• bien sûr, le soir, je suis comme tout le monde, je vole de bal masqué chez karl en vernissage au palais de tokyo, de théâtre en opéra et de fiac en baron. qu'est-ce que tu crois. ma vie est une pirouette en stilletos, ma vie a les cheveux qui brillent et ce côté open mind qui fait tout mon charme délicieux de petite fouine de femme française.

    qu'est-ce que t'allais t'imaginer?

    que le soir, je suis généralement si crevée que c'est au treuil qu'il faut me transporter sur le canapé? que je suis la fille avec son petit tilleul entre les pognes, la fille avec les pieds sur les genoux de son mec (ce type bien parti pour la foirer, sa vie, vu qu'il n'a pas même une swatch au poignet), la fille qui dit "vite, vite, mets modern famiiiiiily" ?

    à chaque fois que je sors d'une série merveilleuse, je me dis que non, là, bon, c'est mort, je vais plus croiser que des ersatz, et crois-moi c'est dur de regarder mademoiselle navarro après the wire. alors quand, au bout de deux-trois épisodes, tu comprends que a y est, te voilà à nouveau accrochée, raide dingue d'une série qui va, du coup, t'accompagner quelques semaines ou mois de pure jubilation, te donner envie de presser le pas le soir pour retrouver, je sais pas, mettons un couple de gays rouquino-mélodramatique, une colombienne renversante, un pré-ado obèse et meilleur psy que ta meilleure pote, une blonde débordée, un père pour qui l'expression "putain tu me fous vraiment trop la honte, ne marche pas dans la rue avec moi" aurait pu être inventée... je me sens, comme j'imagine, ma fille lorsque c'est l'heure de l'histoire, le soir, et qu'on va encore une fois retrouver le petit lapin de stephanie blake.

    un peu très en joie, tu vois.

    cela dit, est-ce que quelqu'un pourra m'expliquer un jour pourquoi la comédie fine et décapante est un genre totalement déserté dans notre pays de france? si tu me dis que vivre dans un pays gouverné par une telle bande de putois ne donne pas tellement envie de rire, je te réponds que putain, si, justement, se pwaler est même un tout petit peu indispensable.

     


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  • IRL

    alors tu vois hier édouard baer était à mon burlingue. je te dis ça, j'en étais la première surprise, personne ne me dit jamais rien, du coup je me suis retournée et au lieu de voir, je ne sais pas, gérard avec un paquet de fax, il y avait édouard. si j'étais moi en mieux comme dirait l'autre, j'aurais trouvé un truc spirituel à dire, ou des seins madmenesques à brandir mais la seule chose qui venait, là, c'était "mmmmais mmmmais mmmmais". tu vois cette éloquence. on voit des tas de gens dans un journal, même dans le mien. ça fait des scènes surréalistes. comme: un homme arrive et il porte un bébé tigre dans ses bras et il le pose on your burlingue. à 14h34, ce genre. un mardi normal, avec un long sucré et la gueule de bois, possiblement. comme: tu essaies de faire une interview et tout à coup quelqu'un brame et c'est finalement patrick fiori qui tente un a capella comme ça, à froid, il était aussi un genre de 14h34, on revient toujours trop vite de sa pause dej. comme: dominique de villepin vient te serrer la pogne et toi tu as tes mains pleines de feutre et probably rien à dire de spécial, comme "et c'est un ministre d'un très vieux pays qui vous le dit". enfin sinon on a souvent du blaireau, hein, c'est la région, chérie. mais hier on avait édouard. que te dire? je suis pas très groupiiie. et même en groupie je suis plutôt la fille qui feint l'indifférence, plutôt crever que montrer que je bave. bon hier j'ai un petit peu bavé tout de même car c'est édouard, tu vois. ses vilains cheveux, sa drôlerie, cet air de n'être jamais tout à fait réveillé et en même temps d'être un faune sautillant, je sais pas. en plus il avait rien à dire sur l'OM, je l'aurais embrassé.

    du coup j'ai fait comme s'il n'était pas là, comme une chèvre que je suis.

    eh bien crois-le si tu le peux : lui aussi !

    on est peu de choses, ma bonne sylvie.

     


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  • ça ne vous fait pas ça, des fois? cette gratitude profonde que l'on ressent lorsque quelqu'un formule devant vous une chose que vous vous disiez depuis longtemps, mais confusément, sans parvenir à remettre tous les mots dans le bon ordre et à les exprimer à voix haute?

    ainsi, dans la série "tu dormiras moins bête ce soir, ma fille, mais c'est pas dit non plus que ça te donne envie de faire des claquettes de joie", http://www.tokyobanhbao.com/ a éclairé mon esprit vague et flou d'une lumière neuve. et cruelle.

    le cas du miroir amincissant, you know ?

    j'ai enfin la réponse (déprimante, certes, putain, la réponse) à l'une des grandes interrogations de ma vie : comment j'arrive à perdre des cm (en hauteur) et en prendre (en largeur) entre mon passage dans les cabines de H&M et de zara et le miroir de ma chambre. je veux dire sans passer par la case ballerines + triple pain au chocolat à la mie câline.

    j'avais déjà envisagé le rangement stratégique des fringues sur leurs portants pour expliquer mes achats compulsifs: des piles bien alignées, bien éclairées, c'est marrant comme ça me donne envie de tout (alors que mon dressing sombre comme une grotte me donne toujours l'impression que BORDEL J'AI PLUS RIEN A ME METTRE, OU EST MA CB ??). et alors que je résiste chaque jour que dieu fait aux sirènes de la vente par correspondance.

    moralité?

    on nous ment, on nous spolie, camarades. y a même des gens qui essaient de nous faire croire qu'à 67 ans, on sera encore altiers, fringants et désirables. alors que si ça se trouve, on l'aura même jamais été.

    saloperie de miroirs aux alouettes.

    http://www.myspace.com/emilyjanewhite (si tu avais aimé le précédent, cette fois-ci tu vas juste en trembloter dans tes desert boots ma chérie)

    tous dans la rue, la tête de hennes & moritz au bout d'une pique. 


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  • il y a deux camps au sujet de "simon werner a disparu..." : les déçus qui disent, "pouah, tout ça pour ça" (qui comme le précisait hans, perplexe, attendaient probablement un dénouement à la mulder & scully) et les autres. je suis les autres.

    la musique, la lumière qui entre par les baies vitrées dans les couloirs du lycée, la forêt en automne, les lotissements qui se terminent en impasse dans les bois, les doudounes sans manches, les 501's trop grands, le foot, les cours de science physique, les ragots étirés comme des élastiques à l'intercours, à la cantine, pour se donner l'impression que quelque chose survient, le désir, les mobylettes qui ne démarrent pas, l'odeur du "mélange", noir désir dans les boums, cette sensation d'inachèvement, les couples stellaires, 1992, tout ça m'a fait une drôle d'impression, comme une inception de ma propre adolescence...

    cela dit, si quelqu'un a quelque chose à ajouter sur le plan long long long sur la radio, quelque part vers la fin, je réponds "présente!"

     

     


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  • quand ton enfant a repeint la baraque au petit filou, arraché les poils du chien (un quinquagénaire, putain, un peu de pitié), vidé la bibliothèque un peu sur sa tête, un peu sur tes pieds, un peu dans les restes de petit filou, hurlé à la mort comme si on était dans princesse sarah et que tu obligeais ta gosse à pioncer au grenier avec les rats (en même temps...), que tu as dormi l'équivalent d'une sieste en deux jours, qu'il pleut comme si on était à roubaix, et que l'on te demande "et sinon, le petit frère, c'est pour quand?"

    tu penses à betty draper et à sa tête quand elle apprend qu'elle attend son troisième lardon.

    quelque chose entre la terreur pure et la terreur pure, je dirais.

    http://www.myspace.com/darwindeez

    ps: sinon bertrand cantat. ben déjà fréquenter eiffel, je sais pas, mais en fait si: et pourquoi pas damien saez?


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