• Au 166 rue de Charonne, les Etablissements Le Guel fabriquent le dernier vrai jambon de Paris.

    La gastronomie est vraisemblablement née à Paris. Mais on ignore souvent qu’il existe un vrai terroir parisien avec des produits qui, toutefois, sont  pour la plupart en train de disparaître.

    Bien sûr tout le monde connaît le "champignon de Paris" cultivé dès l'époque de Napoléon Ier, dans les carrières souterraines de Paris, d'où son nom. Mais aujourd'hui le champignon de Paris vient du Val de Loire … quand ce n'est pas de Chine !

    Alors quoi d'autre sur le terroir parisien d'aujourd'hui ? A vrai dire pas grand-chose, tant le vin de Montmartre ou le miel des ruches de l'Opéra tiennent plus du folklore local que d'un terroir véritable.

    Finalement, il faut aller rue de Charonne, au fin fond du 11ème arrondissement pour trouver un véritable produit du terroir parisien. Le dernier vrai "Jambon de Paris" fabriqué à l'ancienne, sans colorant ni conservateur. Ici, neuf salariés travaillent à temps complet pour préparer environ 500 jambons par semaine. Dont le nec plus ultra du jambon : "le Prince de Paris" que l'on reconnait à son tampon qui représente la Tour Eiffel.

    Vendu entre 21 et 29 euros le kilo – soit environ deux fois plus que son cousin industriel –, ce "vrai jambon de Paris" a le goût de l’authenticité, … et le prix de sa rareté.


    >> Le site officiel du véritable jambon de Paris cuit à l'ancienne.

    >> Où trouver le dernier jambon de Paris ?

    >> Le dernier jambon de Paris a-t-il un goût de luxe ?

     

     


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  • Avenue de France Paris 13ème (mai 2000)

    Ce milieu urbain et son architecture nouvelle sont, au final, bien décevants.

    Ici, les habitants sont noyés dans un maelström de bâtiments sans âme, et où ils finissent par disparaître, … tout un symbole de la déshumanisation de la société.

    Pourtant chaque angle de rue se réserve le droit de nous livrer une nouvelle pièce de la mosaïque qui compose ce tentaculaire espace à vivre. Mais la monotonie des façades de verre et de béton se répètent à l'infini et laisse peu de place à l'humain.


    Le Japon connaît depuis longtemps cette problématique de l'individu nié par la mégapole, que l'on désigne là-bas par l'expression "Omote tu ora" et que l'on peut traduire approximativement par : "Je ne veux pas que tu partes, ... que tu disparaisses". 

    Reste donc sur les clichés, une ville neuve, propre, futuriste, mais une ville presque désertifiée où l'individu, fondu dans une urbanité abstraite, a fini par disparaître, et pourtant "Omote tu ora"


    >> "J'aurais aimé que ce monde me parle ..."

     

     

     


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  • Pont de la Tournelle  © Copyright Willy Ronis/Agence Rapho (1999)

    La photo date de 1999, soit deux ans avant que le grand photographe ne range définitivement ses appareils. Mais, quand on sait que dès le début de l'an 2000, Ronis ayant perdu beaucoup de sa mobilité ne sortait plus faire de clichés en extérieur et se consacrait exclusivement aux nus et aux prises de vues en intérieur, alors on comprend que cette image est l'une des dernières prises par Willy Ronis dans les rues de Paris.

    Ce jour là, Ronis se balade sur les quais, du côté du pont de la Tournelle, son Pentax à la main. C'est un endroit qui lui a autrefois porté chance, il suffit pour cela de se souvenir de "La péniche aux enfants", un cliché pris quarante ans plus tôt, au Pont d’Arcole, tout près d'ici… et comme l'assassin retourne toujours sur le lieu de "son crime" … Ronis traîne à nouveau par-là!

    Comme à son habitude, il a défini son cadre et attend que des personnages viennent se placer dans l'image, aux endroits qu'il a préalablement choisis. L'exercice demande beaucoup de patience et un grand savoir-faire pour appuyer sur le déclic au dixième de seconde juste … un dixième trop tôt ce n'est pas la même image, un dixième trop tard ce n'est pas bon non plus.

    Maintenant, il suffit de connaître un peu Ronis et aussi ses "images cultes" pour comprendre pourquoi il a fait celle-ci.

    Tout d'abord, il y a cet homme en position quasi centrale, avec un chapeau et un manteau d'un autre âge … bref une tenue qui pourrait faire penser au commissaire Maigret, par exemple. Le regard de Willy a certainement été attiré en premier lieu par ce personnage.

    Il parle à une femme, sans doute une bouquiniste comme semble en témoigner la chaise pliante située près d'elle. Elle aussi porte une tenue certes peu commune mais qui dialogue bien avec celle de l'homme au manteau.

    Sur la partie gauche de l'image, soulignée par le pavement régulier du trottoir, l'époque de la photo nous est clairement indiquée par le jeune homme au blouson et au casque audio vissé sur la tête. Il forme la pointe d'un triangle dont les deux angles de la base sont occupés par deux femmes en tenues aux valeurs opposées: claire et sombre.


    Les autres personnages, à droite, ne parasitent pas l'image car ils sont groupés et de dos, aussi se fondent-ils parfaitement dans des éléments au graphisme vertical: les grilles de protection des arbres et le treillis de la façade de l'Institut du Monde Arabe, en arrière-plan. 

    Ronis arrive ainsi à nous montrer la ville, non pas telle qu'elle est : bruissante de passants, bourdonnante de voitures, zébrée de panneaux indicateurs ou publicitaires … mais telle qu'il a toujours aimé la voir : avec des personnages sur les points ou les lignes de force de son cadre, avec peu ou pas d'automobiles ou de mobilier urbain…

    L'alignement, à cet endroit, des bouquinistes est plus suggéré que réellement montré, les panneaux indicateurs sont sagement ordonnés sur un même plan … et pour apporter une touche de poésie: deux pigeons sont sur le trottoir … Loi du triangle oblige, je suis à peu près sûr que Ronis devait en avoir un troisième dans son cadre quelques secondes avant qu'il ne déclenche !

    Merci pour la leçon Willy, … les photographes de rues apprécieront !

     

    >> Willy Ronis: "La péniche aux enfants".

     



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  • La porte Saint-Denis, vue de la rue de Cléry. (Octobre 2010)

    Il ne s'agit pas de portes du périph’ parisien … car le 10ème arrondissement est un quartier situé plutôt au cœur de la capitale. Non, il s’agit ici de deux anciennes portes de Paris, matérialisées par deux arcs de triomphe monumentaux: la porte Saint-Denis et la Porte Saint-Martin.

    Le site Ouest (Saint-Denis) mélange l’habitat, les petites entreprises et le commerce. Le site Est (Saint-Martin) est plus résidentiel avec des immeubles anciens et des logements sociaux HLM.

    Tout ce quartier des Portes est densément peuplé et accueille une grande diversité de nationalités. Et, dans cette forte population immigrée, nombreux sont les candidats à l’asile. De surcroît, on trouve une importante population de "sans abri" dans les squares, aux abords du canal Saint-Martin et de la gare de l’Est.


    Certains axes, comme la rue du Faubourg Saint-Denis, connaissent de fortes concentrations de logements sans confort … voire insalubres. Le quartier compte aussi un grand nombre d'immeubles, d'hôtels meublés et d'hôtels de tourisme pratiquant certes l’hébergement social mais souvent inscrits au plan d’éradication de l’habitat indigne.

    Décidément, vivre près des anciennes portes de Paris n'est pas un luxe …


    >> Le 10ème arrondissement sur Parisperdu.

    >> L'habitat indigne est-il vraiment éradiqué à Paris ?



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  •  Pont de Bercy _ Paris 13ème

    En ces temps lointains, l'image était argentique et nous n'avions pas d'ordinateurs pour la travailler.

    La société produisait beaucoup, les entreprises étaient florissantes et leurs employés - pleins de talent - travaillaient dans la joie, dans la bonne humeur, et dans de bonnes conditions financières.
    Bref, c'était un autre temps. Un autre monde. Révolu.

    Aujourd'hui, nombre d'entreprises ont disparu, ou ne sont plus que l'ombre de ce qu'elles étaient. Leurs employés ont parfois du mal à vivre ou - pire encore - ont été licenciés ...

    Les raisons de cette évolution ? On les connaît. Elles ont été analysées, commentées, discutées, à de très nombreuses reprises.

    Tous les secteurs ont été chamboulés. Radicalement. De la production aux circuits de vente, il a fallu reconsidérer chaque maillon de cette chaîne. Tout réinventer.

    Dans le monde de l'image, là aussi les mutations ont été radicales. Mais paradoxalement, il n'y a jamais eu autant d'aspirants photographes. Ce métier fait toujours rêver.
    Est-ce un bien ? La technique se maîtrise très aisément, faire de bonnes photos est facile, mais pour être un vrai photographe, c'est autre chose... raconter une histoire véritable n'est pas à la portée de tout le monde.

    Dans cette jungle de l'information rapide, il est urgent de retrouver certaines bases, ou d'en inventer des nouvelles.
    C'est ce que "Parisperdu" et le Groupe Facebook "Paris Hier, aujourd'hui … demain"  s'efforcent de faire.

     

    >> Rejoignez le Groupe Facebook "Paris Hier, aujourd'hui … demain".

     


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