• The BOX

    Vous êtes un jeune couple BCBG, "middle class", aimant le confort, les voyages, gagnant bien sa vie mais toujours à court d'argent ; un beau jour, un inconnu inquiétant débarque chez vous et vous propose de vous donner un million de dollars en petites coupures, mais cela a un prix : un inconnu devra mourir en échange.

     Vous ne devez en parler à personne, surtout pas à la police, c'est à vous deux de prendre la décision, l'inconnu vous laisse une boîte munie d'une clef et d'un bouton, vous avez 24 heures pour vous décider : soit vous pressez le bouton, ce qui signifie que vous acceptez le million de dollars...

    soit vous refusez...

    dans tous les cas, l'inconnu reviendra dans 24 heures, avec une valise d'un million si vous avez pressé le bouton, ou bien pour reprendre la boîte et la donner à un autre couple, qui sera "testé" lui aussi.

    Voilà....c'est tout...vous avez le scénario de départ de "The BOX" : un chef d'oeuvre absolu !

    Oui, je dis bien un chef d'oeuvre, et un film qui élève l'âme, car il place chacun en face de la siginification réelle de la vie, de toute vie humaine, sa signification tragique.

    "Nous sommes embarqués" disait Sartre...

    quelle drôle d'époque , voila que les cinéastes américains se mettent à aimer Sartre !

    Mais il est vrai que ce dernier était plus chrétien que l'on ne pense généralement, et surtout qu'il ne le pensait lui même....

    Car la tragédie, c'est celle ci : "nous sommes embarqués", cela veut dire que nous sommes tous obligés de choisir, entre le Bien et le Mal, entre la Lumière et les Ténèbres, entre la damnation éternelle et le salut éternel.

    Vous riez ? vous dites qu'on dirait un discours de Bush ? vous avez raison, mais reste à savoir ce que l'on met sous le nom de "Bien" et de "Mal"....

    Badiou appelle cela un "point" : nous rencontrons un "point" quand le monde se présente à nous sous les espèces du Deux : un choix suprêmement sérieux, qui engage non seulement la vie personnelle mais l'humanité elle même, le devenir de l'Esprit, et peut être plus....et un choix irréversible.

    Ce n'est à mon avis pas un hasard si le mari est un scientifique de la NASA, et si le film se passe en 1976 et concerne un couple de trentenaires, donc nés dans l'immédiat après guerre...

    Qu'est ce que cela veut dire ?

    Que certes l'humanité, lors des deux guerres mondiales, a été confrontée à des souffrances inimaginables, mais surtout à un point, à un choix qui l'engageait elle même dans son devenir historique et spirituel.

    Nous savons maintenant qu'elle a réussi à éviter (provisoirement) la "damnation", qui aurait été le choix du nazisme et la victoire définitive de celui ci.

    Seulement à l'humanité qui suit, la nôtre donc, celle qui est née "après" et a été confrontée, sans avoir la liberté de choisir, aux conséquences des "choix" de la précédente, à nous donc est dévolu un autre "point", un autre choix qui est en fait le même !

    certes l'Histoire ne repasse pas les plats, mais les choix  s'ils sont sérieux, ont des conséquences, qui engagent les époques ultérieures.

    Or en 1939-1945, l'humanité (occidentale)  n'a pas choisi réellement la voie du Bien et de la Lumière : elle a certes combattu le nazisme (et l'a vaincu, heureusement, mais ce fut au prix de pertes et des destructions effrayantes, qui auraient pu être évitées si l'on avait stoppé hitler quand c'était encore possible, en 1936 par exemple ), mais en endossant certains de ses travers et de ses "péchés" contre l'Esprit.

    des Signes de cela ? des preuves ?

    Les Alliés savaient dès 1943 ou même avant ce qui se passait dans les camps d'extermination, ils auraient pu l'empêcher, au moins partiellement, ils n'en ont rien fait, car cela eût été trop coûteux et dangereux pour leurs armées et leurs économies.

    le partage du monde à Yalta en est un autre signe... tout de même que la destruction complète de l'Allemagne (Dresde, etc..) ou du Japon : les techniques employées étaient dignes de celles des nazis...et que l'on pense aussi au livre de Stig Dagerman : "Automne allemand", ce qui s'est passé en 1946 sous la gestion des quatre puissances victorieuses (USA, URSS, France, Grande Bretagne), les civils allemands affamés délibérément, les femmes allemandes massivement violées (par les russes) ou forcées à la prostitution par les soldats "démocratiques", rien que pour pouvoir manger et nourrir leur famille, la vie de ces pauvres gens dans les caves, avant l'été 1947 où la pluie de dollars du Plan Marshall commença de se déverser, pour éviter que les Allemands ne choissisent tous les communisme...

    et après, les crimes du communisme, mais AUSSI de l'Occident "démocrate", l'intervention de la CIA en amérique latine contre les révolutions, pour soutenir des régimes corrompus et monstrueux, le Vietnam et les bombardements massifs au napalm effectués par l'US Air force dans les années 60, qui s'apparentent à un génocide...

    Il y a toujours des conséquences : et c'est nous qui devons faire face aux conséquences des choix qui ont été faits!

    Exemple : si les Alliés avaient fait ce qu'il fallait pour empêcher la Shoah, peut être l'Etat d'Israel n'aurait il pas été créé, ou bien pas de la façon dont il l'a été, et nous n'aurions pas une guerre mondiale sur les bras...

    Mais je parlais du "péché contre l'Esprit" du nazisme, qui a été "partagé" par l'Occident démocratique victorieux de la Bête.... quel est il, ce péché contre l'Esprit, le seul qui ne sera pas pardonné d'après l'Evangile ?

    Il est, tout simplement, de choisir la voie de la puissance techno-scientifique contre la voie du perfectionnement de la conscience humaine : la voie de la force temporelle contre la voie de l'"éternité de l'Esprit".

    C'est aussi pour cela, à mon avis, que le film est censé se passer en 1976 : quand  la mondialisation sous la forme que nous lui connaissons (celle du chaos complet) est devenue irréversible !

    Comme nos aïeux en 1939, nous sommes confrontés au Mal, et devons choisir, car le non choix, le choix de la passivité et de la lâcheté, de la collaboration implicite avec "ce qui se passe" est aussi un choix.

    Soit nous pressons le bouton, disant "Amen" à la mondialisation et à l'islamisation, soit nous refusons, mais alors nous devons en supporter les conséquences, qui bien souvent sont la "mise au ban" de la société..

    Il ne s'agit pas ici d'une émission de télé réalité, du type "C'est mon choix" ou autre....

    et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles ce film est admirable : il redonne du poids à notre vie, à notre "conscience", du moins pour ceux d'entre nous pour lesquels ces mots ont encore un sens...

    NON, la vie, la vie humaine, n'importe quelle vie humaine, qu'elle finisse à 20 ans ou à 80, ne se limite pas , ni même ne consiste principalement en, les plaisirs, la consommation, l'argent, le travail, les vacances, les voyages, ou l'amour (l'amour physique et psychologique, l'amour humain, trop humain)...

    Est ce banal, commun, "neuneu" de dire cela ?

    Eh bien oui ! je l'accepte !

    Certes, la déconstruction, ou plutôt la destruction du sens, de tout sens, a eu lieu, opérée par l'Aufklärung et ses successeurs aux 19 ème et surtout au 20 ème siècle.

    Il fallait que cette destruction ait lieu, et elle n'a été rendue possible QUE par l'émergence de la science moderne, qui a radicalement "désenchanté" l'univers en supprimant les "sphères planétaires" de la conception aristotélicienne.

    Pourquoi fallait il qu'elle ait lieu ?

    parce que le sens de la vie humaine, de toute vie humaine, est au delà de tout ce que nous pouvons en dire ! sinon nous tombons dans l'idolâtrie anthropomorphique!

    Voir Wittgenstein : Tractatus logico-philosophicus :

    6.41 The sense of the world must lie outside the world. In the world everything is as it is, and everything happens as it does happen: in it no value exists--and if it did exist, it would have no value. If there is any value that does have value, it must lie outside the whole sphere of what happens and is the case. For all that happens and is the case is accidental. What makes it non-accidental cannot lie within the world, since if it did it would itself be accidental. It must lie outside the world. 

    6.521 The solution of the problem of life is seen in the vanishing of the problem. (Is not this the reason why those who have found after a long period of doubt that the sense of life became clear to them have then been unable to say what constituted that sense?) 

    le sens du monde doit être hors du monde. Dans le monde (i e : tout ce qui arrive) tout est comme il est, tout arrive comme cela arrive; en lui il n'y a pas de valeur, et si une valeur existait dans le monde elle n'aurait aucune valeur. S'il y a une valeur qui ait de la valeur, elle doit se trouver en dehors de la sphère totale de tout ce qui arrive et "est le cas". Ce qui la rend non accidentelle (non contingente) ne peut pas exister dans le monde, sinon ce serait aussi contingent

    la solution au problème de la vie se remarque à  la disparition de ce problème ; n'est ce pas là la raison du fait que ceux qui , après une période prolongée de doute et de dépression, ont trouvé que le sens de la vie redevenait clair pour eux, n'ont jamais pu dire ce qui constituait ce "sens" ?

    Et cette destruction opérée par la science moderne, elle n'était qu'une poursuite du christianisme par d'autre moyens !

    J'ai souvent dit ici, en résumant la pensée de Kojève par exemple, que les fondateurs de la science moderne, les Copernic, Galilée, Descartes, étaient tout sauf antichrétiens : c'est dans le but de christianiser définitivement l'intelligence, que Copernic opère sa révolution !

    Ce post est assez long, je reviendrai sur ce film splendide car il le mérite... mais qu'il me soit permis de finir sur cette nécessité du choix fondamental, du "point" auquel nous sommes confrontés, nous les hommes de ce début du 21 ème siècle, nous qui, cela devient de plus en plus clair, sommes soumis à la plus terrible dictature de tous les temps, la dictature mondialisée du Gestell, qui veut soumettre ce que l'homme a de réellement divin, l'intelligence, aux impératifs de l'espèce, en transformant l'homme en fourmi ou en termite, une dictature qui même si elle se proclame héritière du christianisme est antichrétienne au plus haut point, comme l'était le nazisme dont elle a hérité la violence, en la rendant simplement plus sournoise:

    ce choix ultime, ce "Jugement dernier" des derniers Temps, il doit s'opérer entre le christianisme, c'est à dire le Bien, la Lumière de la liberté de conscience, et le Mal
    Absolu : l'Islam, qui est aussi, cela a été démontré sur ce blog, l'athéisme radical prenant la forme d'un paganisme sacrificiel et sexuel infâme.


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