• lundi c'était la fausse rentrée -ce jour bizarre où ton enfant va à l'école sauf que ça dure une heure et va lui faire comprendre ensuite qu'il faut déjà lâcher les tartes en plastique de la mini-cuisine trop bien de sa classe, lui faire comprendre que cette rentrée-là, c'est comme si on lui retirait la barquette de lu du bec, lui faire comprendre qu'il va devoir se contenter de sa mum toute la journée, mais oui sa vieille mum, celle-là, avec ses cernes et son coeur serré. personnellement je me suis pris un bourre-pif. devant tout le monde, comme ça les présentations étaient tout de suite faites, salut, moi c'est la maman de boucle d'or, mais une boucle d'or de l'humeur de trois ours mal léchés, on se shake vigoureusement les mains?

    ma fille, faut pas lui en promettre.

    aujourd'hui c'était la vraie rentrée -celle où on n'avait pas eu le temps de coller des étiquettes dans ses habits, celle où son nez coulait, où y avait du dentifrice sur son t-shirt, ou sa jupe semblait repassée par ses propres soins, où elle gambadait comme un farfadet et où on a failli arriver en retard (alors que l'école est à 100 m de la maison, ça promet). y avait des enfants qui chialaient comme s'ils avaient une colique néphrétique -et je sais depuis dimanche ce que c'est, et donc aussi ce que l'enfer sur la terre veut dire. y avait des enfants qu'on voit tout de suite que ça va être les terreurs des autres. et comme on est grands, nous autres, on sait que ces terreurs-là, à 24 ans, elles ne seront plus rien du tout, même pas l'ombre de leur légende de tyrans. mais d'ici là pour les autres ce sera dur de vivre à côté de ces paquets de névroses. y avait des enfants qu'on voit déjà, parce qu'ils pèsent 112 kg à 3 ans et qu'ils ont la main glissée dans un paquet de chips à 8h30 du matin, que ça va pas être une partie de lol, leur scolarité. y avait des enfants qui s'appellent jordy. et pour eux le pas de lol ça va durer toute la vie. y avait des enfants moches, mais vraiment. y avait des enfants plus beaux que le tien, mais vraiment, et ça excuse me, mais on n'est pas trop d'accord (je pense à l'espèce de princesse berbère, là, outch). y avait des enfants sales. y avait des enfants avec des cernes pires que les miennes. y avait des enfants de toutes les couleurs. c'était le grand bain, le grand monde, le truc sans filtre.

    mais des enfants aussi sociables et gais que boucle d'or, aka, pourtant le grizzly familial, en revanche y avait pas. c'est pas pour nous la péter mais élever son enfant entre deux apéros ça a ses avantages: ça fait le nain plus cordial, entre autres, le nain qui déboule avec sa jovialité même quand les autres lui disent "on veut pas jouer avec toi, dégage, ben ali". le nain de mon coeur se défend tout seul: "on ne parle pas comme ça aux petites filles, vilain enfant". charmant petit nain riposteur.

    bref, on s'est tirés, l'autre discutait le coup avec inès, jordy et KATE-lynn (purée mais qui sont ces parents???), elle nous a pas calculés, j'ai pu tranquillement faire ma larme sur le trottoir. on se croit vachement forte et puis finalement, tiens, pas du tout.

    après le téléphone a sonné. c'était une heure plus tard et c'était l'école: "drelin drelin, il y a eu un petit souci (= ton coeur est à ça de s'arrêter quel PUTAIN de PETIT souci, tu vas la cracher ta valda madame nicole???), "boucle d'or s'est mangé le goudron de la cour et elle s'est amoché le nez on a préféré vous prévenir". amoché pas grave, amoché juste comme c'était jamais arrivé en 2 ans et demi. mais pas grave.

    et c'est là que tu mesures comme désormais tu vas en chier, avec ton enfant loin de toi dans la foule des enfants qui te font te péter le nez à ta première récré. comme tu vas les détester ces coups de fil. comme tu vas détester les enfants terreurs de maternelle. comme tu vas vraiment prendre toute ta pleine mesure de mère juivo-bretonno-marseillaise. comme ça va être pénible pour tout le monde, autant se le dire tout net.

    "t'en prends pour 20 ans, là", m'a dit ma mère un peu après. ma mère qui en a pris pour 20 ans fois six. ma mère, cette sainte. ce cas d'école. cette psychopathe qui ne connaissait même pas les RTT ni les achats compensateurs chez zara. ni même, et c'est là que je pense à la béatification, sans vodka du samedi soir.

    c'est la petite angoisse et en même temps c'est la joie, tu vois, de voir poindre le début de l'autonomie chez quelqu'un. même si ça commence par un pif torgnolé sur le goudron. tu auras compris que je ne parle pas de l'autonomie de ma mère. cette sainte siphonée.

     

     

     


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  • si toi non plus tu n'aimes pas les comiques drôles, les sketches, bosso, les blagues avec des belges ou des blondes dedans, les vidéos que tes potes t'envoient avec la mention "attends tu vas rire" (ah mais non, tiens), norman est pour toi.

     

     


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  • évidemment ici on cause d'ordinaire de conneries -chaussures, micro-coups de blues, rock et roll, gueules de chêne.

    mais quoi que je fasse -chaussures, micro-coups de blues, rock et roll, gueules de chêne- depuis vendredi matin, j'ai ces images de là-bas plein la tête. les terribles, avec des vagues, des maisons qui tombent, des trains qui volent, des visions de fin du monde. des images qui se superposent à celles d'un après-midi miraculeux de soleil, de douceur et de rires, dans le japon d'il y a un an.

    shikata ga nai, ils disent ça là-bas pour dire "on n'y peut rien", alors à quoi bon la colère, à quoi bon la bataille, à quoi bon. ce sentiment si peu latin, ce sentiment que même en nous forçant, nous autres les gesticulants de l'occident, nous ne parvenons pas à approcher - et je ne dis même pas à comprendre, je crois qu'avec le japon ce serait ballot d'avoir cette prétention.

    shikata ga nai, alors. mais quand même. nous autres, loin, on a le coeur gros et plein d'angoisse.


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  • le vide-grenier, c'est un peu la seule discipline sportive qu'on pratique, nous autres. mais comme des branques, hein, n'est pas non plus louis la brocante qui veut: si tu ne nous as jamais vus marchander, c'est que tu ne sais pas ce qu'avoir honte de tes contemporains veut dire. généralement le mec dit "20 euros" et limite, on file 30. en même temps, quand je veux filer un euro à un rom avec des dents en or, une fois sur deux je sors par mégarde un billet de cinq et crois-moi, ça ne se fait pas de demander à un mec avec des ratiches qui brillent "scuse vieux mais t'as la monnaie sur 5 ?"'. donc tu vois notre niveau général de transactions marchandes. un psy aurait sûrement des choses passionnantes à en dire, mais qui a envie d'écouter son psy un 13 décembre?

    comme tous les gens qui font les vide-gren', j'ai un rêve et ce rêve est: découvrir au milieu des dvd de dora l'exploratrice et des renards empaillés des chaises eames/bertoia voir même un vulgaire fauteuil le corbu' en parfait état à un prix ridiculement bas, ou ces saloperies de pupitres américains des années 50 (la bagatelle de 500 euros, en vrai, merci, j'ai déjà cherché). en 35 ans de fouine, crois-moi si tu peux, ça ne s'est jamais présenté.

    en revanche, tantôt, j'en connais une qui a poussé des cris de hyène en rut en apercevant, au loin, la maison de poupées depreux des 60's. parfaite, intacte, avec tous ses petits meubles design (c'est pas du eames, ce fauteuil?). quoi, j'ai passé l'âge? mais pourquoi tu crois que je me suis farci 9 mois d'abstinence alcoolique et que j'ai fait une croix sur mes grasses mat' ?

    les enfants c'est des bons prétextes pour pouvoir en rester un (un à qui on a jamais offert la maison depreux de ses rêves, ouh ouh, cosette mode off)

    et ça c'est la sublime chanson vintage du jour... si un jour j'ai un fils, il s'appellera lee, ça fait pas un pli (et non un plee). pour lee hazlewood, je le précise car je vois ta perplexité. làààà, ça va mieux?


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  • on n'a pas de pétrole mais on a des idées.

    on a aussi du pastis, mais personnellement, jamais entre septembre et mars.

    donc pour tes cadeaux, mon petit chat, tu peux aller fouiner chez céline, qui est un petit peu notre créatrice chouchou de sacs, si tu veux -il faut dire aux gens qu'on aime qu'on les aime et aussi dire non à la guerre et à l'hypocrisie comme une vraie miss univers. chez miniséri tu connaissais déjà les cartables qui te donnaient envie de faire des enfants rien que pour qu'ils se la pètent dans la cour de récré, mais connaissais tu aussi les sacs pour les grands ?

    ah, tu vois.

    mes petits préférés, père noël, si tu veux bien prendre des notes au lieu de peloter tes rennes :

    www.miniseri.com

     


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