sexuelle.

    La burqa n'est pas que la forme maximale de l'effacement de la femme puisqu'elle efface aussi l'humain. La burqa est un outil barbare qui nie deux êtres : la femme comme être sexué mais aussi l'humain . Le voile (islamique) serait plus, en ce sens, un outil qui efface relativement l'apparence féminine, la séduction féminine, jugée mauvaise ou aliénante, pour ne laisser apparaître la seule humanité seule valorisée. Il y a - sur ce plan - une grande différence avec la burqa.

    Mais il faut aller plus loin. Le voile a largement participé de la stigmatisation des "femmes féminines", c'est-à dire dont l'apparence sexuée est évidente. A l'époque, le stigmate de "pute" était massif autant chez les jeunes filles que chez les jeunes garçons. Enfin, il faut dire ici que l'apparence et l'attirance sexuelle n' est pas chose maudite que pour les intégristes religieux. Cette forme de sexisme haineux se retrouve ailleurs.

    L'apparence suscitant une forte attirance sexuelle doit pour eux tous, en toute occasion, être fortement limitée et circonscrite. Dans ce cadre l'insulte signifie "Femmes, sortez couvertes" !

    Christian DELARUE

    1) De la sexualité en démocratie.
    L'individu libre et ses espaces identitaires.

    par Valérie DAOUST   Ed PUF Coll Sociologie d'aujourd'hui en 2005 (276 pages)

    Sommaire
    I - La condition de l'homme postmoderne.
    (Le refus du modèle unique)

    II - Institutions et comportements
    (Le modèle traditionnel de la famille -PME)

    III - Le sexe et le soi
    Authenticité de la passion

    IV - Récits sur la nature humaine
    4 types d'individu : rationnel, intéressé, libidinal, romantique.


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  • UMP et guerre des chefs : l'aliénation militante.

     

    Guerre des chefs est ici une expression trop banale tant les haines entre Copé et Fillon sont devenues incoercibles.

    On a évoqué jusqu'à saturation le niveau incroyable de guerre de clans au sein de l'UMP.

    On a souligné la crise du l'ump profondément divisé politiquement (toute la droite ump n'est pas devenue "décomplexée" et proche du FN) et moralement.

    On a moins mis l'accent sur la souffrance des militants.

    Certes, déjà dans les partis trop exclusivement organisés comme simple "machine électorale" l'aliénation militante est réelle.

    Un parti, est un outil attractif qui favorise l'émancipation collective et l'émancipation de soi,

    1 quand la démocratie interne est vivante

    2 quand il est traversé de débats d'orientation qui permettent de donner sens à l'activité militante et

    3 quand ces débats s'exercent avec fraternité et respect.

    Ces trois conditions n'empêchent pas la vivacité des débats.

    Mais elles doivent être présentes.

    Il faut veiller à ce qu'elles le soient.

    Manifestement, il n'y a plus rien de cela dans l'ump .

    L'ump n'est qu'une écurie de deux chefs très obsédés par le poste présidentiel de 2017.

    Les militants sincères sont en train de quitter le navire.

    Reste les opportunistes et les requins cyniques happés par la lutte de places.

    L'UMP coule. Mais d'autres représentants du MEDEF vont surgir.

    Christian DELARUE


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  • Xénophobie anti-française près de Melbourne en Australie
    Il y a des  abrutis, étroits d'esprit, partout ; même en Australie !
    Nul besoin qu'ils soient nombreux pour nuire.
    Une chanson en français déclenche l'hystérie d'un groupe qui se lâche !
    Mob's Racist Abuse Against French Girl on Melbourne Bus in Australia - YouTube
    En outre lire l'article de RUE 89

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  • David Pétraeus (1) état-il marié avec la CIA ? Et même !

    Va-t-on faire démissionner tous ceux et toutes celles qui ont des aventures extra-conjugales?

    Qui va le faire? Ceux ou celles qui ne se sont jamais fait "pincer"? Hypocrisie.

    Va-t-on créer une police des moeurs. Concurrence aux curés de l'Eglise et aux imams de l'islam! 

    Ceux ou celles qui disent "moi j'adore ma femme (mon homme) depuis 30 ans et je ne pense qu'à elle" - et c'est possible et c'est fort bien. J'ai connu cela. Là, la galipette ailleurs est impensable. Mais, de là à penser qu'ils ou elles ne comprennent pas qu'il puisse en être autrement ailleurs, c'est faire preuve d'une grave incompréhension de la vie des couples, d'un dogmatisme borné, d'une grande intolérance, d'une étroitesse d'esprit coupable .

    Et ils veulent faire la morale aux imams ! Hypocrisie et injustice.

    1) Etats-Unis: le chef de la CIA, David Petraeus, démissionne pour adultère - à la une - Actualités sur orange.fr

    http://actu.orange.fr/une/etats-unis-le-chef-de-la-cia-david-petraeus-demissionne-pour-adultere-afp_1181166.html


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  • Des types d'oligarchie aux types de République.


    La science politique, la démocratie délégataire et la formation d’oligarchies.

    Nos démocraties, les démocraties réellement existantes telles que connues par la plupart des peuples de la planète, ceux qui ne subissent pas des dictatures, font une très large place à une oligarchie ; celle installée par le mécanisme délégataire de l’élection qui est le principal mécanisme de la démocratie dite, à tort, représentative.

    Contre Platon et avec Aristote, il faut dire que l’élection permet tout à la fois de parler de démocratie et d’oligarchie. L’élection n’est nullement le critère qui pose la Démocratie avec une majuscule, dépouillée de toute entrave oligarchique. Dans toute élection, on lit une appropriation et une dépossession.

    1) Plusieurs questions concernant l'oligarchie.

    - Le phénomène oligarchique est-il un fatum politique ou peut-on le réduire fortement et même l’éradiquer ? La réponse à cette question n’est pas neutre.

    - Tous ceux et celles qui pensent que l’oligarchie est issue de la division du travail social et qu’à ce titre elle est une sorte de fatalité se pose d’emblée une autre question : quelle est la meilleure oligarchie ? La réponse à cette question interesse aussi ceux et celles qui pense que l’oligarchie peut être réduite voire éradiquée.

    - La question de la "qualité" oligarchique passe souvent par une évocation des classifications anciennes et modernes des oligarchies. C’est ici que philosophes et chercheurs en sciences politiques ont une utilité pour le débat démocratique.

    - En tout état de cause, du point de vue du peuple-classe, la qualité d’une oligarchie se mesure au niveau de pouvoir qu’elle laisse, à froid (sans rapport de force) ou à chaud (avec rapport de force) au peuple-classe ou au peuple souverain. Une oligarchie subissant un fort contre pouvoir favorise la démocratisation ainsi que la justice sociale et donc un Etat social.

    2) Le réel ou les liens de l’oligarchie.

    Une oligarchie est un petit nombre de dirigeants politiques hauts placés (moins de 1%) dans un cadre local, national, continental ou mondial. Mais ils ne tiennent pas leur place et leur pouvoir que de l’élection. Ce ne sont pas que des aristocrates élus. Système capitaliste dominant oblige, il faut aussi compter avec leur proximité avec le pouvoir économique et financier. Les oligarchies sont de nos jours des oligarchies politico-financières. Avec le néolibéralisme c’est cette terminologie qui ait devenue dominante.

    En terme ancien, on parlerait de ploutocrates. Les politiques dirigent, les capitalistes règnent. L’ensemble forme la classe dominante qui elle avoisine et même dépasse les 1% d’en-haut.

    3) Gouvernance oligarchique à légitimité démocratique.

    Nos démocraties délégataires sont largement des "gouvernances oligarchiques" (terminologie redondante un peu comme islamisme radical) car la démocratie de pleine intervention populaire n’existe pas . Nos démocraties, malgré les conquêtes du mouvement ouvrier, restent des démocraties restreintes, à champs d’intervention réduit (pas dans l’entreprise) et de basse intensité. L’essentiel n’y est pas remis en cause sauf par une minorité d’acteurs sociaux ou politiques. Une alterdémocratie est certes pensable mais elle n’est qu’une perspective d’une minorité d’acteurs à l’avant-garde de la démocratisation des sociétés.

    Evoquer globalement le fait oligarchique (pour ne rien dire ici de sa forme ploutocratique ) ne signifie pas uniformité ni absence de distinctions importantes à faire entre, par exemple, la gouvernance de l’Union européenne et la gouvernance de la V ème République en France. La critique juste doit permettre de repérer des niveaux d’intervention citoyenne qui donne une force de contre pouvoir aux oligarchies.

    4) Types d’oligarchie et types de République.

    - La République libérale montre une oligarchie forte qui agit surtout pour la classe dominante (la bourgeoise sous le capitalisme dominant).

    - La République sociale montre une oligarchie contrainte de fournir un Etat social pour le peuple-classe. Historiquement la République sociale procède à des nationalisations, crée des services publics, une Sécurité sociale, un statut protecteur pour les apporteurs de force de travail dans l’entreprise privé ainsi et surtout dans la fonction publique. Avec elle, la démocratisation avance. Le contraire de la gouvernance néolibérale qui fait reculer la démocratie et casse l’Etat social.

    - Avec la République socialiste, ce sont les biens communs qui forment le contexte mondial. Au plan national et continental, l’appropriation publique (nationalisations) passe en appropriation sociale (socialisation). La démocratisation est forte et pénètre dans les bastions protégés.

    Christian Delarue

    Pour les développements lire : Classe dominante et oligarchie contre peuple souverain et peuple-classe. - Mouvements http://www.mouvements.info/Classe-dominante-et-oligarchie.html

    Addendum : Le couple oligarchie/peuple-classe est également pertinent pour les formations sociales issues du socialisme autoritaire et bureaucratique qui ne sont ni socialiste ni capitaliste. Il y a en Chine comme à Cuba une oligarchie spécifique qui surplombe et domine son peuple-classe.


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