• Vu l'enthousiasme provoqué par les routes libanaises, et suite aux interrogations existentielles concernant ma capacité de survie dans un tombeau à 4 roues, avec quatre grammes d'alcool dans chaque bras, je précise que le gouvernement libanais a bel et bien tenté d'instaurer l'alcotest. Vu ce que les libanais s'envoient derrière la cravate et la djellaba, on est tenté de croire que c'était une mesure de salut public.

    La France s'est fait un plaisir de leur fournir quelques éthylotests, sauf qu'il y a vite eu quelques problèmes. Comme c'est étrange dans ce pays, me direz-vous.

    Les militaires chargés de l'opération se sont vite retrouvés confrontés à une difficulté de taille, celle de la religion. En effet, leurs tentatives de faire souffler certains barbus dans le ballon se sont heurtées à des réactions du type "Quoi? Mais t'insultes ma religion en me demandant de souffler! Je bois pas plus que je dessine Mahomet!"

    Hop, fini l'alcotest, noyé dans le respect de la religion. Et il fait beau voir comment les beyroutins fêtent ça: la bouteille d'arrak dans la boîte à gants est devenue un must.

    Cool ce pays non ?


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  • Je ne résiste pas au plaisir de narrer la façon dont le gouvernement libanais légalise le suicide sur la route.

     

    Je suis l'heureux titulaire des permis de conduire voiture et moto libanais, je n'ai plus que l'embarras du choix pour aller me crasher.

    Attention, l'épreuve est dure. Il a fallu se lever à 5h du matin.

    A part ça...Ca commence, sur un petit parking défoncé de la banlieue, par l'épreuve du Code de la route: les panneaux sont importés de France, un fonctionnaire local se pointe en pyjama avec un petit dépliant crasseux sur lequel figurent 10 panneaux, dont la moitié ne serviront jamais ici, comme celui annonçant un passage à niveau (y'a pas un train dans le pays).

    J'ai été encouragé à reconnaître trois panneaux, "sens interdit", "interdiction de stationner", et "début d'autoroute" (faudrait d'abord qu'ils en construisent une).

    Examen brillament réussi, salué par un "Blavo !" puis tamponné par le sosie de Bashar Al Assad.

    Ca se corse avec l'épreuve de conduite: ça se passe sur un parking, avec une vieille jeep qui a dû sauter sur deux ou trois mines pendant la guerre, rebouchée au plâtre et à la colle UHU. Le tableau de bord refait en bois de cagettes, pas un rétroviseur, mais des vestiges de fils des phares tout de même. Il a fallu attendre qu'il fasse bien jour.

    Une marche avant sur 5 mètres, une marche arrière et un créneau. J'ai même pas passé la seconde.

    "Blavo".

     

    Je descends de la voiture, sous l'oeil bienveillant de Bashar.

    - "Tu connaîtle moto avec vitesses?"

    - "Oui oui"

    - "Prendre ça et (grand signe des mains pour mimer un zigzag) sans pied sul sol".

    Sur ce, il me montre le scoot tout pourrave sur lequel il avait débarqué, et dont le frein lui était resté dans la main lors de son arrivée en grandes pompes.

    J'ai fait un slalom entre trois cailloux, caché par l'écran de fumée qu'éruptait la machine.

    "Blavo".

     

    Un rapide calcul indique que si la France connaissait le même taux de mortalité routière que le Liban, plus de 30.000 personnes y passeraient chaque année. Ceci expliquant cela.

    A moi l'ivresse de la grande vitesse!

     

    P.S: Thomas, file ta moto ou je t'interdis de Civilization IV, Michel et Marie, lâchez moi la caisse ou je reviens vous piller cette délicieuse sauce Roquefort !!

     


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