• pour que le 22 avril ne soit pas le 21

    Voter Sarkozy ou Ségolène Royal reviendrait en gros au même (à la même chose quoique sous des formes certes bien différentes) : aligner l'exception française sur le monde globalisé à l'anglo-saxonne.
    Bien sûr les "réalistes" de toutes obédiences nous diront qu'il faut être raisonnable, que le gouffre des déficits publics ne peut pas continuer à se creuser éternellement, que l'on ne peut rien contre la réalité des chiffres... mais ici, à "Mathesis universalis",  nous sommes idéalistes brunschvicgiens et nous savons bien la cuisine peu ragoûtante qui se cache derrière les "chiffres" et les statistiques. Ce qui n'est en rien une attaque contre la statistique mathématique, science "dure", absolument rigoureuse depuis près d'un siècle.
    La France ne peut pas "fuir" son statut d'exception, qui remonte en fait à Descartes : on sait que le "rationalisme" cartésien et leibnizien de la "mathesis universalis" s'oppose à l'empirisme anglo-saxon de Hume, Bacon  et Newton : ce sont les deux "jambes" dont la science moderne a besoin pour se constituer, et plus tard cela donne l'opposition bien connue entre philosophie analytique (anglo-saxonne) et continentale. Renoncer à son statut d'exception, en s'alignant sur le monde anglo-saxon, ce serait pour la France couper une jambe à l'humanité occidentale.
    que nous disent en fait les prétendus "réalistes raisonnables" ? ils nous offrent une version édulcorée de la TINA thatcherienne : "T.I.N.A : there is no alternative".
    Lundi dernier, en Virginie, c'est une version encore différente qui nous en a été donnée "live" par un étudiant sud-coréen de l'Université Virginia Tech du nom de Cho Seung-hui, voir là dessus l'article que j'ai écrit dans ce blog :
     
    Avant de tuer 32 personnes et de se suicider, ce jeune homme a envoyé aux medias une video où il explique son geste par un long "discours" qui commence par ces mots : "Vous ne m'avez pas laissé le choix"...
    "vous ne m'avez pas laissé le choix" : c'est ainsi qu'il a interprété le "there is no alternative"...peut être n'aurait il pas dû ?Mort de rire

    Quoiqu'il en soit, voter Sarkozy ou Royal, ce serait opter pour ce monde où il y a certes peu de chômeurs mais beaucoup de travailleurs pauvres qui peinent 12 ou 14 heures par jour pour un revenu de misère, où il y a des caméras partout, où le "blasphème" est assimilé au racisme et vous mène tout droit en prison. Pour Sarkozy c'est évident, pour royal ce ne l'est guère moins puisqu'elle n'a pas laissé planer beaucoup de doutes sur son blairisme.
    Alors quelle alternative avons nous, en dehors bien sûr du "un autre monde est possbile", "on rase gratis" des neuneus de l'ultra-gauche partisans de l'ouverture des frontières (ce en quoi ils ne se rendent même pas compte qu'ils marchent main dans la main avec le patronat , qui rêve de la pression à la baisse sur les salaires qu'entraine une immigration massive en provenance des pays pauvres) ?
    Je pense qu'il est clair qu'en dehors de Sarkozy er Royal seuls deux candidats peuvent figurer au second tour : Le Pen Et Bayrou.
    si c'est Le Pen cela veut dire que ce sera son adversaire qui gagnera au second tour, donc soit Sarkozy soit Royal.
    Par contre si c'est Bayrou, tous les experts conviennent qu'il a de bonnes chances de l'emporter au second tour.
    Donc, de par notre logique consistant à refuser l'alignement de la France sur la mondialisation anglo-saxonne blairo-bushienne, de Descartes sur Hume, nous sommes conduits de manière absolument a priori à voter Bayrou : là il n'y a vraiment pas d'autre alternative, comme il se doit en bonne logique "dure".

     Droite-gauche : le mensonge français.

    Mais peut être vous êtes vous égaré(e) sur "Mathesis universalis" (dans ce cas bienvenue!) et la logique dure ou molle ou l'a priori vous laisse il complètement froid(e).
    Dans ce  cas je vous parlerai du philosophe Peter Sloterdijk, un type très intéressant, que Finkielkraut apprécie beaucoup, tellement même qu'ils ont fait ensemble un livre d'entretiens "Les battements du monde"; interviewé cette semaine dans "Le Point", il dénonce le mensonge français, qui dure depuis 1945, et qui a masqué la défaite de 1940 en la travestissant en victoire (de De Gaulle en 1945, pour les gaullistes, ou du communisme russe, pour le PC), mensonge qui est donc à la base de la bipolarité droite-gauche qui dure chez nous depuis 60 ans, en allant en s'effritant depuis le tournant de 1989. Cette stratégie de fuite du réel (le réel de la défaite française, qui a choisi la voie de la collaboration avec Pétain et de la persécution des juifs ) rappelle selon Sloterdijk la fuite de l'Allemagne dans le nazisme en 1919 et après; ne pas assumer ses responsabilités entraine toujours des catastrophes, et peut être est ce là la véritable explication de ce qui nous arrive?
    Toujours est il que même si Sloterdijk ne parle pas de Bayrou, l'appel à sortir du mensonge de la (fausse) bipolarité en optant pour  une voie pragmatique consistant à affaiblir le régime présidentiel au moyen d'un rééquilibrage des pouvoirs entre président et premier ministre ne peut pour nous, dans les circonstances présentes, que mener à choisir le candidat de l'UDF.
    Bien entendu, il faut rester lucide : ce sera très difficile de faire travailler ensemble "les meilleurs" de la droite et de la gauche, ce sera même un tout petit peu impossible (mais impossible n'est pas français). mais tel est l'enjeu, telle est la nécessité de l'heure, si l'on prend (comme moi) le diagnostic de Sloterdijk au sérieux, et si l'on entend son appel.
    Non ? toujours pas convaincu(e) ? la philosophie ne vous inspire pas ? vous demandez d'autres arguments, un peu plus proche de la vie des gens ? j'ai!
    passons aux individus réels !
    Il est clair que Bayrou, professeur agrégé de lettres, historien réputé, est un homem de qualité, d'une culture remarquable qui laisse très loin en arrière l'avocaillon Sarkozy et la terne bureaucrate  Royal.
    Chez Bayrou la figure du père est entourée d'une dévotion aimante; chez Sarkozy elle est inexistante, le père a abandonné les siens pour une autre femme et pour une carrière fructueuse (financièrement parlant), au point même que Nicolas devenu adulte a intenté à son père un procès pour abandon; chez royal le père est tyrannique, un militaire à l'ancienne mode, et Ségolène veut se venger de lui à travers tous les hommes.
    Sarkozy c'est un peu un Christian Clavier jouant le rôle d'un homme politique forcené et démagogue qui aurait oublié qu'il joue et se prendrait au jeu.
     
    L'article de Marianne sur le vrai Sarkozy le fait apparaitre en Scarface de la politique : il rappelle plus les apprentis dictateurs que les hommes politiques "normaux", vous lirez cet article par exemple à l'adresse suivante :
     
     
    Voir aussi la video :
     
     
    Ségolène Royal vous avez le choix : une mère Thatcher en plus jeune et version socialiste; ou bien une bécassine qui aurait mal vieilli...et en plus elle n'est même pas bretonne.
    quant à l'argument de ce con de Sollers et de bien d'autres selon lequel elle représenterait la Femme !!! mais ce n'est pas une femme, c'est une énarque bon sang de bois !
    Franchement je lui souhaite de tout coeur de trouver celui qui la rendra femme, si possible avant 70 ans, en tout cas ce n'est pas avec Hollande ou avec les autres sinistres abrutis qu'on lui prête comme amants (et que je ne nommerai pas : ici on est sur "Mathesis universalis", pas sur "France dimanche" ou chez Drucker) qu'elle a une chance... peut être avec Arlette Laguillier ? celle ci aura bientôt beaucoup de temps libre !

    Pour nous ce sera donc Bayrou, sans d'ailleurs nous faire d'illusions sur les conséquences d'un tel choix : il est clair qu'avec Bayrou ce sera le foutoir, très tôt d'ailleurs, dès les élections législatives en juin prochain.
    Mais un foutoir bien gaulois, bien sympathique, où les français pourront se retrouver, se parler...ce qui ne sera pas le cas dans le "bordel" (ce sont les mots d'Olivier Besancenot, et on peut lui faire confiance) qui adviendra en cas de victoire de Sarkozy. Quant à la victoire de Ségolène Royal, elle mènerait tout droit à une gabegie qui se terminerait très vite par une situation à l'argentine. Peu de personnes ont noté d'ailleurs l'incroyable connerie du slogan "La France Présidente" et ses implications plus que ténébreuses; aussi me suis je permis de le faire ici , dans un article précédent...

     
    Et vous, chers lecteurs : allez vous laisser "Le Monde" et ce qui se cache derrière vous dicter votre vote "démocratique", ou bien voter Bayrou pour qu'il soit au second tour ?

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