• Qu'est-ce que j'ai laissé derrière moi?

    Encore une coupure. Encore changer de route. Laisser et recommencer.

    I'm so... confused.

    J'entends des bruits dans ma tête. Si j'arrivais à les entendre plus distinctement, je pourrais peut-être vous les faire entendre aussi.

    Je veux me rappeler. Certains veulent oublier.

    Quelqu'un est venu à mon chevet. Ce n'était pas quelqu'un du personnel médical. Je ne la connaissais pas. C'était une femme qui avait entendu parler de moi.

    Elle m'a dit que si moi j'essayais de me rappeler, elle essayait d'oublier. Oublier le passé, la douleur, la tristesse.

    Je crois qu'on n'oublie pas la douleur et la tristesse. Et qu'oublier n'est peut-être pas la solution. Que c'est encore plus difficile de ressentir de la douleur ou de la tristesse dont on ne peut pas identifier la source.

    Je ne me sens pas toujours mal. Mais quand je rêve... il y a quelque chose derrière mes rêves que je n'ose pas toucher.

    Et pourtant je voudrais.

    Ce que j'ai laissé derrière moi, je ne sais pas si c'était un homme, un ami, ou moi-même... un petit problème... ou un désastre.

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  • Si j'allais rejoindre quelqu'un, alors... j'ai dû perdre ma route.

    Personne ne semble savoir où je suis. Personne ne me cherche ici. Je commence à me demander s'il y avait quelqu'un pour m'aimer...

    Est-ce que quelqu'un m'avait donné rendez-vous?

    Si oui, où?

    Et qui? Qui était cette personne?

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  • J'étais sur la route et je voyais le cours d'eau. Non. En fait, je ne le voyais pas. Maintenant, je le vois. Mais je ne le voyais pas. Mon esprit était ailleurs.

    J'étais seule et le paysage autour de moi me rendait tout-à-fait indifférente. Je ne savais même plus où j'étais, ni où j'allais. Même maintenant, je ne sais pas où je me trouvais. Il y avait de l'eau. Il y avait moi. Il y avait l'automobile. La mienne, j'imagine. Je m'y sentais à l'aise. Je conduisais sans y penser. Ça devait être la mienne.

    Je ne sais plus à quoi je pensais.

    Elle avait démarré, cette voiture, après tout...

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  • J'ai affolé les infirmières aujourd'hui. Elles ont cru voir du mouvement dans mes cils. Pourtant, je m'observais et je n'ai rien vu.

    Je les voyais, en bas, affairés autour de moi - mais est-ce bien toujours moi - et elles sonnaient l'alerte. Puis, plus rien. Tout s'est calmé.

    Il y a de plus en plus de gens dans ma chambre. Ils prennent tous des notes, observent les appareils, me parlent, ou chuchotent entre eux. Mais personne que je reconnaisse.

    Il faudrait pousser la voiture.

    Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Il me semble qu'il faudrait pousser la voiture...

    Ou retourner à l'eau. Peut-être que si je voguais à contre-courant, l'eau me ramènerait d'où je viens. Qu'est-ce que je raconte?

    Mireille a raison  La frontière est mince entre ce que je sais être la vie du corps et... là où on ne sait plus ce que c'est... mince entre hier et demain... mince entre ce que l'on veut oublier et ce que l'on croit avoir oublié. Mais en ce moment, je suis retournée dans mon corps. Donc, je suis vivante. Je suis vivante. Je ne vois plus ni la chambre, ni les gens, ni les appareils.

    Je suis ailleurs... je suis ailleurs... je vous parle et je vois loin. Je vois beaucoup de choses à la fois. J'ai du mal à bien vous les dire.

    De l'eau qui déferle. Et pendant un temps, j'ai l'impression d'être revenue dans le ventre de ma mère. Et quand j'atteins enfin la grève, c'est comme si j'accouchais. Puis l'oubli et le repos.

    Je vois et je ressens sans cesse ces images.

    Et je ne vois même pas mes doigts. Quelqu'un voit-il mes doigts? Quelqu'un peut-il lire dans les lignes de ma main? Ou si la vague a effacé toutes leurs rides à jamais...



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  • Poussée

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