• Bus attitude... ou comment la RATP parle aux Franciliens

    Bus attitude... ou comment la RATP parle aux Franciliens

     (Ce texte est une modeste contribution à la rubrique sco-gneu-gneu que tient, quelque part sur l'internet, mon vieux copain Nouroog. Si le genre scro-gneu-gneu vous énerve, merci de passer tout de suite à la fin).

    Aux arrêts de la ligne du 83 que j'emprunte chaque jour ou presque, des affichettes ont été récemment apposées par la RATP. Elles nous incitent à faire preuve de civilité et de respect.

    Je crois que ces affichettes font partie de la dernière campagne de la RATP, celle qui, entre autres choses, nous enjoint de monter dans les bus uniquement par la porte avant, puis de se comprimer contre les autres voyageurs tout en cheminant vers la porte arrière (quitte à jouer des coudes si l'on n'a pas cheminé assez vite pour descendre au moment voulu). Moi, il me semblait que les voyageurs s'auto-régulaient bien tous seuls, montant au plus vite par les portes avant et/ou arrière en fonction du remplissage du bus. Mais, bon, la RATP a dû faire de savantes études à ce sujet.

    En revanche, puisque la RATP nous invite au respect, elle devrait commencer par respecter la langue française. C'est quoi une Bus attitude, sinon un anglicisme ?
    (J'imagine que l'idée, là-dessous, est de faire jeune :
    - Eh, grand-mère, t'as la bus attitude ? Sors un peu ton Orange pass !
    - Sorry, officier RATP, j'ai qu'un un bus ticket. C'est OK quand même?

    Moi, j'aimerais bien que la RATP, au lieu de prendre des attitudes avec ses bus (buses ?), prenne plus simplement une habitude : celle de mieux réguler ses bus. Sur la ligne 83, celle que je prends chaque jour ou presque, il y a souvent deux bus qui se suivent, puis plus rien, encéphalogramme plat, pendant 15 minutes ou plus. La cause de ce phénomène d'accordéon (qui a la propriété d'être cumulatif : plus le bus est en retard, plus il y a de voyageurs qui l'attendent, plus les montées et descentes sont longues à chaque arrêt, ce qui accroît le retard du bus, etc.) n'est pas trop compliquée à trouver. La ligne 83 est particulièrement longue, et sachant que les encombrements varient en fonction du moment de la journée, ceci augmente les possibilités de décalages par rapport aux horaires théoriques de trajet (on peut démontrer cela de façon mathématique, mais je ferai cela une autre fois). A ce problème, il peut y avoir plusieurs solutions. On peut scinder la ligne en différentes sous-lignes, avec plus de bus faisant l'aller-retour sur les segments très encombrés. On peut aussi prévoir, à divers points intermédiaires de la ligne, des bus supplémentaires. Et lorsqu'un bus tarde à arriver à ces points intermédiaires, on lance un bus de secours. Il y a sans doute d'autres solutions et (j'espère) quelqu'un quelque part, dans les bureaux de la RATP, qui s'occupe de les trouver.

     Tant que je suis lancé au sujet de la RATP, et de ses stratégies de communication.... Vous souvenez-vous quand, il y a facilement une dizaine d'années, la RATP avait changé la couleur des tickets, du jaune au vert ? A l'époque, on nous avait expliqué que cet anodin changement de couleur avait une signification bien plus profonde et que le vert symbolisait des tas de trucs (liberté, ouverture, écologie, etc.). Cela avait coûté  pas mal de sous (quelques milliers de pots de peinture, des uniformes tout neufs pour le personnel, mais aussi les indispensables études et argumentaires d'une agence en communication lamba). Puis, quelques années plus tard, on a changé le vert en mauve. Il y a sans doute eu une campagne de communication pour nous dire quelles valeurs le mauve symbolise, mais j'avoue qu'elle m'a échappé, celle-là.

    Début pour ceux et celles qui n'ont pas voulu lire le début :

    Il y a des jours où, sans trop savoir pourquoi, on se sent tout scro-gneu-gneu. On se lève du bon pied, (et, même de très bonne heure, histoire que l'avenir nous appartienne un peu). Le fond de l'air est doux. Et puis, patatras, un petit rien du tout – un bus en retard et surchargé, une formalité administrative banale qui se transforme en parcours du combattant, une erreur de facturation, un distributeur de billets qui avale votre carte au lieu de vous donner des billets, un commerçant acariâtre, un petit pois sous le matelas – survient qui gâche tout. Et, alors, on n'a plus qu'une envie : râler, grogner, ronchonner... Cela ne fait pas avancer les choses d'un iota, mais ça fait du bien.

    Mon vieux copain Nouroog, quasiment mon alter ego, avec qui j'ai partagé tant de joies et de misères, prétend, lui, que ces petits riens, ce n'est pas rien. Il a même créé un blog  pour tenir la rubrique de ses humeurs. " Puisque nous ne sommes que lorsque nous consommons, faut qu'on consomme pas cons " qu'il dit (dans son langage si fleuri que j'aime tant).


  • Commentaires

    1
    ENOLA
    Jeudi 1er Juillet 2004 à 14:36
    ratp
    pour ce qui concerne les tickets mauve.... il me semble que c'est à l'origine du changement de PDG de la RATP l'anné dernière... il semblerait que c'est une femme qui est maintenant PDG et qu'elle ait voulu inscrire sa marque... en attendant des tickets mauves, et des bus verts c'est nul!!! lol
    2
    Veyss
    Mardi 4 Mars 2008 à 07:36
    ratp
    Par hasard sur ce texte... La couleur du ticket comme celle des bus mais encore le nombre de vbus par ligne et leur circulation ne sont pas le fait de la RATP mais de son donneur d'ordre le STIF (Syndicat des Transport de l'Ile de France) Organisme public géré par les élus de la région.... La réflexion sur comment réguler mieux est certes intéressantes mais devant 4000 bus et 12 000 conducteurs associé à un trafic pas toujours facile, l'équation est un peu plus complexe semble-t-il. Quand à l'autorégulation de la montée..l'avant est le seul passage des bus non articulé car le composteur et le valideur s'y trouve. Le transport est payant et il faut acheter ou valider un titre en prennat ce moyen de transport (comme dans le metro) de fait la montée se fait à l'endroit idoine...
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