• Robert Giraud, prince de la nuit d'un Paris disparu.

    Dans un bistrot de la rue Mouffetard, Robert Giraud (à gauche) en  discussion avec le clochard Pierrot la lune. © blog d'Olivier Bailly.

    Est-ce que Parisperdu pouvait ignorer l'homme que fut Robert Giraud: écrivain, journaliste, poète, lexicologue … et, à sa façon, expert d'un Paris disparu ?

    En parcourant le formidable blog d’Olivier Bailly, la réponse fut claire et nette : je me devais d'en parler.

    Robert Giraud, disparu en 1997 fut un drôle de passager de la nuit, fréquentant assidûment les meilleurs bistrots de la capitale, pas forcément les plus rutilants, mais sûrement les plus chaleureux. Des enseignes aujourd'hui disparues ou pire, dévoyées par la "branchitude" …
    Seul le bar "le Vin des rues", baptisé ainsi en hommage à son livre le plus fameux, est encore là pour entretenir sa mémoire.

    Robert (Bob) Giraud a toujours vécu librement parmi le peuple parisien. Il arpentait ce Paris d'hier, un Paris "fragile", un monde en train de mourir dont il poursuivait les fantômes : clochards, filles de joie ou petites gens au grand cœur… mais il entrainait aussi avec lui les "monuments" que sont Jacques Prévert et Robert Doisneau pour lesquels il a été un peu comme les "traffichini" de Naples, ceux qui vous ouvrent les portes... Il les conduisait auprès du petit peuple des nuits de Paris qu'il connaissait, mieux que quiconque et qu'il comprenait mieux que beaucoup car Robert Giraud avait, lui aussi, connu la misère.

    Dans ce Paris méconnu, ce Paris à la marge, il mène des enquêtes pour "Détective" ou "L’Intransigeant". Il en sortira aussi un livre, "Le Peuple des berges", qui prend aujourd’hui une valeur particulière tant il raconte un monde qui n'existe plus. Un monde que l’on qualifiait alors de pittoresque, que l’on photographiait comme si la misère pouvait être décorative. Les portraits qu’il en ramène sont ceux d’un autre temps et d’une autre société, celle des bas-fonds où règnent les verres de gros rouge … le vin, sérum de vérité, qui délie bien des langues.
    Il nous raconte alors les histoires d’un Paris perdu, d’un Paris insolite sur le ton d’une simple conversation et avec le langage des rues mal éclairées.

    Merci Monsieur Bob et merci aussi à Olivier Bailly de nous faire revivre ces tableaux uniques de la Grande comédie humaine.


    >> Pour en savoir plus, voir l'ouvrage d’Olivier Bailly consacré à Robert Giraud, alias l'ami Bob, alias le copain de Doisneau, alias le camarade de Prévert …

    >> Le bistrot "Au vin des rues" 21, rue Boulard _75014 Paris.

     

     

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  • Commentaires

    3
    Gérard Nicollet
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 08:31
    Un pan d'histoire
    Tout un pan de l'histoire de Paris qui disparaît avec lui...
    2
    Michel Rolland
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 08:30
    L'Auvergnat
    Je ne l'ai pas connu personnellement mais j'ai bien connu un de ses amis, rédacteur à L'Auvergnat de Paris. Il ne jurait que par lui.
    1
    Olivier Bailly
    Lundi 6 Octobre 2014 à 10:07
    Bob
    On parle de Bob, et on en parle bien, sur le blog de Pierre Barreteau, Paris perdu
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