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Du côté de Masséna et de la rue Watt.
La gare du boulevard Massena en mars 2012 (Paris 13ème)
J'aimais bien la façade ocre rouge de la station Masséna, avec le petit cartouche indiquant tout en haut "Chemin de fer", et à l'intérieur ses volées de marches assez monumentales. Le calme qui régnait aux environs de cette gare était trompeur quant à son avenir. Elle ne tarda pas, en effet, à subir les contrecoups des grands chamboulements qu'ont connus les abords d'Austerlitz.
Un temps reconverti en station "Boulevard Masséna" du RER C, les trains ont fini par déserter les lieux et, après avoir été abondamment squattée et outrageusement maquillée, la gare est désormais en piteux état.
Il y a peu de chance qu'elle conserve son caractère unique de terminus de campagne, dans son impasse, sous ses arbres qui autrefois cachaient sa passerelle de correspondance et ses quais un peu aériens.
La Ville de Paris qui a acheté le bâtiment à la SNCF souhaite désormais le convertir en un lieu dédié aux "Arts de la rue, du cirque et de la marionnette" …, mais le financement n'est pas bouclé et le projet traine.
Un peu plus loin, c'est une rue que sa nullité même avait fini par rendre célèbre. Il y a encore une vingtaine d'années, dans la rue Watt, au-delà des tabliers des ponts qui recouvrent et obscurcissent presque la moitié de cette rue, il y avait encore quelques maisons dont les habitants devaient avoir les nerfs solides et de gros chiens.
Il n'y maintenant ici plus trace de vie entre les blocs vitrés de bureaux neufs et la rampe qui monte sur les voies. C'est interdit, mais c'est ouvert. Je monte. Le plateau ferroviaire est immense, beaucoup plus que ce que j'imaginais. Beaucoup plus que lorsque je l'observais depuis le viaduc de Tolbiac, maintenant détruit. C'est sans doute le fait d'être au niveau des rails. Des rails où rien ne roule.
Tout près, rescapée de la démolition systématique du secteur, l'usine de la Compagnie Parisienne de l'Air Comprimé a fière allure, avec sa haute cheminée et son hall vitré où vient se refléter le soleil couchant.
Les restes ferroviaires et industriels du vieux 13ème ont encore de la gueule !
>> La passerelle du samouraï.
>> Les "Lieux Retrouvés de Parisperdu" : n°037_Gare Massena
>> Est-ce encore la rue Watt ... ?
>> L'usine de la compagnie parisienne de l'Air comprimé, sur Pariperdu.
Tags : démolition
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Commentaires
5Nathalie CamardJeudi 25 Juillet 2013 à 19:47Merci pour l'information
Pour passer devant deux fois par jours depuis plus de deux ans, je me demande toujours ce qu'il en adviendra.... Maintenant, j'ai une vague idée. Merci pour l'information.4Antoine GavoryDimanche 17 Mars 2013 à 13:07Merci !
Bonjour Bravo pour votre blogg ParisPerdu. Vous me rendez le Paris que je n'ai connu qu'à travers les livres que jécris... Merci ...3Jean-Jacques FourmonSamedi 16 Mars 2013 à 13:45Daniel Darc et Paris
Pourtant, Taxi Girl avait consacré une chanson pas très flatteuse à la Capitale. Cela dit, Taxi Girl fut un grand groupe et Daniel Darc, un vrai rocker, entre désespoir et rage de vivre.2antoineJeudi 14 Mars 2013 à 13:25Daniel Darc
aujourd'hui était inhumé Daniel Darc au cimetiere de montmartre ,rocker ecorché vif et grand arpenteur de paris devant l'eternel .1Jean-Jacques FourmonMercredi 13 Mars 2013 à 20:18Qui sont les complices de l\'assassinat ?
Ne doutez pas, cher Pierre, que la Mairie de Paris fera de cette gare ce qu\'elle a fait de la piscine Molitor. Je suis allé me promener aux abords de cet endroit aujourd\'hui ; et c\'est navrant. On monte là des murs de béton dans lesquels on perce des ouvertures circulaires, sans doute pour donner un semblant d\'originalité à un édifice qui affiche déjà sa laideur. On ne peut cependant que déplorer rétrospectivement l\'inertie des habitants du XVIe arrondissement, qui se disent volontiers attachés à l\'art et à la tradition et ont laissé cependant détruire un chef-d\'oeuvre des arts décoratifs.
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Savez-vous ce qu'il en est aujourd'hui du projet de la Ville de Paris? Toujours pas de financement? Merci pour votre info!