• "Qui dit gouvernance dit guider/orienter. Il s'agit du processus par lequel les organisations humaines, qu'elles soient privées, publiques ou civiques, prennent elles-même la barre pour se gouverner..."source : J. Kooiman (Modern Governance)Voici la définition de Kooiman : "Le modèle, ou la structure, qui émerge dans un système socio-politique en tant que résultat commun de l'interaction de tous les acteurs en présence."

  • La cybernétique est une science du contrôle des systèmes, vivants ou non-vivants, fondée en 1948 par le mathématicien américain Norbert Wiener.

    Notre monde est intégralement constitué de systèmes, vivants ou non-vivants, imbriqués et en interaction. Peuvent ainsi être considérés comme des "systèmes": une société, une économie, un réseau d'ordinateurs, une machine, une entreprise, une cellule, un organisme, un cerveau, un individu, un écosystème...



  • Complexité : Définition usuelleCe n'est pas tant la multiplicité des composants, ni même la diversité de leurs interrelations, qui caractérisent la complexité d'un système : tant qu'ils sont pratiquement et exhaustivement dénombrables on sera en présence d'un système compliqué (ou hypercompliqué), dont un dénombrement combinatoire pourrait permettre de décrire tous les comportements possibles (et par là de prédire son comportement effectif à chaque instant dès que la règle ou le programme qui les régit est connue) : en termes mathématico-informatiques on dit alors qu'on est en présence d'un "problème polynomial" ("P. Problem"). C'est l'imprévisibilité potentielle (non calculable a priori) des comportements de ce système, liée en particulier à la récursivité qui affecte le fonctionnement de ses composants ("en fonctionnant ils se transforment"), suscitant des phénomènes d'émergence certes intelligibles, mais non toujours prévisibles. Les comportements observés des systèmes vivants et des systèmes sociaux fournissent d'innombrables exemples de cette complexité. Pendant deux siècles, la science positive a semblé "baisser les bras" devant ces phénomènes, préférant ne vouloir connaître que le "scientifiquement prévisible" ou calculable, avant que G. Bachelard ne lui rappelle "son idéal de complexité" qui est de rendre le merveilleux intelligible sans le détruire. En introduisant le concept de "complexité organisée" en 1948, W. Weaver allait réouvrir de nouvelles voies à "l'intelligence de la complexité" que P. Valéry avait déjà définie comme "une intelligible imprévisibilité essentielle". Edgar Morin, à partir de 1977 ("La Méthode", T. I) établira le "Paradigme de la complexité" qui assure désormais le cadre conceptuel dans lequel peuvent se développer nos exercices de modélisation des phénomènes que nous percevons complexes ("point de vue") : une complexité à la fois organisée et, récursivement, organisante.



  • Paradigme : éthymologiquement : exemple à imiter. En grammaire française, le verbe "aimer" est le paradigme de la conjugaison de tous les verbes du premier groupe dont l'infinitif se termine en -er ; tous les verbes du premier groupe ont donc une conjugaison similaire à celle du verbe "aimer". L'épistémologie contemporaine emploit ce mot pour désigner, soit une manière de concevoir les phénomènes par analogie avec un objet technique (l'horloge, paradigme de la conception mécaniste de l'explication) ; ou bien des concepts ou des énoncés théoriques transposés par analogie d'une discipline à une autre l'homéostasie, paradigme des sciences sociales transposé de la biologie) ; ou bien d'un ensemble de postulats et de principes qui orientent la pensée scientifique pendant une certaine période vers son développement (le paradigme du rationalisme cartésien). Edgar Morin l'emploie dans le sens d'une sorte de point de vue subjectif à partir duquel l'individu s'informe du monde qui l'entoure et l'informe à son tour rétroactivement. C'est donc à la fois un contenu et un contenant, un résultat et un processus créateur

  • Définitions usuelles (le pluriel est nécessaire car il y en a plusieurs !).

    o "Constructions de l'esprit agençant propositions, principes et conclusions qui forment un corps de doctrine, ou une construction théorique qui rend compte d'un vaste ensemble de phénomènes".

    o "Ensemble de concepts présentés sous une forme coordonnée selon une règle donnée".

    o  "Méthode de classification fondée sur l'emploi d'un nombre restreint de critères.

    "Ensemble de méthodes ou d'appareillages organisés et de pratiques et procédés, permettant d'assurer des fonctions définies (en vue de résultats)".  Depuis Condillac ("Traité des Systèmes", 1754), "le système est ce qui permet à l'esprit humain de saisir l'enchaînement des phénomènes"). Mais l'audience du concept d'ensemble mathématique depuis un demi siècle a fréquemment conduit l'usage récent à une "réduction" de la notion de système à la notion d'ensemble ("un système est un ensemble ordonné d'éléments abstraits..."), ce qui a souvent stérilisé en pratique les développements contemporains d'une théorie puis d'une science des systèmes : si "le système est un ensemble, on n'a nul besoin d'une théorie des systèmes : la théorie des ensembles est bien construite et elle fera l'affaire sans s'encombrer de synonymes redondants !). Un retour aux sources des définitions usuelles (l'Encyclopédie de Diderot d'Alembert y consacrait un long article de 40 pages !) s'avèrera en pratique fort bienvenu, surtout si l'on souhaite prendre en compte les développements récents des sciences de la complexité (récursivité, émergence, auto-organisation, évolutivité, imprévisibilité, etc.).





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