• je suis toute seule dans ce cas ou bien?

    le printemps, on l'a dit, redit, et on le redira crois-moi, rime avec CB en feu.

    tout est nouveau et tout est sauvage, et tout vaut mieux surtout que ces nipes d'hiver (ne me parlez plus de marinière à épaulettes bijoux ou je décède). mais parfois, comme ce con de maître corbac sur son arbre perché, l'attrait de la nouveauté (même si la nouveauté est stupide) est une saloperie de renarde flatteuse : dans la cabine, tiens, l'autre midi, cette robe était juste sublime et toi dedans, eh bien c'est rien de le dire comme ça allait être l'incendie sur le macadam. cette robe, je t'explique, elle a quelque chose des filles de mad men dans la coupe. un côté à plaire aux messieurs de 6 à 86 ans. un côté fââme je vous aime, un côté à flatter la hanche et marquer la taille, à pour une fois pas faire robe de vieille petite fille: naaan, une robe longueur genoux. la classe, la vraie. c'est bien simple, tu ne t'étais jamais vue carrossée comme ça. wow. passage frénétique en caisse. retour maison. re-essayage devant miroir avec bonnes chaussures.

    et dégringolade de l'ego, à une vitesse mesurée sous abri de 256 km/h.

    ce ne sont plus des hanches callypiges, c'est un abus de plateau de fromage (cf plus bas). ce n'est plus mad men, c'est tatie germaine. ce n'est plus une longueur genoux, c'est que j'ai l'air d'être à genoux.

    c'est ce que j'appelle la javaisdelamerdedanslesyeuxouquoiattitude. or la javaisdelamerdedanslesyeuxouquoiattitude coûte vachement cher. surtout quand tu arraches les étiquettes dès la porte de la maison franchie (pas l'ombre d'un espoir d'un retour magasin). la javaisdelamerdedanslesyeuxouquoiattitude est voisine de lafringueparfaitequinevaavecrienattitude. si tu as les deux, je peux te dire que tu as certainement des soucis de trésorerie.

    le résultat (déprimant)? on a ses basiques ma bonne dame et mieux vaut s'y tenir. même si c'est chiant, même si quand même la jupette à fleufleurs, le pantal' beige de la pub zara et encore mille et une autres choses excitent ta libido. en 35 ans, on a appris ce qui nous va et ce qui nous va juste en rêve. ça n'a rien à voir avec la mode. c'est juste du bon sens. un truc qui t'échappe lorsque les rayons te crient  "EH, AVA, OUOUH, AVA, EH, AVA, TU M'AS PAS DANS TA COLLEC!". c'est difficile de n'être que soi.

    http://www.myspace.com/djangotime

     

    photo: james bort


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  • ces jours-ci je me sens comme un éleveur argentin au milieu d'un congrès de végétaliens. entre mon corps et moi, il y a comme une sorte de trève, une sorte de constat (eh bé va falloir faire avec) plutôt que de lutte vaine (mais pourquoi je suis pas gaulée comme gisele??) et du coup de presque joie (puisque je serai jamais gisele, pourquoi se faire suer avec des pompes et des recettes à 3 calories?). je fais un 36, je vais pas m'affamer et me priver d'apéros pour un 34 (de toute façon le 34 chez zara y en a jamais, donc where is l'intérêt?). donc je vis mes petits bourrelets avec sérénité (d'autant plus que je bosse dans un univers où gisele ne fout jamais ses 4 m de jambes). mais du coup je vois des trucs que je voyais pas jusque-là: par exemple, personne ne mange. c'te révélation. les gens ils grignotent une tomate cerise, ils courrent se peser en transpirant la trouille. les gens ils bouffent des tranches de jambon par douze because, tu sais, ce coup des prot'. ils me font tous flipper. on dirait une thérapie de groupe, les dej', désormais ("applaudissons cindy, qui tient depuis trois jours sans sucre"). toute cette radicalité putain, ça me donne envie de dégainer un mi-cuit au chocolat. par pur esprit de contradiction. moi qui pourrait tuer pour un plateau de fromage de chez michel. moi qui pense le matin à ce que je vais manger le soir et que ça fout en joie, et pas en détresse respiratoire.

    cette période où l'on ne se permet plus rien commence à me faire un petit brin flipper.


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  • c'est le retour de la vengeance du stagiaire fou, et par wagons entiers.

    je crois que mon préféré de la saison printemps-été est définitivement celui qui, ce lundi, twittait à 12h39 : "fait semblant de travailler".

    ce qui est fun avec le stagiaire fou, c'est qu'il croit que tu es si vieux que tu ne sais pas googliser un stagiaire fou. et donc tomber, en deuze résultat, sur ce twit ma foi bankable puisqu'à l'instant où il twittait, il était à deux pas de toi à feindre l'affairement (les jeunes sont des furets).

    je sais pas, comment on faisait, nous autres? on n'avait même pas de portables pour smser aux copines le sex-appeal du bernard du bureau d'à côté ou l'odeur fétide de la véronique du service compta (ok, moi des fois quand même j'allais choper les soluces de tomb raider sur le minitel des clavistes (c'était le temps des 90's où dans les journaux de france, on pensait qu'internet était un truc sans avenir).

    du coup si ça se trouve on bossait pour de vrai, cons qu'on étaient.

     


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  • j'ai une grand-ma qui aurait pu être christian dior -si christian avait été une femme un peu pète-sec avec l'idée que la mode, c'est d'abord touche la qualité de ce tweed qui gratte en forme de jupe et si bien sûr christian n'avait eu aucun goût : ok, ma grand-ma aurait pu être christian AUDIGIER. j'ai une mum qui sait inventer le monde d'alice au pays des merveilles de la récup' avec deux branches, un carton, et un rouleau de tulle. j'ai une mum qui possède sans doute tous les "mode & travaux" depuis 1946. et qui les a lus. tu vois la lignée des femmes pratiques et créatives qui font honneur à ton pays.

    et puis soudain il y a moi.

    alors quand ma pote m'a dit eh, ava, samedaï c'est carnaval (oué, c'est à des détails comme celui-là que je prends conscience qu'arrêter la gnôle sera impossible, on ne peut pas avancer tout à fait désarmé en ce monde), raboule ta fille, j'ai fait :

    !!!!!!!!!!!!!!!!

    puis tout de suite après

    ?????????????????????????????????????

    et encore un peu après fhdkjfgyskfsk:;gcvkbyçti (en un peu plus vulgaire, m'a-t-il semblé)

    t'as déjà traîné dans un magasin de déguisements? oK? on est d'accord. les ouvriers chinois méritent qu'on les frappe longuement indemnise grassement pour l'ensemble de leur oeuvre.  donc ta fille, si tu veux pas qu'elle ressemble à une fpute espagnole de moins de 2 ans dans son costume qui brille, tu prends ton courage et ton aiguille à deux mains (si c'est une grosse aiguille) et

    tu prends aussi toute la dimension de ta gigantesque crétinerie manuelle (gigantesque je veux dire au point que même chéri-chéri est obligé d'intervenir en disant "euh, love of my heart, tu t'y prends like a turkey, nan?")

    car tu rêvais à un truc très poétique, genre tim burton-jane austen-michel gondry à base de délicatesse, de malice  et de drôlerie, tu voyais déjà sur ton enfant-elfe les regards furibonds des parents d'enfants en merdiques costumes made in china (c'est à ce genre de rêverie que tu te rends compte que a y est, tu es une mère cinglée comme les autres et que c'est pas le moment d'arrêter la psychanalyse) et puis la vérité c'est que même christian audigier a plus la win de la création que toi.

    alors ta fille, comme le carnav' c'est dans une heure, on lui fera un nez rouge et des moustaches et merci la vie. de toute façon il parair qu'on oublie tout de ses trois premières années. ça me laisse le temps de m'entraîner.

    http://www.myspace.com/thestrangeboys (big up à émilie, hier soir et son "vous êtes plutôt stones ou beatles?" "plutôt kinks") = je te signale qu'ils seront à hyères en juillet et que donc viens dans mon south, y aura pas que des cagoles en string (mais y en aura, patrick, y en aura).

     


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  • est-ce que quelqu'un va enfin un jour oser le dire?

    le printemps est une saloperie.

    il fait beau, beau à se foutre la vitre baissée, à partir dejeuner à 10h30, à revenir à 17h, beau à claquer tous les sous que t'as pas en habits débiles et jolis. t'étais dans une de tes récurrentes & vertueuses et un peu chiantes périodes de "tu ne consommeras pas telle une dinde de la merde chinoise à 19,99" et, vlan, cette période décède au premier rayon. les garçons sont tous open même s'ils ont un enfant dans chaque main et une femme accrochée au coude. les terrasses sont toutes open même s'il est déjà 15h et que, merde, que fais-tu encore derrière ce verre de rosé? les boutiques sont toutes open et ça tombe bien parce qu'elles proposent tous ces trucs débiles que tu veux, les chaussures rouges, la robe bustier à pois, un short kaki très petit, des t-shirts tout fins et la ceinture fauve de sessun, toutes ces choses qui seraient si parfaites, là, sur toi qui traînasse heureuse avec ton rosé, avec ta belle humeur, tes belles rencontres et ta coquinerie qui ne se réveille, c'est un fait, que lorsque la bise est repartue.

    le printemps coûte un rein. en essence, en rosé, en resto, en chaussures rouges.

    le printemps c'est du kinder bueno. t'y goûtes, t'es addict et la saison d'après t'es là à pleurer tes larmes sur tous ces excès qui t'ont conduite à la bouée abdominale ou à l'interdit bancaire -c'est selon. moi je suis cap' d'avoir les deux en août (et du coup d'encore une fois aller me réfugier chez ma mère, une personne qui prend pas cher, encourage les dérives alimentaires et qui vit, ceci explique peut-être cela, dans une région où il y a des alternatives politiquement correctes au bikini: je dis ça car aujourd'hui j'ai interviewé une personne de 62 ans qui était mieux gaulée que moi, mais je vis dans le south, souviens t'en avant de rire bêtement).

     


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