• L'affichage des trois grands Dieux dominants : symbole d'unité ?

     http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/220612/laffichage-des-trois-grands-dieux-dominants-symbole-dunite

     http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=30024

    Voici le symbole de l’esprit de fraternité des croyants (en Dieu) ou plus exactement de la volonté de convergence des trois grandes religions monothéistes.

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    Les agnostiques et athées y sont le plus souvent absents. Il s’agit de se mettre d’accord entre croyants (en Dieux différents) ! L’esprit de fraternité est donc circonscrit, réduit, limité.

    - Au-delà du symbole, l’unité des grandes religions monothéistes n’est pas chose facile. Il y a de temps en temps des rencontres. Mais il n’y a pas un Dieu commun aux trois grands monothéismes. Il y a des points d’accord et des religions fondamentalement différentes. Non seulement différentes mais en concurrence voire en opposition et même en guerre !

    Ce multiculturalisme religieux épisodique s’accorde cependant aisément sur l’existence de Dieu contre l’athéisme . La même certitude vaut contre les agnostiques qui par esprit scientifique refusent que l’on évoque Dieu de façon incongrue ex abrupto sans pour autant se dire persuadé que Dieu n’existe pas. Ils laissent la question "pendante" comme étant sans réponse possible.

    Au-delà de cet accord entre les appareils religieux, vient rapidement la dispute sur le "bon" Dieu à défendre.

    Les athées qui doivent supporter les expressions incongrues ou obsessionnelles (1) de différents Dieux sont cependant sauvés par cette diversité même.

    - L’autre diversité, à ne surtout pas oublier, concernent les divisions au sein d’une même religion. Il n’y a pas que chez les catholiques que l’on trouvent un large spectre de compréhension qui va (à gauche) de la théologie de la libération (2) qui dispose d’une composante marxiste (cf aujourd’hui François Houtard altermondialiste christiano-marxiste) à l’intégrisme le plus autoritaire.

    C’est au sein des intégrismes que l’on trouve les éléments les plus réactionnaires contre les femmes, contre les homosexuels, contre la laïcité, contre la démocratie, etc. Schématiquement, il y a des courants plus préoccupés de "l’amour des humains" et à ce titre soucieux de l’émancipation des peuples-classe dominés et d’autres plus obsédés de "punir les pécheurs". Cela se voit aux USA avec les pentecôtistes (3) chez les juifs et chez les musulmans de l’autre côté de la planète.

    Christian DELARUE

    1) Obsessionnel lorsque la référence à Dieu se fait de nombreuses fois par page. Incongrue lorsqu'il surgit par hasard au détour d'une phrase.

    2) Les liens entre le communisme et le christianisme - A l’indépendant

    http://alainindependant.canalblog.com/archives/2008/03/01/8149699.html

    L’auteur présuppose de façon acritique que le christianisme ne porte que le bien et pas le mal. Dès lors qu’il y a Croisades et autres maux ce n’est plus le christianisme mais des humains spécifiques en proie au péché. Pour faire bonne mesure, il dit la même chose du communisme. Ce dernier ne peux porter que de la libération et de l’émancipation. Or, pour moi, il y a un marxisme critique de libération et un marxisme dogmatique de soutien aux entreprises bureaucratiques aliénantes.

    3) Lire La pensée enchainée de Susan GEORGE Ed Fayard 2007


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  • Le racisme anti-blanc entre instrumentalisation et réalité.


    Le racisme anti-blanc est massivement la riposte de l'extrême-droite qui non seulement refusent de connaitre les formes dominantes du racisme mais sont de plus les premiers à les pratiquer. L'extrême-droite pratique quasiment toutes les formes de racisme que la législation française condamne. En ce sens, le racisme anti-blanc constitue une instrumentalisation grossière d'une notion qui peut pourtant s’avérer juste dans certains cas.

    1) Première distinction: ici et là-bas.

    AILLEURS : Ces cas de racisme anti-blanc sont relativement courants dans les sociétés anciennement colonisées ou la haine de ce qui évoque les colons continue à être rapportée à la couleur de peau blanche plutôt qu'à un rejet des mécanismes de domination. Les classes dominantes locales instrumentalise aussi ce racisme anti-blanc à leur profit. Ce qui explique sans doute que ce type de discours perdure.

    ICI : Ces cas de racisme anti-blanc sont beaucoup plus rares en France. C'est Tarik Yildiz, un sociologue, qui les a mis à jour dans son livre : Racisme anti-blanc, Ne pas en parler: un déni de réalité(1) . Avant lui, ces cas étaient, me semble-t-il largement méconnus. Pour autant ces cas restent extrêmement rares. Il s'agit souvent d'une injure qui frappe des 'Français de souche' de la part de Français qui se perçoivent toujours - du fait des exclusions - comme "issus de l'immigration" .

    2) Deuxième distinction : le verbe et le réel.

    Un article paru dans l'Express en mars 2011 fait état des thèses de T Yildiz (2) . Mais cet article ne permet guère, à mon sens, de comprendre l'existence et la portée d'un racisme anti-blanc au-delà de l' injure contre le "français de souche".

    Certes ces injures existent. Elles sont violentes et manifestent une intolérance coupable mais, sans vouloir diminuer leur gravité, surtout lorsqu'elles sont suivies d'agressions physiques, on ne voit guère dans le contexte social les discriminations réelles qui frappent les dit "français de souche". Par contre on voit fort bien les discriminations qui ne cessent de frapper durement les familles de ceux qui peuvent pratiquer occasionnellement l'injure anti-blanc. Il y a là de fortes circonstances atténuantes pour éviter de trop durent peines. Surtout, il importe
    1 de diffuser des thèses plus justes qui appellent les victimes du racisme systémique (qui lui peut permettre aux dominants de faire l'économie de l'injure du fait de sa réalisation factuelle et pratique par la discrimination) à ne pas se tromper de colère ainsi que le dit le MRAP .
    2 de combattre surtout les discriminations racistes qui perdurent dans l'emploi, le logement, l'accès aux salles de dance, etc...

    Je m'en tiens là sur ce sujet. Car, par rapport aux craintes des IDR (3), le MRAP sait très bien que la notion de racisme anti-blanc est délicate à employer . Mais la notion de "blanc" ne l'est pas moins. Elle incite gravement à la racialisation de la société. D'ou la réponse du MRAP.

    Une réponse du MRAP : « Non à la racialisation de la société ! »

    http://www.rue89.com/2012/06/18/une-reponse-du-mrap-non-la-racialisation-de-la-societe-233133



    Christian DELARUE

    1) Le racisme anti-blanc, Ne pas en parler: un déni de réalité, Tarik Yildiz, Les Editions du Puits du Roulle, 58 p., 8 euros.

    2) Comment parler du racisme anti-blanc? - L'EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-parler-du-racisme-anti-blanc_970808.html

    3) "Racisme anti-blanc" : un concept dangereux. Le MRAP ne doit pas céder.
    Les Indigènes de la république » samedi 16 juin 2012
    http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1680


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  • Les extensions de sens du mot "caste".

     

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2348


    Selon le sociologue Emile Durkheim, en Inde : « Le régime des castes se définit : 1° par la spécialisation héréditaire ; 2° par l’organisation hiérarchique ; 3° par la répulsion réciproque ». Selon la plupart des sociologues, même s’il existe des hiérarchies dans toutes les sociétés, le système des castes a été propre à l’Inde avant son abolition. Cependant, le terme caste a été employé aussi, en un sens extensif, par différents auteurs dans diverses circonstances.

    Il a été employé par des marxistes critiques d’obédience trotskystes, à propos du sommet des appareils du parti communiste dans les pays dit socialistes. Ceux qui furent nommés, en URSS stalinienne des nomenklaturistes formaient une sorte de caste sociale du fait de leur appartenance à la sphère supérieure du PC. Ils s’adjugeaient des privilèges de caste.

    Christine Delphy employa aussi le mot caste pour compléter l’analyse et la critique du racisme. Dans "Race, caste et genre en France", elle écrit : "Ce concept est opératoire pour rendre compte de la spécificité de l’oppression de race dans le système de classes ; ce à quoi le concept de de racisme met l’accent sur des processus, le concept de caste met l’accent sur des résultats de ces processus en terme de structure sociale". Christine Delphy perçoit une injonction de la société française derrière le souci d’intégration. Les enfants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique doivent prendre le statut d’immobilité et d’invisibilité de leur parents comme s’il s’agissait d’un héritage. Cet héritage relève plus d’une logique de caste que de classe sociale. En fait les enfants d’immigrés ont signalés très fortement en 1983 (marche des beurs), qu’ils n’entendaient pas, caste ou non, rester dans les marges de la société française.

    Un autre emploi du mot caste concerne en science politique les professionnels de la politique (2) qui par divers mécanismes se maintiennent en poste politique avec tous les avantages associés : logements de fonction, salaires élevés, prestige, etc. Ils en arrivent même à passer le pouvoir à leur fils ou fille. Là le terme "caste" est avéré. Il ne s’agit plus d’une extension de sens.

    Comme il a été remarqué, "une majorité chasse l’autre qui la remplacera à son tour lors de prochaines élections en un mouvement sans fin. La caste politique a organisé une alternance en son propre sein, pour garder, quelques soient les circonstances, le pouvoir et les hommes qui lui sont attachés" (blog clérocratie). Le système de l’alternance ne détruit donc pas celui de la caste politique, il le conforte.

    Ces hommes, et plus rarement ces femmes, perdent rapidement le contact avec les électeurs car la division du travail et le type de mandat donné autonomisent la fonction. D’un autre côté, dans l’exercice de leur fonction des liens se forment avec les membres des classes sociales favorisés : les petite-bourgeoisies et surtout les bourgeoisies (industrielle, d’affaire, financière). La caste devient oligarchie et même ploutocratie.

    La professionnalisation plus ces liens et réseaux permettent souvent - on l’a dit- le passage de la fonction politique du père au fils et parfois à la fille. Il faut quand même la validation démocratique de la constitution de la caste par le vote. L’élection a une fonction de voilage, de masque.

    Le plus souvent c’est le terme oligarchie qui est le plus employé et qui convient sans doute le mieux car il met l’accent sur le partage du pouvoir entre les acteurs politiques (en caste) et les acteurs économiques d’une nation (classe dominante).

    Christian DELARUE

    1) qui forme un chapitre de son livre "Classer, dominer" (La Fabrique).

    2) Du rapport "démocratique" de délégation à la constitution d’une caste politique fermée. C Delarue -
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1719

    Pour un usage récent par un sociologue voir : "Du mépris de classe et de caste en politique" de Philippe CORCUFF (à propos du candidat du NPA à la télévision)

    http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/050312/du-mepris-de-classe-et-de-caste-en-politique


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  • Yves MENY et Yves SUREL : le peuple comme peuple classe.

    JJ LAKRIVAL

    http://www.legrandsoir.info/yves-meny-et-yves-surel-le-peuple-comme-peuple-classe.html

    C’est dans "Par le peuple et pour le peuple" (1) que ces deux auteurs abordent les contours du peuple-classe. Cette recherche intervient pour eux en complément d’une recherche sur le "peuple souverain" - qui est la base des sociétés démocratiques - et du peuple-nation qui prend souvent un contenu ethnique plus que culturel, fort propice à l’instrumentalisation populiste.

    Le "peuple souverain" des sociétés modernes ne saurait cacher la présence ancienne d’un autre peuple à composante socio-économique. Le peuple-nation pas plus.

    Ce complément (p 195) en terme de peuple-classe en plus ou à côté du "peuple souverain" se justifie par l’ajout constant des acceptions socioéconomique et culturelle du "peuple" comme modes alternatifs ou cumulatifs de déclinaison du populisme.

    Les auteurs commencent par évoquer sous le terme de peuple-classe la partie la plus basse de la population, la "plebs", qui est caractérisée par l’absence de biens. On dirait aujourd’hui les "couches populaires" en pensant aux ouvriers et petits employés. Jadis le peuple, entendu comme peuple-classe, était écrivent-ils "le plus souvent défini négativement comme l’ensemble des individus ne possédant ni biens ni terres" (p195). Il s’agit des miséreux. Le terme est alors proche de "populace" ou de la foule et sans connotation de lutte ou de domination.

    La configuration du peuple-classe va évoluer au XIX ème siècle. Le peuple - entendu comme peuple-classe et non peuple souverain - s’oppose à la bourgeoisie. C’est la classe la plus nombreuse de la société. Point commun avec l’acception contemporaine. Il n’y a pas que Louis Blanc a évoquer un tel peuple-classe. Dans ses Souvenirs, Tocqueville définissait le peuple comme "les classes qui travaillent de leurs mains". L’idée fondamentale des populistes historiques est d’opposer les "petits" et les "gros". P Birnbaum a d’ailleurs jugé bon de creuser cette signification dans un livre précisément intitulé "Le Peuple et les Gros" (Grasset 1979). Ce faisant à la différence des marxistes de l’époque les populistes (terme ici non péjoratif) ajoutaient les paysans aux ouvriers et petits employés. La population française était encore massivement paysanne.

    Le populisme usera du peuple-classe explicitement ou implicitement d’un sens socioéconomique pour dénoncer une minorité oisive et parasite. Ce qui est différent de la dénonciation de la classe dominante (la bourgeoisie des Pinçon-Charlot) ou de l’oligarchie (H Kempf). C’est là un aspect qui va ouvrir vers un populisme proche du fascisme. Le populisme de droite tournera son regard vers en bas pour critiquer les chômeurs assistés, les travailleurs "bras casés", les immigrés, les fonctionnaires, alors que les populistes de gauche stigmatiseront vers le haut la finance parasitaire. Néanmoins, il faut noter que la droite se lance parfois elle aussi dans une dénonciation du pouvoir de la finance et des gros rentiers. Lire J Chirac en 1995 sur Dazibaoueb : Jacques Chirac pensait à l’indignation des petites gens dès 1995 !

    JJ LAKRIVAL

    source : dazibaoueb

    1) in Fayard Coll L’Espace du politique 2000

    2) Chez ces auteurs le peuple-classe dans son acception historique et évolutive n’est pas, sauf exception ( Louis Blanc cité), le peuple dominé face à la bourgeoisie ou à l’oligarchie comme chez l’altermondialiste Christian Delarue. Pour lui le peuple-classe se compose des travailleurs indépendants et des travailleurs salariés qui disposent d’un patrimoine mobilier et immobilier modeste. Le peuple-classe se situe sous la barre des 5% les plus riches et forme donc 95% de la population.Au sein du peuple-classe il défend le bouclier social des prolétaires sous les 3000 euros net par mois en alliance avec les couches sociales aisées au-dessus mais non membre de la classe dominante ou des très riches.


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