• Les Juifs le Monde et l’Argent (1)

    Ce livre livre ( 1 ) semble confirmer que la fécondité  littéraire de l'auteur n'a point tari après  son parcours  politico-intellectuel avec l'ancien Président Mitterrand ( 2 ),   et que  son imagination débordante sous une plume prolifique , conforte largement son appétit pour la Recherche et le  Savoir, lui permettant ainsi une faconde  pour, par exemple, l'explication des  Textes sacrés, qui  ne paraît pas  connaître de limites,   puisqu'il en extrapole  ce qui convient à son argumentation  et justifie  des  « avancées » conformes à une  thèse peut-être préalablement conçue !  

            C'est ainsi que, réunissant en lui une compétence dans les magouilles des jeux  politiques en France et dans les milieux intellectuels internationaux, jointe à celle en matières financières et à un penchant certain pour les plongées historiques,  le voilà qui nous gratifie d'un énorme volume dans lequel  il traite d'un sujet qui a longtemps  troublé les hommes de religion comme les hommes de science, et leur a  occasionné pas mal  de problèmes à travers les temps et le lieux , à savoir la nature et le degré de relations entre l'Argent et l'Homme juif ! Selon l'auteur,  les rapports de ce métal/symbole   avec les  descendants d'Adam, n'auraient  singularisé que les Juifs  avec  des termes  souvent péjoratifs , et  auraient, du coup  épargné  d'autres peuplades, vivant aux mêmes époques et  non moins « adorateurs » de ce   instrument  de la richesse et de la puissance ; sans penser que  plus tard ( 3 ) ces mêmes rapports    devaient bénéficier d'une approche plue réaliste et plus humaine , instituée par une autre Religion..  Mr. Attali semble également prendre de bonne grâce  ces diverses qualificatifs ,  comme s'ils étaient innés spontanément  dans une seule et même société, constituant désormais des facteurs spécifiques communs   à un  groupement humain particulier, devenu  avec le temps  une  « Ethnie » bien  distincte.


           Ce « gène / argent »  que  d'aucuns  ont transformé   en rhésus d'identification   et transmetteur de quelques uns de leurs traits   héréditaires supposés , a servi de thème  prédominant  dans cette longue étude   qui, loin d'épuiser le sujet , se termine sans qu'on sache que sa lecture  ait  pu réussir  à en confirmer l'existence,  à l'effacer   ou à le renforcer davantage , tant il  est devenu actuellement un signe de ralliement international, auquel paradoxalement, un certain nombre des personnes concernées, et non des moindres d'ailleurs , n'ont pas hésité à recourir   pour  se tailler de grosses fortunes .  

           Mais  fort de sa laïcité intellectuelle,  certainement ancrée en lui par son milieu  ambiant  de socialisme politique, Mr.Attali ne s'embarrasse point d'un quelconque « message » divin  reçu par le peuple juif , ( pour ne pas avoir à le reconnaître sans doute pour d‘autres Prophètes, comme Jésus ou Mohamed ), et attribue toute l'histoire de ce peuple  , dans ses moments de gloire et ses moments de misère, et dans ses diverses pérégrinations à travers le temps et l'espace , à son  seul  génie et à son remarquable  instinct de survie , contribuant involontairement peut-être , à  s'appesantir sur l'idée volontairement répandue parmi les juifs non religieux, d'un caractère exceptionnel, d'une « exception » juive, qui auraient permis les « prouesses » au sein de la race humaine. Et c'est à non pas douter,  la voie ouverte, par jalousie, par esprit de médisance  ou par toute autre bassesse humaine, à la calomnie, à la méchanceté ,  et par voie de conséquences aux persécutions , aux infamies et autres ignominies.

            Mais a-t-il pour autant, en tant que socialiste, été tout à fait fidèle à la vision de cette œuvre , puisqu'il nous livre en fin de compte , non l'histoire du peuple juif  et ses rapports avec l'argent, mais bien de celle de ses riches et grandes familles qui n'étaient grandes que par leur accumulation de richesses, délaissant tous les pauvres bougres corvéables à merci qui travaillaient pour elles , et partageant certes avec elles les vilenies,  mais non point l'opulence, l'aisance et la sophistication  .  

             Telle était du moins l'auréole sous laquelle aimait se pavaner le jeune Attali, ne mettant point en question les apports des  autres facteurs spirituels ou religieux communs aux civilisations anciennes ,  jusqu'à l'irruption  de cet élément  « monétaire » qu'il mettra désormais en exergue dans ses analyses et en bonne place dans le titre de ce livre. Pour peu il disputerait la préséance aux « Tables de la Loi » et rappellerait l'épisode du « Veau d'Or ».

            Et depuis, il ne  fait plus que prêter le flanc à ses détracteurs qui l'accusent de s'être transformé en propagandiste de cette fameuse « exception  juive mais laïc » qui,  dans sa constante aspiration à la suprématie, et qui s'est déjà vue l'objet à Rome et en Espagne des pires exactions ,  et à partir de la Russie tsariste et de la Prusse, se faire également le point de mire de toutes les tracasseries de ces deux régimes , pour , quelques décades plus tard, subir les assauts d'une autre tendance raciste et xénophobe à  « l'Aryenne » en Allemagne , et à la « Russe » en URSS  ; et c'est le clash inévitable  qui donnera  l'ignominieuse   Shoah et les non moins ignobles Goulags. Et sans qu'il ait tord dans son estimation du rôle de l'argent dan l'histoire juive,  il passe silence cependant ce même rôle joué avec le nouveau venu sur la scène internationale , le sionisme idéologique , pur et dur , avec lequel non seulement « ces Cousins », mais la  Communauté internationale devrait compter , et qu'il ne serait que juste de la part de sa perspicace investigation  de lui consacrer tout un ouvrage .

            Par ailleurs, on comprend  que le Sionisme ait eu besoin de décréter une  mobilisation  générale de toutes les capacités juives , usant et abusant des jeunes talents dans les premières années de la création d'Israël  !  Mr.Attali  a dû , lui, obéir à une impulsion intérieure poue se lancer corps et âme,  et intellectuellement à sa manière,  à  faire la chasse dans son domaine d'investigation,  aux noms d'origine ou à consonance hébraïque,  et à déterrer  et proclamer comme juifs , événements, lieux ou personnalités  célèbres ayant eu dans le passé une quelconque relation avec le  judaïsme . C'est ainsi que l'on lira sous sa plume, à chaque fois qu'il s'agit d'un événement historique ou d'un  personnage de légende , il lu faut coller  une relation juive, même pour dire qu'il s'agit de converti ! C'est le cas par exemple de Reuter, de Havas , de Lassalle , de Karl Marx  pour ne citer que ceux-là, et parce que, à la déconfiture de ceux derrière ce genre de promotion du nom juif,  la qualité de juif  était de leur vivant le dernier de leurs soucis  .   Est-ce une nécessité politique et  religieuse pour la promotion de ses livres, ou tout simplement un goût de l'histoire, ou par fierté d'appartenance  à la même tribu des « Grands » qui, pour être grands, laisserait-on entendre,  que peut-être,   il faudrait être   juif ? Et de ce fait il n'a pas moins contribué , quels qu'aient été ses mobiles, à rendre au juif sa fierté.

     


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