• mélancolie ce soir...j'aimerais aimer la simplicité, ça ne veut...et puis, il faut dormir...si je ne mange pas, j'essaie de dormir, ça me fait oublier...

    33 commentaires
  • Il y a une fille qui me parle. On se parle de notre maladie. On parle de nos difficultés. On témoigne. On crie, on hurle ensemble. Elle est plus maigre que moi, plus mal, à l'hôpital. Elle parle mieux. Elle écrit mieux. Elle a vingt ans. Elle ne fait rien. Elle n'écrit pas. Elle lit seulement.

    Je lui ai écris une histoire. Il y avait des mots magnifiques. Elle di qu'elle pleure en me lisant, que ça lui fait quelque chose de fort. Qu'elle m'aime déjà, par amitié, par amour, par rien. Elle n'aime pourtant rien. Ni les filles, ni les garçons. Avant elle était grosse. Maintenant, elle a les pattes si fines qu'on voit ses os. Elle est blanche, elle n'est pas belle. Elle dit que si je continue, dans un an ou deux, je serais comme elle.

    Je suis partagée, il faut maigrir. J'aimerais maigrir et être bien. Cela n'existe pas. Alors on continue de s'écrire. C'est le temps de la peur, de Noël, des gros cadeaux, des chocolats...que c'est dur tout ça.

    Mon père pose sa main sur mes cheveux. Je le repousse. Cela me répugne. On a fait du mal à tous. Mon père et moi, c'est autre chose. Ce n'est pas une relation. Mon père me dégoûte. Ma mère aussi. Ma soeur, c'est pire. On ne se touche pas. Mon psy demande pourquoi ? Je le sais, je ne le dis pas.


    4 commentaires
  • bientôt...quel bonheur !

    je retrouverais l'homme qui me fait tant "chose" Oui, l'homme qui me fait découvrir mon corps. Il dépose deux baisers, sur mes joues, ou bien, il me serre la main. Je suis assise devant lui, souvent, et je croise les jambes pour augmenter le plaisir que me succède sa douceur.

    une fois, j'ai fait atteindre le plaisir à l'orgasme...je ne sais pas ce qui s'est passé, je l'ai senti venir, m'imaginant qu'il était contre moi, nu, que ça serait "mon homme"

    J'ai honte, n'ayez crainte, de parler ainsi. J'ai encore maigri. Je sens mes os la nuit, sur le matelas. Je mange mes dents, parait-il. Si je ne mange pas, je n'en aurais plus. J'ai toujours faim et je l'oublie, les mèdecins disent que les anorexiques sont des filles qui sont toujours très têtues. Un autre a dit que les anorexiques étaient narcissiques. Mon psychologue ne dit pas ça, il dit que je suis révoltée, que quelque chose me démange.


    14 commentaires
  • il pleuvait hier, j'ai ouvert ma fenêtre et j'ai senti l'eau m'éclabousser le visage. A travers les gouttes qui faisaient la course sur les vitres, je voyais le paysage de la Nouvelle-Zélande, m'enivrait de bonheur. Le vent me faisait rougir les joues.

    Ma mère m'appelait, cette voix grave et ces mots que je maudis : on mange ! on mange ! malgré ma maladie, elle les prononce toujours. J'avais peur de l'assiette, d'habitude, je reste enfermée, recroquevillée sur mon lit à l'idée d'entendre les fourchettes cognées sur la porcelaine. Je me levai.

    J'attendis devant la porte de la cuisine ; il y avait une pancarte, celle que j'avais dessiné à 8 ans : ici, c'est la cuisine accompagnée d'un dessin ridicule, et d'un sourire d'enfant. J'étais heureuse de manger, d'avoir des cuisses comme ma mère.

    Ma mère me vit ; elle me fit entrer. Je sentais l'odeur, un relent de friture , encore des frites, pensais-je, et je m'assis sur ma chaise habituelle. Et j'ai mangé un peu. Mon père prononça : l'idée de voir du pays t'ouvre l'appétit, j'en suis heureux.

    Mon Dieu que moi aussi. Pourtant, ça ne durera pas.


    2 commentaires
  • je suis triste...je lui ai donné la lettre...c'était un dur moment où la feuille tremblait, d'abord dans mes mains, puis après dans les siennes. J'ai senti ce long silence, le blocage dans sa voix, la douleur dans son coeur...

    il m'a regardé, il m'a dit : "je suis désolé Laure, ce que je vais te dire te fera beaucoup de mal. Mais je ne partage pas tes sentiments. Si jamais tu ne te sens plus capable de venir me voir, si jamais tu as mal, je te conseille de prendre un autre psychologue, peut-être une femme te servira mieux..."

    Je pleurais, devant lui. J'avais l'air ridicule. Je lui disais "non, je ne veux pas, je ne veux que vous"

    "Mais Laure, cette situation m'est embarassante...je ne vois pas comment pouvons-nous faire...si je suis un "petit ami" au lieu d'être un psychologue, les séances n'ont aucun intérêt. Je suis ici pour te sortir de l'impasse, de tes difficultés, je suis ici pour t'écouter, pas pour t'aimer.."

    Je me souviens de tout ces mots. De tout ce qu'il me disait, qui me fendait le coeur. Je m'y attendais mais c'est lui que j'aime, c'est plus fort que moi, depuis quelques semaines, je ne tiens plus.

    "Bientôt, je serais en vacances, ensuite, on aura une séance et tu partiras en vacances. Je verrais comment évoluent tes sentiments, je pense que tu devrais "oublier" et surtout "sors" Laure, sors, n'oublie pas de sortir, ouvre-toi, regarde les garçons autour de toi. Ils sont beaux les garçons autour de toi ? Comment ça, tu n'en vois jamais ? Non, ce n'est pas possible, j'en vois tous les jours."

    ...

    "Laure, il est l'heure. Cette séance me fait douter de mes capacités de psychologue, je ferais mieux d'aller voir le mien. Au revoir Laure..."

    Il m'a serré la main et je suis partie, toujours en larmes.

    Je vous aime...quand même !


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires