• Terrain d'aventures des Petits Pierrots, au 15 rue des Vignoles Paris 20ème (juin 1997)

     

    Dans les interstices de la ville, sur les terrains laissés vacants à la suite de démolitions, les petits Pierrots s'ébattent joyeusement.

    L'association "Les Petits Pierrots" -  installée dans le 20e arrondissement - a pour objectif de proposer aux adolescents et aux enfants du quartier de la Réunion des activités pour qu’ils sortent de leur hall d’immeuble. Dans ce secteur de l'Est parisien, les Petits Pierrots s'occupent de jeunes dont personne ne veut s'occuper.

    Au départ, en 1988, l'association a créé des "terrains d'aventures" où les jeunes peuvent se réunir librement. Un terrain d'aventures, c'est un terrain vague converti en aire de jeu et de découverte, aménagée par et pour les enfants.

    Mais le terrain d’aventures ne résiste pas à la pression immobilière, il déménage au gré des constructions nouvelles qui s'édifient sur les sites occupés provisoirement par les Petits Pierrots : rue des Amandiers, rue des Vignoles, rue de Fontarabie … puis plus rien depuis 2008 : plus de terrain … plus d'aventures !

    Reste aujourd'hui un espace d’accueil et de loisirs, dans un local d’une cinquantaine de mètres carrés en sous-sol, au 33 rue de la Réunion, où les jeunes peuvent se retrouver autour de jeux de société et de jeux vidéos, peindre, ou préparer des spectacles pour les parents …

    Mais depuis plus d’un an, l’association ne peut plus payer son loyer et les Petits Pierrots, après 22 ans d’activité, sont menacés d’expulsion. Sans local, l’association n’aura plus qu’à fermer ses portes.

    Toutefois l’association devrait pouvoir conserver son local de la rue de la Réunion après avoir trouvé in extremis un accord avec la mairie du 20e qui a ainsi voulu signifier l’importance qu’elle accorde aux Petits Pierrots dans le quartier de la Réunion.

    La mairie du 20ème pourrait même envisager de verser une aide à l’association pour solutionner définitivement ses problèmes de financement.

    Les Petits Pierrots ne sont pas encore sauvés, mais même au clair de la lune … leur horizon s'éclaircit bigrement …


    >> Le blog des Petits Pierrots.



     


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    Amoureux de Paris, Parisperdu multiplie les itinéraires à travers la capitale, à la fois moderne et nostalgique, il cueille les roses de la cité, sans jamais oublier les mauvaises herbes.

     

    Déjà midi, mais la ville semble à peine sortir d'une léthargie hivernale: Belleville, la colline oubliée de Paris est juchée sur sa solitude. De-là, il est possible de mieux comprendre ma ville, mon Paris, en effectuant un parcours dans l'imaginaire de cette cité en perpétuel mouvement, une mémoire des pas qui emporte là où l'enfance à laissé des traces indélébiles. Là où les façades tombent en poussière, où renait un Paris toujours conquérant, mais pour moi rarement séduisant … et auquel je préfère un Paris secret, intime, loin de tout maquillage.

    Belleville avec son aspect unique, sa mixité de nationalités, c'est le Paris du pauvre, le Paris de la marge. Mais la vie y est joyeuse, bruyante, pleine de liberté … et  j'y retourne souvent pour y retrouver mes réflexes conditionnés.
    La mémoire des pas, puis s'asseoir sur un banc, près de petits commerçants hyperactifs, au milieu des piaillements d'enfants, de la circulation incessante, des musiques qui s'entremêlent, des effluves de menthe, de coriandre … et alors vous voilà en prise directe avec cette ambiance chaotique, colorée, excessive … la vie, quoi !

    Et là, parmi les regards brûlants pris dans les mailles d'une lumière hésitante, le long des façades crasseuses, dans les ruelles cachées, les bars mal famés, la légende de Belleville se traine encore.

    Le changement de la population de Belleville et de Ménilmontant n'est pas toujours perceptible mais il est actif. La politique de la Ville a changé la donne: le modèle de ville qui est proposé est celui d'une ville "bien propre sur elle", d'une ville sélective … ce qui entraine fatalement un changement dans l'imaginaire de Belleville.

    Nouvelle conception de l'espace, nouvelle conception de la cité, comment ne pas être sensible à la crise d'identité de ces quartiers de l'Est parisien ? Car à Paris, il y a encore quelques décennies, chaque quartier avait sa personnalité, jusqu'à l'arrivée de cette uniformisation. Chaque jour, j'observe la victoire de cette architecture de rénovation, poussée par la spéculation immobilière, qui conduit à la pasteurisation d'une certaine façon de vivre …

    Belleville n'est pas, comme le reste de Paris, rempli de monuments imposants, mais c'est un quartier qui a plein de petites choses intéressantes … Histoire, architecture, urbanisme, révoltes, réformes, Belleville n'en finit pas de renouveler sa garde-robe.

    Au marché du boulevard de Belleville, il faut venir le matin humer l'air pétillant de
    la ville.
    Là, fruits, légumes, couleurs, odeurs, lumières, rien n'a changé. Au marché, se croisent touristes, adolescents aux percings, parisiens blasés, immigrés chinois, africains … Un brassage de population exceptionnel tant par les nationalités que par les classes sociales. Mannequins light, ménagères en goguette, écrivains inspirés, designers réputés, voleurs à la tire, Belleville demeure un lieu unique dans la capitale.

    Après le marché, sur le boulevard, des enfants de toutes nationalités jouent ensemble au football. Les épiceries turques, sénégalaises, chinoises … émergent de toutes parts. Ici, c'est une vie sauvage qui bourgeonne.

    Flâner, encore flâner, marcher au hasard des rues, puis aller boire une bière à "La Veilleuse" et c'est un moment de plaisir. En dehors de ce lieu, je ne retrouve plus aucun café où passer un moment agréable. Les opérations spéculatives des années 70 ont abouti à la destruction de la quasi-totalité des bistrots. Maintenant, tels des acteurs: dealers, touristes, parisiens se côtoient, apparemment indifférents les uns aux autres. Assis derrière ma bière, je ne me lasse pas du théâtre de ce carrefour.

    Et, lorsque le soir pointe, les ombres s'allongent, il devient alors le rendez-vous d'une faune qui fait fuir beaucoup de personnes …

    Fidèle à son Histoire, Belleville la métisse fait de la résistance …



    >> A la découverte de Belleville et de Ménilmontant ...

    >> Belleville, embarquement immédiat ...


     


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  • Au 21 de la rue Victor Chevreuil s'ouvre une porte discrète avec cette inscription sur l’imposte : "Family Hôtel ". C'est un "meublé" qui accueille, comme son nom semble l'indiquer, des familles. Vu la vétusté des lieux, on a compris qu'il s'agit de familles déshéritées, souvent des immigrés en situation plus ou moins régulière et qui n'ont d'autres choix pour se loger.


    Elles doivent s'acquitter d'un loyer prohibitif au regard du confort qui leur est proposé, près de 1000 euros par mois ! Aussi ces familles, pour la plupart arrivées du Sierra Leone ou de Mauritanie, s'entassent-elles à 5, 6, 7 voire plus dans les petites chambres du  "Family Hôtel ".

    Déclaré immeuble insalubre en 1999, l'hôtel fermera l'année suivante.
    Le bâtiment n'a pas été rasé. Il fût restauré et aménagé en appartements.

    La rue a toutefois conservé sa vocation d'accueil et d'hébergement de parisiens à faibles revenus, car en face du feu "Family Hôtel,  au 16 de la rue, se tient la Résidence Etudiante Victor Chevreuil.



    >> Le 21 rue Victor Chevreuil, aujourd'hui.

    >> Déjà dans Parisperdu : "Garnis et meublés, une chambre en ville"


     


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  • Rue Ernest Roche, Paris 17ème


    La rue n'est pas très gaie. La voie ferrée de la petite Ceinture la borde sur un côté, et, sur l'autre, des HBM aux soubassements en meulière, se dressent ça et là, laissant, de temps à autre, la place à de petits espaces verts. C'est un environnement qui n'incite guère à la promenade mais il  fait très beau ce jour-là et je descends tranquillement cette rue lorsque mon attention est attirée par des cris d'enfants.

    Au pied des HBM, deux gamins courent dans le jardinet. Ils cherchent à s'attraper mutuellement et leurs jeux finissent le plus souvent en bagarre ... La scène est pleine de vie aussi je reste un certain temps, derrière les grilles du petit jardin, à l'observer.

    Soudain une dame sort de l'immeuble et sur un ton sec leur ordonne de cesser ce jeu et de rester calme. A son allure et à la façon dont elle parle aux garçons, je comprends que ce doit être la gardienne de l'immeuble.

    Les deux gamins s'arrêtent et vont même jusqu'à s'asseoir un instant sur le tabouret que la dame leur a apporté ... puis le plus jeune lance, dans un éclat de rire cette boutade : " Même pas peur " ...

    Et les voilà qui reprennent leurs jeux endiablés ...



    >> Autres gamins de Paris, sur Parisperdu.



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  •  "Au Bon coin", à l'angle de la rue de la Duée et de la rue Pixérécourt, Paris 20ème


    A Paris, des petits bistrots et des restaus à l'enseigne du "Bon coin", il y a en presqu'un par arrondissement.

    A la jonction de la rue de la Duée et de la rue Pixérécourt, celui-ci avait beaucoup de charme car il occupait l'une de ces maisons d'angle, si caractéristiques de l'ancien village de Ménilmontant.

    Jusque dans les années 90, ce "Bon coin" était un havre de paix et de convivialité. La cuisine servie ici, était familiale et copieuse, et pour quelque 7 ou 8 euros vous pouviez vraiment vous régaler. En été, prendre un verre là, sur sa mini-terrasse en légère pente, était une expérience unique. Certes l'établissement n'était pas luxueux, loin de là, mais les deux vases en fonte qui surplombaient la façade lui donnaient une petite touche "versaillaise", un supplément de grandeur ...

    Puis les clients se sont fait rares dans ce coin reculé du 20ème arrondissement et un jour, le bistrot ferma définitivement ... Une pizzeria vint s'installer là quelque temps, le gérant repeignit la façade d'un rouge criard qui n'avait pas sa place ici. On se doutait bien que la Pizzeria Virginia ne ferait pas long feu ... et effectivement, elle baissa le rideau assez rapidement.

    Aujourd'hui, le "Bon coin" est mort, l'avis de décès a été publié et, depuis longtemps déjà, il a abandonné ses fonctions commerciale et sociale.

    Des bobos à l'affût de ce type de local ... "si authentique, si tendance", ont transformé le bistrot en une habitation atypique, le genre de logement qu'ils aiment entre tout.
    Et aujourd'hui, quand je repasse dans le "coin", je ne retrouve plus rien de "bon" ...

     

    >> L'éphémère Pizzeria Virginia

     

     


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