• En formation ouverte et à distance on lit souvent que l'apprenant est au centre du dispositif. On souhaite développer son autonomisation.

    Henri Holec en donne une définition précise :

    "L'autonomisation constitue une dimension fondamentale de la démarche du C.R.A.P.E.L : elle en représente l'objectif, comme l'autodirection de l'apprentissage et le soutien en représentent la méthodologie. Ce choix, dicté par une volonté de centration maximale sur l'apprenant, permet d'envisager le progrès pédagogique dans une perspective nouvelle et de se dégager de l'alternative "traditionnelle" adaptation de l'apprenant à l'enseignement - adaptation de l'enseignement à l'apprenant. Par l'autonomisation, c'est-à-dire l'acquisition graduelle et individualisée de la capacité à prendre en charge son apprentissage, l'apprenant devient progressivement son propre enseignant, construit et évalue lui-même son apprentissage : les problèmes éducatifs qui se posent alors sont de vrais problèmes éducatifs qui concernent l'individu aussi bien en tant que personne et que sujet social qu'en tant qu'apprenant..."

    Holec, H., 1981, "A propos de l'autonomie : quelques éléments de réflexion", ELA n° 41

    Travailler dans ce sens nécessite de proposer à l'apprenant un dispositif de foad dédié. L'équipe de conception de la formation a une réflexion de fond à mener et un travail de scénarisation passionnant à faire !

    Quelques pistes "provisoires" :

    • On pourrait imaginer une base documentaire mise à disposition des apprenants mais aussi une base documentaire proposée par les apprenants;
    • Des fiches conseils pour aider l'apprenant à s'organiser, à gérer son temps;
    • Un document personnel dans lequel l'apprenant note au fur et à mesure les travaux réalisés, les temps forts, les moments difficiles. Document pour un retour sur soi et une analyse réflexive;
    • ...
    Une personne joue un rôle fondamental dans ce contexte de formation, c'est le tuteur ou le conseiller dont parle Henri Holec. L'apprenant n'est pas livré à lui-même, il peut compter sur un suivi individualisé...

    C.R.A.P.E.L : Centre de Recherches et d'Applications Pédagogiques En Langues - Université Nancy 2

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    Jacques Cartier
    Professeur de Technologie
    Doctorant en Sciences de l'Education (Université de Rouen)
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  • En 1998, cela fait dix ans, Monique Linard avait été interviewée par le Nouvel Observateur à propos de l'utilisation de l'ordinateur pour l'apprentissage.

    Le mythe de l'ordinateur qui résoud toutes les difficultés d'apprentissage est encore vivace : l'enfant habile avec ses jeux informatiques, les parents et amis béats devant ses manipluations. Certes il s'agit là d'un savoir-faire appréciable mais pour apprendre il va falloir que cet enfant se confronte à une autre réalité souvent moins ludique et qui fait appel à des capacités de "gestion de l'action, anticipation, découpage, analyse, synthèse" comme l'indique Monique Linard dans l'interview citée.

    Morceau choisi :

    "... Au total c'est le credo de la plupart des chercheurs aujourd'hui, l'outil exceptionnel qu'est l'ordinateur ne peut avoir des effets significatifs que s'il est encadré par une relation humaine bienveillante et structurée. L'enseignant doit être là, à interroger et encourager sans cesse : pourquoi tu fais cela, où bloques-tu, vas-y, je t'aide, compare avec le voisin, bravo, c'est bien... Même Apple a compris cela, au vu d'une étude réalisée par des chercheurs dans des classes équipées en Mac depuis dix ans. Leur verdict : équiper ne suffit pas, le vrai problème est d'aider les enseignants à faire de la pédagogie avec la machine (1)."
    (1) Cette étude a été traduite en français sous le titre «la Classe branchée», CNDP, 1997

    Pour lire l'article cliquer sur ce lien : "Article du Nouvel Observateur - n° 1768 - Semaine du 24 septembre 1998"

    Le contenu de cet article est toujours d'actualité. Le questionnement reste le même aujourd'hui. Le formateur qui anime une foad pourrait être ainsi victime du même mythe. Le simple fait de mettre les ressources à disposition suffirait à ce que l'apprenant apprenne. Les animations flash agiraient comme un vase communicant distributeur de connaissance, l'apprentissage serait ainsi automatisé. La simple visite de quelques sites suffirait à intégrer les contenus qui s'y trouvent. Mais les choses sont plus compliquées et plus humaines ...

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  • Lors de l'animation d'un stage de formateurs nous avons abordé récemment la problématique de la scénarisation en foad. Nous avons utilisé comme ressource le travail de l'équipe de Bernard Morin de l'Université de Montréal.

    >>> Voir sur : http://www.formationadistance.umontreal.ca/production/index.html

    Les personnes présentes, notamment des enseignants en poste, ont indiqué qu'elles ne passaient plus par la phase d'écriture de leurs séquences pédagogiques (finalités, buts, objectifs, sous-objectifs, évaluation, ...) mais travaillaient un peu au "feeling" avec la structure de la séance dans la tête.

    Ceci n'est guère possible en foad comme l'indique le document de nos amis québécois. Il faut scénariser au plus près.

    Je pense qu'un des atouts de la foad se situe dans ce cheminement, passage obligé. De mon côté, pour mes activités en présence d'élèves de collège, je suis revenu à la rédaction de mes séquences comme lorsque j'étais instituteur avec la tenue du "cahier journal".

    La foad est ainsi, en priorité, un travail pédagogique durant lequel le formateur "revisite" ses pratiques pédagogiques. L'aspect technologique a certes son importance, mais il est au second plan.

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  • Lorsqu'un organisme de formation demande à ses formateurs d'intégrer du distant dans leur pratique il doit avoir conscience que le passage du présentiel au distant ne s'opère pas d'un coup de baguette magique.

    En effet pour le formateur habitué à baser son action sur les contenus, de sa discipline par exemple, l'utilisation de Tic fait basculer son rôle vers :

    • la facilitation de la phase d'interaction avec les contenus;
    • la facilitation de l'intégration et de la validation de cette intégration dans des applications dans d'autres contextes.
    Le formateur devra posséder des compétences nouvelles au niveau méta : par exemple identifier les difficultés de l'apprenant, évaluer où il se situe dans la progression des apprentissages, dans sa compréhension des concepts.

    La formation doit ainsi se centrer plus sur les processus cognitifs et relationnels.

    Vous pouvez regarder la vidéo de Claire Belisle sur Canal-U sur ce thème :

    Adresse : http://www.canal-u.fr/index.php/canalu/themes__1/sciences_de_l_ingenieur/informatique/formateurs_et_ntic

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  • François Villemonteix a mené dans sa thèse un travail de fond sur le rôle des animateurs Tice. Le travail au quotidien des collègues qui assument ce rôle est étudié finement.

    Leur travail est parfois "inconfortable" car ils ne savent pas toujours où se situer : spécialistes techniques ou pédagogiques. La lecture de cette thèse aidera de nombreux collègues à éclaircir cette question.

    "Les animateurs TICE à l'école primaire : spécificités et devenir d'un groupe professionnel
    Analyse de processus de professionnalisation dans une communauté de pratiques en ligne"

    François Villemonteix - EDA - Laboratoire EDucation et Apprentissage

    Thèse téléchargeable sur :  http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00198063/fr/

    Morceau choisi page 55 : 

    "Comment les acteurs gèrent-ils cette contradiction, entre construction d'une identité de spécialiste et une spécialité dont le périmètre semble encore flou, à la croisée des chemins disciplinaires, sans contenus scientifiques de référence affichés, au moins, par l'institution éducative ? Quelle légitimité l'ATICE, ce "spécialiste" a-t-il pu développer dans son champ de pratiques jusqu'à aujourd'hui ? Le problème n'est pas simple. En tout cas si les TICE doivent être l'affaire de tous, elles doivent également être celles de spécialistes ? Comme le souligne J. WALLET, il convient de se méfier de l'argument consistant à faire croire que l'existence du "spécialiste de la souris" ne se justifie pas, pas plus que celle du spécialiste de la craie, sous prétexte qu'on est passé dans les écoles "de la craie à la souris" (WALLET, 2002)."

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