• Willy Ronis (autoportrait)  © Succession Willy Ronis/Diffusion Agence Rapho.
    Autoportrait, 1991, © Willy Ronis


    Ce jour là, je trouve un message de Willy Ronis sur mon répondeur.

    En substance Willy me dit "si vous voulez me rappeler, je serai chez moi ce soir".

    Cet immense photographe m'a fait l'honneur de s'intéresser à mon modeste travail de prises de vues dans les quartiers de l'Est parisien, et à plusieurs reprises nous avons eu de passionnantes conversations sur Belleville, sur la photo, … sur le monde.

    Je le rappelle bien sûr le soir même, mais … personne. Le lendemain dans la matinée … puis le soir, …toujours personne au bout du fil … ?

    J'apprendrai ensuite que cette fois-là, sa séance de dialyse l'a énormément fatigué et que les médecins l'ont gardé en observation quelques jours. Voilà pourquoi je n'arrivais pas à le joindre au téléphone.

    Par la suite, nous n'avons pas fixé de nouveau rendez-vous, car il m'a écrit pour me dire qu'il était "absolument submergé par le travail". La préparation de la rétrospective de son œuvre qui devait se tenir à l'Hôtel de la Monnaie en 2010, pour son centième anniversaire, l'occupait et surtout le préoccupait beaucoup.

    Le 18 juillet 2009, je le verrai brièvement aux rencontres photographiques d'Arles, sans pouvoir malheureusement m'entretenir avec lui.

    Deux mois plus tard, Willy Ronis nous quittait définitivement.

    Notre dernier contact aura donc été … les 56 secondes de cet appel manqué du 5 novembre 2008 … Je ne résiste pas à vous les offrir (le lien est ci-dessous).


    >> Dernier appel téléphonique, 5 novembre 2008.

    >> Au revoir et merci Monsieur Ronis.

     

     

     


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  • Rue de Vaugirard Paris, mai 1968 _© Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos, courtesy

    Dix ans après la mort d’Henri Cartier-Bresson, le Centre Pompidou-Beaubourg consacre une vaste rétrospective au célèbre photographe dont l’œuvre embrasse une grande partie du XXe siècle.

    Plus de 500 photographies, dessins, peintures, films et documents invitent à une relecture de son œuvre.

    Henri Cartier-Bresson (1908-2004) a souvent été présenté comme l’homme d’un seul type de photo, celui de “l’instant décisif " mais cette exposition démontre qu’il existe plusieurs Cartier-Bresson.

    Il y a d’abord un jeune homme qui se lance dans la photo et trouve sa voie dans le surréalisme. Il y a ensuite un photographe qui s’engage politiquement auprès des communistes et s’intéresse au cinéma comme moyen de propagande. Il y a enfin le photojournaliste qui crée avec David Seymour et Robert Capa, en 1947, l’agence Magnum.

    Dès les années 30, il s’achète un Leica, "l’instrument parfait pour le dessin accéléré et l’exercice du regard sur la vie", dira-t-il. "Avec cet appareil, j’allais fouiner, il n’y a pas d’autre mot, j’allais flairer. Mais en plus j’étais nourri de tout un bagage littéraire et visuel".
    Un petit film des années 1960 permet de mieux comprendre sa façon de travailler. Elégamment vêtu, il se mêle à la foule parisienne, devant des panneaux d’affichage, son discret Leica à la main. Tel un chat, il tourne autour de sa proie avant de fondre sur elle, rapide comme l’éclair. "Arriver à pas de loup, être discret (...) Si on force les gens, on n’obtient rien", souligne-t-il.

    Lorsque Cartier-Bresson fonde l'agence-coopérative Magnum, il dit :"Nous voulons être les témoins de notre époque". Il va alors parcourir le monde. En Inde, il photographie Gandhi juste avant son assassinat. En Chine, il assiste à la prise de pouvoir des communistes. Il photographie la décolonisation, Mai 68 …

    Partout, au cours de ses déambulations urbaines, il recherche délibérément les analogies intuitives, les effets de montage entre un personnage au premier plan et une image placée à l'arrière. La photo - ci-dessus - prise en 1968 veut incarner le choc entre deux mondes qui ne se comprennent pas.

    Avec lui, pas de recadrage ni de retouches. Il n’aime pas la couleur qui n’a pas "la force d’abstraction" du noir et blanc.

    Mais subitement, en 1970, il abandonne le reportage photographique pour revenir à sa première passion, le dessin. Attiré par le bouddhisme, il ne réalisera plus alors que des photos méditatives et contemplatives.


    >> L'Exposition "Henri Cartier-Bresson" du 12 février 2014 au 9 juin 2014 / Galerie 2 - Centre Pompidou, Paris.

    >> HBC déjà sur Parisperdu : "Photographier, c'est une façon de vivre".

     



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  • A l'ami Pierre, 5 Rue de la Main d'Or, 75011 Paris 

    A Paris, le 11ème arrondissement aurait la densité la plus importante de bistrots.
    Mais attention, il y a bistrots et bistrots … il y a les authentiques et ceux qui donnent dans le concept marketing. Pourtant, faire le tri n'est pas trop difficile car chaque quartier présente des facettes bien différentes.

    Dans les hauts lieux de la" branchitude", entre Oberkampf et la rue Saint Maur, n'espérez pas trouver d'authentiques rades parigots, tous ont disparu et, même si la devanture a été conservé dans son jus, leur décor intérieur dans le style "authen-toc", ne me dit rien qui vaille …

    Ici, c'est tendance "bobos et créatifs de tous poils" dérivant, le soir venu, de bars branchés en bars branchés souvent surpeuplés et bruyants…

    Pour être dans le "vrai" et être plus au calme il faudra aller du côté de la Bastille ou mieux encore vers Charonne et Ledru Rollin.

    Là on trouve encore d'authentiques "bistrots" qui sont souvent le cœur vivant d'un quartier, des lieux d'excellence pour se rencontrer, tisser des liens ou bien seulement … rêver devant un verre.
    Voici quelques adresses :

    • Mélac: L'un des bistrots à vins les plus sympathiques de Paris. Mélac fait partie de cette génération d'Aveyronnais qui ont choisi de sortir des sentiers battus de la limonade pour redonner ses lettres de noblesses au bistro à vin. Entre amis et sans chichis !
    • Le Bistrot du peintre : Un bistrot carte postale datée 1900. Fresques, grands miroirs, luminaires, pâtes de verre ... Ici, tous les ingrédients de l'Art Nouveau sont intacts. On y met la viande Salers à l'honneur mais aussi tous les classiques du bistrot : bourguignon de bœuf, lapin rôti ... pour une clientèle hétéroclite de tous âges et de toute classe sociale.
    • A l'ami Pierre : Un typique bistrot à vins de quartier qui a su garder son charme avec une atmosphère détendue et des tronches au comptoir. Ce n'est pas Pierre mais Marcel qui est en cuisine et qui mitonne de classiques plats bistrotiers : œuf mayonnaise, saucisson lyonnais lentilles, andouillette 5A …
    • Loulou de Bastille: "Ici tout est fait maison y compris l'addition faite à la main" peut-on lire sur la devanture. Tout un programme pour ce vrai bistro de quartier aux peintures jaunies et plafonniers boule d'époque.
    • Carbonne 14 : En lieu et place du dernier café charbon bougnat de Paris, le Carbone 14 a su garder le décor historique avec son beau comptoir en formica rouge et ses chaises bistrot. Sauf que les fûts de bière ont remplacé le "chantier” de charbon. On y vient pour boire un verre ou pour grignoter sur le pouce. Parfois il y a des soirées platine, on emmène alors ses vieux 45 tours ...

    Soumis à des contraintes diverses, peu de bistrots peuvent rester dans leur "jus" aussi, dans ce quartier comme ailleurs, beaucoup ont rendu les armes à la branchitude ambiante (Chez Paul, Chez Mamy … et d'autres ne présentent aujourd'hui plus d'intérêt). Le métier est difficile car la clientèle est exigeante, elle veut du vieux tout neuf, de l'authentique au goût du jour, du passé recomposé. Et le pire, c'est qu'on lui en donne...

    Ainsi, dans cet arrondissement ont été créé de toutes pièces un certain nombre de néo-vieux-bistrots - que beaucoup de sites internet consacrés au tourisme et à la restauration présentent comme de vieux bistrots parisiens.
    Comme disait Guy Debord "Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux."


    >> Qu'est-ce qu'un bistrot authentique ?

    >> Déjà dans Parisperdu :CARBONE 14.

    >> Autres quartiers parisiens … autres bistrots (toujours sur Parisperdu).

     

     


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  • Métro Château Rouge - Paris 18ème (mai 2010)

    Le quartier tire son appellation d'un petit manoir de couleur rouge qui jadis s'élevait ici.

    Aujourd'hui, Château Rouge est un quartier quelque peu informel, accroché au flanc de la butte Montmartre, à proximité de la Goutte d'Or et de Clignancourt. Traversé du nord au sud, par le boulevard Barbès et la ligne 4 du métro, c'est avant tout un quartier à forte population d'origine africaine.

    En journée, le secteur est très animé. Ainsi, rue Dejean, de nombreux marchés, épiceries et coiffeurs africains sont ouverts de façon quasi-permanente. Et, le week-end, des centaines de clients venus de toute l'Ile-de-France s'affairent ici, à la recherche de produits souvent introuvables ailleurs: des légumes ou des fruits tropicaux peu courants, des épices rares, des poissons capitaine ou thiof …

    Lorsque vous sortez du métro Château Rouge, si la faim vous tenaille, empruntez la rue Custine puis à gauche la rue Ramey. Cette dernière comporte une multitude de petits restos africains et là, vous allez découvrir les vraies saveurs de l'Afrique occidentale. Vous n'aurez que l'embarras du choix. Chez "Maïmouna et Mandela", par exemple, les "mafé" ou les "yassa" sont à 5 euros ! Attention toutefois car, si la note n'est pas salée, … la sauce est très épicée !

    Mais à Château-Rouge, ce n'est pas la vie de château car, prostitution et trafic de drogue font aussi partie du quotidien.
    Aujourd'hui, ce quartier très chaud est en grande rénovation. On y détruit de nombreux immeubles vétustes pour pouvoir construire de nouveaux logements sociaux.

    Cela va-t-il définitivement nettoyer Château Rouge … ?


    >> Le nouveau visage du quartier Château Rouge.

    >> Des problèmes persistants dans les quartiers Château Rouge et Goutte d’or.

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Tourisme ethnique".

     




     


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  • Les deux principales candidates à la mairie de Paris s'affrontent désormais autour de la réhabilitation de certaines friches parisiennes. Après tout, cela pourrait peut-être valoir un supplément de suffrages … sait-on jamais?

    A droite, on propose de métamorphoser quelques-unes des fameuses stations fantômes du métro. Il s'agit de 7 stations (Haxo, Porte-des-Lilas, Champs-de-Mars, Saint-Martin, Porte-Molitor, Croix-Rouge et Arsenal) fermées définitivement en 1946 car considérées alors comme peu fréquentées, peu rentables.

    Le projet de la candidate serait de faire de ces stations inutilisées des lieux de convivialité branchés, des boîtes de nuit où les problèmes de voisinage seraient forcément évités … Ou alors, on pourrait y abriter des salles d'entraînement pour certains sports voire des espaces culturels ou de création … Un programme aussi vaste qu'imprécis !
    Ainsi, on se demande par où passera le métro à la station Arsenal transformée … en piscine ?

    De son côté, la gauche voudrait une ceinture verte autour de la capitale … et présente un projet d'aménagement de la petite ceinture.

    Sur une dizaine de kilomètres de cette ligne de chemin de fer qui encercle Paris sur 32 kilomètres, il s'agirait de relier le bois de Boulogne au bois de Vincennes par une coulée verte alternant espaces "sauvages" et espaces aménagés et aussi de transformer les anciens tunnels ferroviaires en cinéma, restaurant ou aquarium … Indiana Jones aux portes de Paris !

    Décidément l'underground parisien donne des idées aux candidates.

    Paroles, paroles … promesses, promesses, tout cela est-il bien réaliste ?


    >> Déjà sur Parisperdu : les stations fantômes du métro parisien.

     


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