• Les leçons d'Italie 13.

    Dalle des Olympiades (axe nord-sud): quelques unes des trente tours d'une centaine de mètres de hauteur. Paris 13ème (octobre 2010)

    Dans le projet initial de l'opération Italie 13, l'avenue d'Italie devait être élargie aux dimensions des Champs-Elysées et transformée en voie rapide. Les piétons et la desserte locale devaient traverser l'avenue par des passerelles ou des tunnels, et de chaque côté de l'avenue, des tours de grande hauteur devaient s'élever, presque toutes sur le même modèle du parallélépipède strict … la folie des grandeurs !

    Le point le plus ambitieux de cette opération devait être la tour Apogée : d'une hauteur comparable à celle de la tour Montparnasse: 210 mètres … encore la folie des grandeurs !

    Mais au cours des années 1970, la hauteur projetée de cette tour "signal" a progressivement diminué avant l'annulation définitive de son projet.

    Et en 1980, cerise sur le gâteau, l'État français a dû payer 470 millions de francs au promoteur pour être revenu sur le permis de construire qu'il lui avait délivré.

    Cet évènement marque le point d'arrêt des grandes opérations d'urbanisme de tours à Paris. Le projet Italie 13 n'aura donc été que très partiellement mis en œuvre et au final, peut donc être considéré comme un semi-échec.

    Partant de ce constat amer, l'urbanisme parisien s'est alors lancé dans une direction beaucoup plus modeste. Ainsi, l'opération Paris Rive Gauche, à quelques centaines de mètres d'Italie 13, seule opération urbaine de grande envergure menée à Paris depuis lors, marque sur l'avenue Pierre-Mendès-France l'abandon de la construction sur dalle et le retour à l'alignement sur rue, au gabarit uniforme : la pierre de taille de l'époque haussmannienne a simplement laissé la place à la paroi de verre.

    Et le patrimoine urbain, que l'on croyait pouvoir négliger en dehors du "périmètre sacré" des six premiers arrondissements, fait désormais l'objet de toutes les attentions : alors que les architectes des années 1960 prévoyaient de détruire une gare d'Orsay devenue inutile, leurs successeurs des années 2000 intègrent la plupart des derniers vestiges du passé industriel: Grands Moulins de Paris, SUDAC, Frigos … dans les nouveaux quartiers du 21e siècle.

    Et c'est tant mieux !


    >> "Italie 13" : La politique de la table rase.

     



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  • Commentaires

    1
    Ray
    Mardi 14 Janvier 2014 à 18:32
    Assez de tours ...
    Vous décrivez bien l'ineptie que représente les projets de tours dans Paris. Laissons Paris comme il est !
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