• L'église Saint-Germain-de-Charonne Paris 20ème (juin 2006)

    On ne dénombre pas moins de 96 églises dans la capitale et plus de la moitié d'entre-elles nécessite d'urgence des travaux de restauration de grande ampleur.

    Les chantiers les plus urgents concernent des édifices emblématiques de Paris, comme Saint-Augustin (8ème) – œuvre de Victor Baltard, l'architecte des Halles –, qui commence à perdre ses statues surplombant le grand portail. Les églises de la Madeleine, Saint-Eustache, Saint-Sulpice, Notre-Dame de Lorette, Saint-Séverin… souffrent d'un manque d'étanchéité de leur toiture, les peintures sont dégradées, des étais ont été posés comme des filets de protection autour des sculptures qui se délitent.

    L'exemple de l'église Saint-Philippe du Roule dans le prestigieux 8ème arrondissement, est éloquent. Un énorme échafaudage avec un toit en bardages a été installé pour empêcher la pluie de tomber à l'intérieur. Une structure temporaire qui a coûté 700.000 euros, sans que soient prévus à ce jour des travaux de toiture. Des rustines, voilà aujourd'hui la politique de protection des édifices cultuels !

    Plus grave encore, d'autres souffrent dans leur structure même, comme Saint-Germain-de-Charonne (20e), actuellement fermée pendant les travaux qui viennent de démarrer et qui devraient durer plus de deux ans.

    Construite à flanc de colline sur un sol argileux, l'église présente en effet depuis sa construction au XIIe siècle une instabilité chronique. Une série de travaux a déjà été effectuée par le passé : ainsi, au XIXe siècle, des arcs-boutants sont venus renforcer sa façade sud.

    Mais ce n'est pas suffisant, aussi aujourd'hui, ce sont de lourds travaux de reprise en sous-œuvre qui vont être entrepris pour consolider l'assise des fondations. Le cimetière et le trottoir qui la longent sont également fermés au public.

    La situation des églises de la capitale est pour certaines alarmante, et de nombreux travaux devraient être entrepris avant que les dégâts ne soient irréversibles.
    Et pour les associations qui se préoccupent de ce patrimoine, il faudrait aujourd'hui que la Mairie, propriétaire de 80% des églises parisiennes, consacre au moins le double du budget actuel pour empêcher le pire, et le pire c'est une église qui tombe.

    Pour la capitale la plus touristique au monde, où les églises, avec leurs trésors et œuvres d'art, tiennent bonne place dans les sites visités, ces dégradations sont parfaitement indignes.

     

     

     


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  • Le film d'Albert Lamorisse : "Le Ballon Rouge" a été tourné en 1956, dans les quartiers de Belleville et de Ménilmontant.

    Ces photos montrent comment Ronis a inspiré Lamorissse pour certains plans de son film. Et aussi comment Lamorisse - à son tour - inspirera Doisneau.

    En effet, on retrouve le vitrier de la rue Laurence Savart (photo de Willy Ronis) dans la rue Piat (pour un plan du film d'Albert Lamorisse). Et l'on est au même endroit de la petite ceinture pour le "Ballon rouge" et pour la "Passerelle à vapeur" de Robert Doisneau !

    Mais qu'y a-t-il d'étonnant dans ces similitudes ?  
    Rien, car Lamorisse, Doisneau et Ronis se connaissaient tous les trois et chacun connaissait le travail de l'autre.
    Lamorisse a en effet commencé comme assistant photographe de François Tuefferd, qui n'est autre que le cofondateur avec André Garban, en 1946, du Groupe des XV auquel appartenaient également Willy Ronis et Robert Doisneau.

    Le monde est petit … surtout à Belleville et à fortiori dans les années 50 …


    >> Le "Ballon rouge", déjà sur Parisperdu.

    >> Le "Groupe des XV"

    >> "Qu'est devenu le ballon rouge?", un hommage à Albert Lamorisse.


     


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  • Terrain vague de l'impasse Truillot _ Paris 11ème (2008).

    Depuis des siècles Paris a été fait d'enceintes que l'on détruit, d'ajouts, de substitutions … de rues ou d'avenues que l'on perce, de jardins ou de parcs que l'on crée.

    Tous ces bouleversements ont toutefois été conduits dans une certaine continuité jusqu'aux années 1960 où l'on a saigné à blanc les quartiers Italie et  place des Fêtes, brisant par là-même le processus qui avait jusque-là permis à la ville de grandir, de rajeunir et de se transformer sans que ses habitants se posent trop de questions.

    Par ces opérations, on venait de casser le modèle haussmannien, qui consistait à prolonger la ville en s'alignant sur les gabarits existants. Etait-ce un bien ? Etait-ce un mal ?

    Bien sûr on ne demande pas d'arrêter de construire, mais on ne peut que remarquer que désormais deux limites sont atteintes: celle de ce long périphérique qui fige et arrête la ville, mais aussi celle de ces jardins, de ces vignes, de ces champs que Paris a vu disparaître pas à pas, jours après jours, depuis des siècles et dont les dernières cours, les dernières voies ferrées, les rares derniers terrains vagues sont tout ce qu'il nous reste …

    Alors aujourd'hui, ce que nous demandons simplement, c'est de gracier ce vide.


    >> Voir sur Parisperdu "Pour un urbanisme retardataire".

    >> Démolitions, reconstructions, la ville en chantier.

     



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  • Le site avant Réhabilitation, 37 bis de la rue de Montreuil Paris 11ème (juillet 2011)

    Dans le 11ème arrondissement, un site exceptionnel vient d'échapper à la voracité des promoteurs. C'était l'un des derniers vestiges parisiens de l’architecture industrielle du faubourg Saint-Antoine : les Cours de l'Industrie.

    Au 37 bis de la rue de Montreuil, de lourds travaux de réhabilitation, entrepris dès 2009, vont permettre de livrer, très prochainement, une véritable Cité industrielle et artisanale.

    Ces travaux délicats, ont permis de mettre aux normes cet ensemble de trois cours pavées et de huit bâtiments sans faire partir pour autant la quarantaine d'artistes et d'artisans qui y travaillent, et surtout sans saccager des lieux chargés d'histoire.
    Car ici, pendant des décennies, ces Cours ont constitué une sorte de village dans la ville, avec ses artisans qui se connaissent tous et qui se retrouvent quotidiennement dans le restaurant de la dernière cour pour le repas de midi.

    A partir des années 1970,  alors que la désindustrialisation de Paris se traduit par la disparition de beaucoup d'ateliers, les trois Cours continuent à accueillir des ébénistes, des sculpteurs, des céramistes mais aussi des plasticiens et des musiciens. 
    Mais les Cours, de plus en plus délabrées se retrouvent menacées de démolition. Leurs occupants se mobilisent et créent en 1991 une association: les Ateliers Cours de l’Industrie (ACI) qui se battra jusqu'à ce que les parties extérieures des bâtiments soient inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. En 2004, la Ville de Paris achète les lieux au marchand de biens qui les avait récupérés, et démarre des études en vue d'une réhabilitation totale du site.

    Le résultat est la cité que nous connaissons actuellement : ces cours de l'Industrie, largement consacrées au travail du bois, l'usine de sièges Moreau et Pérault, qui compte à elle seule 300 ouvriers, celle d'encadrements Duponnois et Cie, les ateliers de transformation des métaux Rougier, … 

    Vous avez dit : "Redressement productif" ?


    >> Déjà sur Parisperdu : "La cour de l'Industrie".





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