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ELECTIONS LEGISLATIVES 2012
La présence des gauches au parlement permettrait d’appuyer la mise en place de cadres sociaux plus favorables, et de faire pression sur le PS pour le pousser plus à gauche, notamment sur les questions sociales et écologiques. Ce serait l’occasion de défendre, par exemple, l’amélioration de la qualité des services de santé, de l’enseignement, le retour de la retraite à 60 ans à taux plein, la réduction du nombre de centrales nucléaires et l’amélioration des conditions sanitaires et de sécurité dans les centrales, ou encore la validation du mariage homosexuel.
Ce serait également l’occasion de lutter contre les politiques xénophobes et humanicides de la droite et de l’extrême droite, face auxquelles le PS se trouve désarmé et extrêmement concessif. En effet, les élections législatives donneront également l’occasion à l’extrême droite de se rapprocher du pouvoir. Les stratégies d’entée dans le parlementarisme des extrêmes droites européennes, ainsi que leurs convergences ponctuelles avec la droite pour appuyer la mise en place de politiques réactionnaires, nous donnent une indication du danger que ces partis représentent. La convergence UMP/FN, voire MoDem et certains membres du PS, sur les problématiques concernant l’immigration et la répression doit impérativement être contrebalancée par la présence de forces politiques de gauche.
La présence d’une opposition parlementaire de gauche relève ainsi de la nécessité humaniste, et même humanitaire, afin de barrer la route à l’extrême droite. L’intérêt d’une présence des gauches sur le plan parlementaire est donc majoritairement défensif. Il s’agit de constituer une sorte de « bouclier social » afin de contrer les avancées de la droite et de l’extrême droite. Il est néanmoins évident que tout ne se joue pas au niveau des élections.
Il ne faudra pas attendre de miracle de la part du gouvernement ou du parlement. Ce n’est pas parce que l’on réussira à bloquer l’avancée de l’extrême droitisation sur le plan législatif, ou même à faire passer quelques mesures de gauche que la situation pourra véritablement s’améliorer. Les lois et de décrets ne sont en effet que le reflet déformé de la structuration des idéologies et des phénomènes d’hégémonie présents dans la société.
La démocratie, le parlement, l’Etat, ne constituent pas le lieu du pouvoir politique, mais plutôt son relai. Le véritable pouvoir politique se joue ailleurs, dans les rapports de force, les capacités d’imposer des décisions dans les conflits sociaux. Il se joue, par exemple, lorsque que la classe capitaliste contraint les travailleurs à se faire exploiter sous la menace de la délocalisation et du chômage, ou à l’inverse, lorsque les travailleurs décident de bloquer la production et par conséquent le taux de profit des entreprises. Il se joue encore lorsque dans un quartier ou une résidence, le propriétaire décide d’augmenter les loyers et laisse pourrir les lieux, et quand les locataires décident de faire la grève des loyers jusqu'à ce que les propriétaires décident de faire les travaux ou de ne pas augmenter les loyers.
La démocratie, l’Etat et la loi ne sont donc pas des principes absolus, ce sont des outils de domination pour les oppresseurs ou de protection pour les révoltés. En cela, une présence de gauche au parlement pourrait permettre de préserver certains dispositifs juridiques de protection sociale. Mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas la présence de la gauche dans l’appareil d’Etat qui permettra de réelles avancées sociales. S’ils ne sont pas coordonnés avec un mouvement social combatif, les gouvernements et les parlements resteront impuissants s’ils doivent faire face aux capitalistes. Si nous souhaitons des avancées réelles, il faudra dans la foulée des élections lancer un 3ème tour de lutte sociale !
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