• Campement de Roms, Bidonville (2002- 2006) -  Boulevard Mac Donald - Paris 19ème

    Photo © Eric Garault /Picturetank.

     

     

    Le point de départ ne peut être plus concret : une carte IGN de Paris et de sa région. Sur la carte, des zones restent étrangement blanches, sont-ce des terrains à construire, des terrains  militaires … ?
    Lorsque vous allez sur place explorer les lieux, les "vides" de la carte n°2314 OT de l'IGN, vous comprenez alors que les cartes n'entretiennent que des rapports très lointains avec le réel !

    Souvent, derrière ces occultations suspectes, vous allez découvrir ce que nos villes modernes refoulent vers l'extérieur : une misère odieuse et anachronique, des bidonvilles cachés aux portes de la capitale, des espaces réservés aux sans domicile fixe et aux gens du voyage.
    Et, dans le Paris citadin, boulevard Mac Donald, ou Porte d'Aubervilliers, c'est l'envers de la ville, la ville à l'envers : tout ce que nos responsables politiques nous cachent.

     

    Ayant vu ce que dissimulait la carte de la région parisienne, on comprend comment, à Washington ou au Cap, on a pu mettre en vente des plans de la ville où, tout simplement, les quartiers pauvres ne sont pas représentés. Des plans de la ville où ne figure qu'un tiers de la ville…

     

    A l'heure où les métropoles voient leurs townships et leurs favelas broyés par l'abandon, à l'heure où Paris devient une ville-musée inaccessible; les campements du boulevard Mac Donald ou de la Porte d'Aubervilliers montrent le paradoxe de nos mégapoles : à l'époque du GPS et des caméras de surveillance, nous ne connaissons rien du monde ...



    >> Aller plus loin avec le "Livre blanc" de Philippe Vasset.

    >> Bidonvilles/Seine, par Eric Garault




     


    2 commentaires
  • Le Périph' / Porte Dauphine

    Paris est l’une des rares capitales, d’un pays majeur, d'une surface aussi petite et entièrement verrouillée par un périphérique visuellement très présent.

    Construit en 1973, le périphérique a remplacé les fortifications, communément appelées "fortifs" . Au-delà, il y avait " la zone".
    "La zone", c'était l'endroit où l'on était en dehors, en dehors de la ville, de la société, des lois, un endroit marginal et incertain, où l'habitat était précaire. 

     

    Mais, depuis que cet espace large de 400 mètres a été récupéré, dans les années 20 à 30, aucun pouvoir politique n'a jamais eu de plan d'aménagement cohérent, si bien qu'on a reconstitué sur l'espace des "fortifs" un "no man's land" entre ville et banlieue.


    Dans cet interstice, on a accumulé, pêle-mêle, constructions et  équipements, et l'on a ainsi constitué une barrière difficilement franchissable.

     

    Le "Grand Paris" tant annoncé, tant attendu donnera-t-il à la ville un peu d'air ?  
    Pas si sûr, car à l'arrivée, ces grands projets causent parfois de grandes déceptions …



    >> La "zone" d'Ivry il y a un siècle - 1913 (© Photo : Agence Rol)

    >> La construction du périphérique parisien. (Archives INA)

    >> Intra-muros. 

    >> Ici, Paris n'est plus le même …

    >> Espaces urbains à vocations indéfinies

    >> La vie sous le périph'




     


    1 commentaire
  • Rue René Descartes - Paris 5ème: L'arbre des rues  (Pierre Alechinsky et Yves Bonnefoy)

     

    Palimpseste, ce drôle de vocable signifie en grec ancien, "gratté de nouveau", et le mot désigne un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau.

     

    Par extension, on parle parfois de palimpseste pour un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l'historique des traces anciennes. L'écrivain et essayiste Olivier Mongin étend la notion à la cité et parle de la "ville palimpseste" dans son ouvrage: " La Condition urbaine. La ville à l’heure de la mondialisation".

     

    Oui, Paris est une ville palimpseste où les métamorphoses de l’urbain sont quasi-permanentes.

    Le territoire de la capitale se construit, se détruit, se reconstruit et des traces palpables de l'ancien demeurent sur la nouvelle trame urbaine.


    >> Palimpseste, Wikipédia vous dit tout ...

     

     

     

     


    2 commentaires
  • Angle de la rue de la Réunion et de la rue des Vignoles Paris 20ème - Juillet 1996

     

    A Ménilmontant, cette maison de village devait être rasée.
    Vouée à la destruction, "la Vierge " est  une miraculée de la pelleteuse, sauvée grâce à la résistance des associations du quartier Réunion.
    Elle abrite désormais un bistrot à vins… et, à l'angle de la rue des Vignoles, quoi de plus normal car, pour la petite histoire, rappelons-nous que ce nom évoque la culture de la vigne, jadis principale activité de cet endroit, sur le coteau de Charonne.

     

    "À la Vierge de la Réunion" voit le jour en 1958, et accueille alors les artisans du quartier qui viennent s’y restaurer autour de sa spécialité : le couscous.

    Mais depuis le sauvetage de l’établissement, "la Vierge" a été réhabilitée, modernisée et a "monté en gamme". Aujourd'hui, Mourad en salle et Leila aux fourneaux, vous proposent désormais une cuisine de qualité, simple, faite "comme à la maison", avec un très bon choix de vins.


    Ici, l'hospitalité reste "à l'ancienne" et, dans une ambiance décontractée et conviviale, on retrouve l’âme du quartier.
    "À la Vierge de la Réunion" est assurément une adresse à connaître …



    >> L'esprit de la Vierge …

    >> Leila Houari, une femme pas ordinaire, aux fourneaux de "La Vierge de la Réunion".

    >> "Vous voulez voir la carte ?"



    2 commentaires
  • 19 rue des Gardes- Paris 18ème (juillet 1996)

     

    Dans ma rue, j'ai vu les commerces fermer les uns après les autres et pour les gens du quartier, il n'y a presque plus rien. Le secteur n'a plus d'attrait, ma pharmacienne affirme que lorsqu'elle est de garde, on ne la trouve jamais.

    Dans ce coin du 18ème arrondissement, le coiffeur, le libraire, le marchand de vin et un traiteur ont déjà fermé depuis longtemps, … plus récemment c'est la boucherie, qui vient de tirer le rideau. Restent un café et une boulangerie … guère suffisant pour faire de ce bout de quartier, une vraie petite place de village.

    Cette disparition au compte-goutte de nos commerces traditionnels a de quoi inquiéter celles et ceux qui restent attachés à "l'esprit village" de l'arrondissement.


    On ne trouverait plus qu'une cinquantaine de poissonneries dans tout Paris, contre plus de 250  "Phone Boutique". Une évolution symptomatique du mal qui gagne nos rues commerçantes : la disparition des commerces de bouche... Car aujourd'hui à Paris, à cause des effets de la spéculation immobilière, l'achat d'un local commercial par un petit commerçant est pratiquement impossible, … seules les grandes enseignes et leurs franchisés peuvent s'y développer.

     

    Les chiffres 2008-2009 de l'Atelier Parisien d'Urbanisme, sur le petit commerce à Paris, n'étaient déjà pas très réjouissants et il semble que le phénomène se poursuive, voire même s'aggrave d'année en année.

     

    Avec la disparition de nos bouchers, traiteurs, poissonniers ou fromagers, c'est une certaine idée de Paris qui s'en va. Et pourtant, l'activité commerciale n'est-elle pas un élément majeur de l'animation de nos quartiers ?
    Mais, mise à part la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, qui tire la sonnette d'alarme... qui se soucie de la mort de nos commerces de proximité ?


    >> Déjà sur Parisperdu : "On ferme …"

    >> Meme lieu, rue des Gardes, aujourd'hui.



     

     


    4 commentaires