• Place du vieux marché à Rouen (Photo Jacques Cartier)

    La première réunion de thésards à laquelle vous participez a un côté un peu formel qui peut quelque peu intimider !

    Vous présentez votre diaporama devant un parterre de spécialistes estampillés Tic et craignez leur vindicte ! 

    Dans la salle des collègues du Chili, de Syrie, du Liban (en visioconférence), du Mali qui mènent la même aventure que vous.

    Et puis le climat se détend car vous vous apercevez que dans tous les pays cités la problématique de fond est la même quant à l'introduction des Tic et du distant dans l'apprentissage.

    Les moyens peuvent être différents certes : au Mali on utilise la radio pour diffuser des émissions dans le contexte de la formation des instituteurs. L'intervention du collègue Malien montre qu'Internet n'est pas le seul vecteur pour la formation à distance. Un dispositif bien pensé et construit avec rigueur utilisant des moyens techniques "anciens" garde toute sa valeur.

    Quel moment privilégié que les échanges sur les recherches menées par les personnes présentes ! Toutes apportent un éclairage nouveau. Même le directeur de thèse dit avoir appris de cette journée.

    Vous reprenez la route du retour en confiance pour mener votre navigation hauturière longue de plusieurs années !

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    Jacques Cartier
    Professeur de Technologie
    Doctorant en Sciences de l'Education (Université de Rouen)
    Master en Ingénierie Pédagogique dans des Dispositifs Ouverts et à Distance
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  • Photo Jacques Cartier 

    Dans son ouvrage "Professionnalisation et développement professionnel" (1) Richard Wittorski évoque des questions en débat autour des savoirs. (page 60)

    "Les savoirs sont-ils des produits "objectivés" ou des produits "cognitifs" dépendants d'un rapport (subjectif) au savoir ? La position de Charlot (1997) (2) est claire à ce sujet lorsqu'il considère qu' "il n'est pas de savoir sans rapport au savoir et sans rapport au monde" (Charlot, 1997, p. 42). Il cite Schlanger (1978) (3) : "il ne peut y avoir de savoir hors la situation cognitive, il ne peut y avoir de savoir en soi. Le savoir est une relation, un produit et un résultat. Relation du sujet connaissant à son monde, produit par l'interaction entre le sujet et le monde, résultat de cette interaction" (cité par Charlot, 1997, p. 70). Ainsi, le rapport au savoir  est une forme de rapport au monde ... Il est rapport d'un sujet au monde, à soi-même et aux autres, "le rapport au savoir est l'ensemble organisé des relations qu'un sujet entretient avec tout ce qui relève de l'apprendre et du savoir" (opus cité, p. 94). Bien plus, Charlot fait la différence entre le rapport DE savoir (rapport social, par exemple entre ouvrier et ingénieur) et le rapport AU savoir ("Le rapport au savoir se construit dans des rapports sociaux de savoir" (opus cité, p. 100). S'agissant des savoirs pratiques, Charlot ajoute que "ce n'est pas le savoir lui-même qui est pratique, c'est l'usage qu'on en fait, dans un rapport pratique au monde... Autrement dit, c'est le rapport à ce savoir qui est scientifique ou pratique et non ce savoir lui-même" (opus cité, p. 71)"."

    L'auteur évoque par exemple les savoirs liés à l'action que l'on qualifie de savoirs d'action, savoirs d'expérience, savoirs professionnels, savoirs cachés dans l'agir professionnel. Quelles sont les spécificités de chacun d'entre eux ?

    Et alors qu'en est-il des notions de compétence, de connaissance ? Cet ouvrage vous aidera à clarifier ces notions avec lesquelles, pour le formateur, il n'est pas toujours aisé "d'être au clair" !

    (1) Wittorski R. (2007). Professionnalisation et développement professionnel. Paris : L'Harmattan.
    (2) Charlot, B. (1997). Du rapport au savoir, éléments pour une théorie. Paris : Economica.

    (3) Schlanger, J (1978). Une théorie du savoir. Paris : Vrin

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  • La relation entre le chercheur et le praticien n'est pas toujours simple. Et pourtant ils ont besoin l'un de l'autre. Jean-Marie Van Der Maren évoque ce problème dans son ouvrage "Méthodes de recherche pour l'éducation" (1) :

    "Le risque d'une praxis dogmatique et normative est d'autant plus grand que le savoir de l'artisan, le savoir pratique, est essentiellement un savoir qui s'exécute, qui ne se dit pas ni ne s'écrit. Si l'artisan est bien l'acteur de son oeuvre, il n'est que rarement l'auteur du texte qui la commente. C'est un paradoxe curieux de la situation artistique que l'on retrouve là. Le critique artistique a un droit d'auteur sur le texte qu'il produit à propos de l'oeuvre de l'artiste, alors que son texte ne pourrait pas exister sans l'oeuvre de l'artiste, qu'il ne rétribue pas l'artiste et que souvent il est incapable de faire ce qu'a fait l'artiste. Plus, le critique artistique s'imagine et se comporte souvent comme si l'oeuvre de l'artiste n'avait d'existence que grâce à sa critique. Or, il n'a rien fait, sinon parler (ou écrire) sur ce que l'artiste a fait, mais, parce qu'il a pu parler de l'oeuvre, c'est lui l'auteur." page 51

    On voit que le chercheur doit rester en retrait, avec un profond respect pour les personnes avec lesquelles il entreprend sa recherche et dont il tire les corpus utiles à son travail. Il est, comme le dit l'auteur, en "position de traducteur".

    (1) VAN DER MAREN J.M., Méthodes de recherche pour l'éducation. Bruxelles : De Boeck, 2004

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  • Après avoir lu le tome 2 de "Petites chroniques du dimanche soir" de Michel Serres, je n'ai pas résisté à la tentation d'acheter le tome 1 !
    Dans la chronique du 19 septembre 2004 intitulée "Ivan le Terrible : l'homme et la nature" (page 16), Michel Serres évoque le problème de la dichotomie de la formation des individus, entre les littéraires et les scientifiques :
    "Et, dans tous les pays occidentaux, l'Université fabrique deux populations différenciées, très séparées. D'un côté, ceux qu'on appelle les "littéraires", qui connaissent bien la culture, l'histoire, la sociologie, bref, les sciences humaines, et de l'autre côté, les "scientifiques", avec les sciences dures, la physique, les mathématiques, la chimie, etc. Ces derniers ont une idée précise de la nature, de la planète, de l'état de l'atmosphère et de la mer. Les premiers ont des idées précises sur le vote et la démocratie. Autrement dit, ceux qui connaissent la nature ne connaissent pas les hommes, ceux qui connaissent les hommes ne connaissent pas la nature."
    Michel Serres, "Petites chroniques du dimanche soir", Le Pommier - 2006 - page 18
    La foad utilise des technologies. En cela elle est fédératrice des deux "populations" citées puisqu'elle permet à la fois aux littéraires et aux scientifiques de se former. Les scientifiques ont inventé les ordinateurs, les littéraires sont spécialistes du message, tout le monde s'y retrouve !
    Un dispositif de formation visant la professionnalisation des acteurs ne reste pas sur ce type de séparation entre littéraires et scientifiques, il s'adresse à l'ensemble des personnes quelque soit leur profil et vise ainsi des objectifs larges et fédérateurs :
    "Si par ailleurs comme l'indique G. Vergnaud, une pratique professionnelle est faite d'un ensemble organisé de missions, de fonctions, de techniques humaines et organisationnelles, de technologies, que l'individu met en oeuvre non seulement seul mais aussi en relation avec d'autres - de telle manière que l'exercice du travail est aussi de savoir communiquer, un réseau de relations, du partage de valeurs, de conception, de besoins, d'objectifs et d'intentions -, alors le process de formation ne peut plus être pensé au seul plan des enjeux de savoir du geste technique. Ceci contraint le formateur à se préoccuper des situations et des collectifs de production et d'en notifier les indicateurs et les observables." (1)
    (1) "Alors, professionnaliser par la formation ?, Maryvonne Sorel - Page 163
    In "La professionnalisation en actes et en questions", coordonné par Maryvonne Sorel et Richard Wittorski, L'Harmattan, 2005.
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  • Plusieurs personnes ont participé à cet ouvrage (1) dont Mokhtar Kaddouri qui est maître de conférences au CNAM (Formation des adultes, CRF, Paris).

    Je cite la conclusion de sa contribution à l'ouvrage intitulée "Professionnalisation et dynamiques identitaires" (page 145) :

    "Nous venons de le voir, les attitudes à l'égard de l'offre institutionnelle de professionnalisation sont déterminées par la place qu'accordent les individus à la professionnalisation dans le cadre de leurs stratégies identitaires et au rapport entre projet institutionnel et projet personnel de professionnalisation.

    La complémentarité de ces deux projets conduit à un investissement dans les démarches institutionnelles de professionnalisation alors que leur inadéquation risque de produire de la résistance, du refus ou de la résignation.

    Les démarches de professionnalisation, quelques soient leur nature et les formes qu'elles prennent (formation instituée, université d'été, séminaires, échange de pratiques, etc.), tant qu'elles n'auront pas pris en compte les dynamiques et les stratégies identitaires dans lesquelles sont inscrites les personnes auxquelles elles s'adressent, risquent de produire de la résistance, du refus franc et farouche ou de la résignation. Cela ne veut pas dire qu'il faille concevoir les dispositifs en fonction des seules dynamiques individuelles en question. Mais cela signifie que rien ne pourra remplacer une négociation qui fait émerger le sens, ce dernier étant le garant incontournable de l'engagement dans les démarches de professionnalisation." - Page 156 -

    Lors d'une formation récente de formateurs à la foad, nous avions du mal, avec mes collègues tuteurs, à "mener" nos groupes d'apprenants. (formateurs présentiels à qui l'on demandait d'intégrer du distant dans leur pratique)

    L'ouvrage cité, coordonné par Maryvonne Sorel et Richard Wittorski, apporte des explications aux difficultés rencontrées. Le passage du présentiel au distanciel touche de près à la professionnalisation des personnes. On ne peut pas faire l'économie de la négociation évoquée par Mokhtar Kaddouri.

    L'organisme de formation, qui "pousse à la roue", doit lui aussi professionnaliser son action. Il ne peut se contenter de professionnaliser uniquement les acteurs que sont les formateurs. Ceux-ci ne sont qu'un maillon de la chaîne du changement à opérer.

    (1) "La professionnalisation en actes et en questions", coordonné par Maryvonne Sorel et Richard Wittorski, L'Harmattan, 2005.

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