• Au détour d'un précédent billet, parcourant la Villa des Lyanes, dans le 20ème, je faisais ce constat : "Ce monde a disparu …!"

    En effet, dans les années 80, la Villa abritait encore un nombre considérable de petits ateliers d'artisans : des serruriers, des ferronniers, … s'affairaient ici. Des métiers dont aujourd'hui notre économie mondialisée n'a plus que faire.

    Et maintenant, tout cela a disparu, la Villa a été nettoyée, récurée … par les promoteurs immobiliers qui ne raisonnent qu'en volumes … proportionnels à leur rentabilité.

    Pourtant, si vous pénétrez aujourd'hui dans la Villa des Lyanes, un détail subsiste …  insolite, anachronique, décalé. Un petit édifice au toit de tuiles rouges avec sa potence électrique d'un autre âge … est resté en place, inchangé, intact.

    Pourquoi, par quel miracle ce "confetti immobilier", hors du temps, hors de propos dans cet espace de banale modernité, a-t-il survécu ?
    Un propriétaire, réfractaire aux promotions immobilières, aurait donc réussi à conserver son bien et à garder cette infime trace du passé … ?

    Finalement, non, ce monde n'a donc pas totalement disparu …



    >> Voir sur Parisperdu : "Ce monde a disparu".

     


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  • Le quartier ressemble à un village et conserve encore aujourd'hui un aspect campagnard. Sur un tertre se dresse l'église Saint-Germain-de-Charonne à laquelle est accolé un petit cimetière.
    Avec celui du Calvaire à Montmartre, il est le seul cimetière parisien à jouxter une église paroissiale. Ces deux lieux ont donc échappé aux dispositions du décret du 12 juin 1804 interdisant les inhumations dans l’enceinte des villes et bourgs.

     

    Si le quartier a subit d’énormes bouleversements dans les années 70-80, l’église et son petit cimetière forment un îlot suranné, non dénué de charme, et où la tristesse n'est pas de mise.
    Bien sûr, calme et sérénité émanent naturellement de ce type de lieu mais le côté paisible du site est également dû au fait qu'aucune personnalité marquante, aucun V.I.P n'est enterré ici.

    Vous qui recherchez un "Paris différent", calme, apaisé, silencieux, hors du temps, … ce coin de Charonne est fait pour vous.


    >> Voir aussi dans Parisperdu : "Le regard sur la ville"

     

     

     

     

     


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  • Une impasse sécurisée de la villa Faucheur – Paris 20ème – octobre 2005

     

    C'est un lieu un peu spécial, car ici, de tout temps, une certaine agitation a toujours régné.


    Historiquement, la villa Faucheur était une villa de petits artisans, avec son atelier-vedette, celui du céramiste Le Tallec. Créé en 1905, il y resta jusqu'en 1978. Il y avait également là beaucoup de logements modestes, comme dans tous les quartiers ouvriers de l’est parisien.

    En 1978, la villa Faucheur est restructurée et réaménagée afin d'implanter des foyers de la Sonacotra pour les travailleurs migrants. Une école primaire y sera également ouverte.


    Dans les années 80, plusieurs squats, d’une trentaine d’habitants chacun, s'établissent Villa Faucheur. Tous sont "gérés" par le Mouvement Autonome qui se définit comme un organe en lutte pour l’autonomie du prolétariat, un mouvement classé à gauche de l'extrême gauche. On assiste alors, quotidiennement, à de violents affrontements entre résidents et squatters. Finalement, les squats seront purgés et les Autonomes quitteront le quartier.


    Le secteur va par la suite abriter une population immigrée de plus en plus importante, surtout d'origine africaine, ainsi qu'une forte proportion de ménages en situation précaire. Les conditions de logements dans la Villa restent inégales : une moitié du bâti est relativement récent alors que l’autre moitié, datant d’avant 1948, est souvent fortement dégradé.

    Un esprit de cité, de territoire s'installe ici, comme dans les banlieues. La cité "Piat-Faucheur-Envierges" est ce qu'on appelle "un quartier difficile". Elle héberge environ 3000 habitants et l'essentiel des 82 nationalités recensées sur le quartier de Belleville. La cité a même été pendant quelque temps classée en zone urbaine sensible (ZUS). Elle n'a pas bonne réputation dans le "quart Est" de Paris. On déconseille aux nouveaux arrivants de s'y installer. C'est une cité stigmatisée et "stigmatisante". Des trafics en tous genres se déroulent, en permanence, sous le haut porche de la Villa, ils sont souvent suivis de bagarres et de règlements de comptes.

    Nouveaux migrants des années 2000, les "bobos" investissent à leur tour ce quartier du 20ème arrondissement. Aussi, retrouve-t-on aujourd'hui nombre de bourgeois-bohèmes, dans ce labyrinthe de rues tortueuses qu'est la Villa Faucheur. Là, enfermés à l'abri des regards, barricadés derrière des grilles, les bobos goutent au charme "un peu spécial" de ce quartier "ultra-tendance" …



    >> L'Atelier du céramiste Le Tallec.

    >> Le Mouvement Autonome.

    >> Némo à la Villa Faucheur.


    Voir aussi sur Parisperdu :

    >> "Malaise à Belleville".

    >> "Belleville : de la déliquescence à la délinquance ... "

    >> "C'est déjà ça …"

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Passage de Pékin, 75020 Paris - 1997

     

    Pourquoi suis-je tant attaché au quartier de Belleville ?
    Ici pourtant point de jolis immeubles, rien que les façades simples d'un quartier populaire ou des constructions sans âme, rebâties à la hâte dans les secteurs qui ont été rasés dans les années 70 …

    Mais ce quartier a une âme, … et partout, la vie est bien là… C'est un dépaysement constant, dû sans doute aux effluves d'épices ou de mets exotiques, aux diverses tenues vestimentaires entrevues çà et là, ou encore aux dialectes inconnus entendus dans les rues. Des rues dont les noms évoquent déjà le voyage : passage de Pékin, rue d'Annam, rue du Sénégal, rue de Pali Kao...
    Sur les vitrines des points-service "téléphone et internet", une liste sans fin de pays s'égraine. Elle ressemble au tableau d'affichage des "Départs" ou des "Arrivées" d'un aéroport international. Et partout, sur les murs, des petits bouts de papier couverts d'idéogrammes, nous montrent le mode de communication favori de la communauté chinoise.

    A Belleville, il existe encore des artisans avec leurs petites boutiques, des "alimentations épiceries", des boucheries hallal ou "cacher, sous contrôle du grand rabbinat de Paris" …
    Les gosses jouent aux ballons sur la bande centrale des boulevards de Belleville ou de La Villette, et rêvent de devenir Zizou ou Thierry Henry …

    On voit, tout au long des trottoirs, des arabes, assis sur leurs tabourets, et agitant des éventails les jours de chaleur... Des chinois sans papier, fraîchement débarqués, gardent encore leur coutume de s'asseoir, accroupis, recroquevillés … Des sri-lankais, vendeurs de maïs grillés, guettent les flics; des blacks discutent en bandes, et leur groupe est de temps à autre secoué par de grands éclats de rire … Des bananes "jaunes extérieurement, blancs à l'intérieur" sortent des supermarchés asiatiques, les bras et les mains surchargés de sacs … jaunes.

    A la sortie du métro de Belleville, les missionnaires de l'église protestante, de la scientologie, les Falunlong cherchent à séduire les passants … avec le sourire. Ils se feront plus instant avec la gente féminine.
    Décidément, ce quartier est un lieu saint: mosquées, églises, synagogues cohabitent et assurent les habitants de leurs bénédictions, car ici, rarement le ton monte …

    Les kebabs, les traiteurs, les restos asiatiques, les petits bistrots, les cafés-terrasses, les fast-foods animent le quartier de jour comme de nuit.
    Au café "Aux Folies", un vieux "rade" dont la déco date des années 30, s'agglutine une faune cosmopolite composée de chinois, de juifs, de maghrébins et de français souvent d'origine provinciale, le tout forme un mélange très représentatif de la diversité ethnique de Belleville. C'est dans un brouhaha provoqué par tous ces clients, dont chacun s'exprime dans sa langue, que l'on prend une bière au bar et là, en se coudoyant avec ses voisins, on comprend alors ce que veut dire l'expression "une fraternité de voisinage ".

    C'est sans doute pour toutes ces raisons, pour tout ce vivant fatras, que je suis aussi fortement attaché à ce quartier …


    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Le petit miracle de Belleville".

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Chinoiseries à Belleville".


     

     


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  • Le jardin du 18 passage des Soupirs - Paris 20ème


    Paris n’est plus ce qu’il était… et c’est peut-être tant mieux !
    En effet, depuis qu’un vent nouveau a dépoussiéré les transports, l’arpenter à pied relèverait presque du romanesque. Enfourcher une "petite reine" pour baguenauder dans Paris n’a plus rien d’exceptionnel, c'est l'effet Vélib’...

    Et parfois, que trouve-t-on au hasard d'une rue, au pied des immeubles, sur des terrains en friche ? Des jardins, et même de plus en plus de jardins car, depuis l’an 2000, de nombreux riverains se sont appropriés une cinquantaine de ces terrains communautaires, que l'on appelle "les jardins partagés".

    Les Parisiens auraient-ils envie de s’octroyer un nouveau type de loisir dans leurs moments de répit ? Peut-être bien car ici, on se réunit pour grattouiller son lopin de terre, pour pique-niquer ou recevoir les enfants des écoles voisines. C'est aussi un formidable catalyseur pour se connaître, un préalable à la solidarité.

    Mais quelle est l’idée finale de ces jardins partagés ?
    Vraisemblablement celle de créer une dynamique qui va favoriser l’entraide de proximité.  Des exemples ? Ils sont légion : acheter la baguette de la voisine, qui gardera votre enfant, … prêter sa perceuse au voisin et utiliser son accès Wifi… : mieux vivre, ça ne coûte rien.

    Plus ouverte, plus conviviale, et s'il faisait enfin bon vivre dans la capitale ?

     

    • Deux "portails" de jardins partagés:

     >> "Jardinons ensemble"

    >> "Jardins partagés"

     

    >> Favoriser l’entraide de proximité.

    >> Aussi sur "Parisperdu": "La belle au Bois Dormoy ..."




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