• dans une semaine ça va arrêter de rigoler, me dit la terre entière. adieu rédaction déserte et cool, journées de six heures, apéros de quatre, enfant couché à 22h, activités d'éveil réduites à "alors dans le mojito, il y a de la menthe et la menthe ça pousse dans la terre, donc le mojito c'est un petit peu la NATURE tu vois, c'est gentil la nature" (sauf le lendemain matin à 8h peut-être je te l'accorde), alimentation réduite à merguez-légumes grillés-glace coco-rosé (pour les plus ridés d'entre nous). adieu les belles nuits sans stress, sans insomnie de 4h30 ("ptain comment vais-je pouvoir TOUT faire demain sans péter un boulard??"), sans les 90 mails urgents par jour, sans les amis tout aussi réglés sur hypertension maximale...

    c'était si bien cet été, malgré les coups du sort -un truc qui, ouais, des fois, rime avec mort- que comment te dire?

    ça m'a fait réfléchir.

    pour la première fois de ma vie j'ai compris ce que lâcher prise veut dire. ce n'est pas un laxisme. c'est juste arrêter de vouloir tout contrôler, se lâcher un peu la grappe (et ouais, + 4 kg... mais en termes de moments de joie, de soirées longues, de terrasses et de bonheur béat, c'est pas bien lourd...), reconnaître qu'on n'est pas la meilleure, pas parfaite et qu'en même temps les parfaites, dans les séries, c'est toujours les premières à voler en éclats nan? comprendre qu'il n'y a aucune médaille à décrocher. que même usain bolt a des faux départs. et alors?

    depuis deux ans et demi que ma fille est là, parfois, j'ai l'impression d'être en esclavage, je te le dis même si ça fait pas très bianca family, pas très milk, pas très SYMPA. quand on a développé, dix ans durant, un égoïsme à deux, un hédodisme à deux, l'arrivée d'un tyran, fut-il mignon et à bouclettes, c'est un séisme. avec des répliques, chaque jour, ou presque. la course entre le boulot et la maison, la maison et le cours de gym, la gym et le parc, le parc et le rayon enfants de monoprix à qui l'on peut directement imputer le fait d'être à découvert le 8 du mois. et le soir souvent l'épuisement total à l'idée de ressortir, de mettre une robe, d'aller boire des coups, d'aller danser et faire ma belle.

    une vie de bonne névrosée de base.

    on fait comme ça parce que personne ne nous a dit qu'on pouvait faire autrement. on fait comme ça parce qu'on croit que les autres, EUX, y arrivent et cuisinent des quiches en culotte alix de moussac, le soir à la tarde. on se compare et on se sent du crottin mou. se comparer c'est marrant comme quand t'es une fille c'est rarement à ton avantage.

    ben j'ai décidé que ça va bien comme ça, la vie de dingue, les a priori débiles, la propagande.

    cette rentrée je vais appliquer la méthode magique de l'été: me débarrasser des corvées le plus vite possible (mais oui, en les bâclant) et prendre du temps pour ce qui fait du bien: sortir, faire des rouleaux dans l'herbe, nager, voir mes copines, danser avec tess, réfléchir sérieusement au fait de porter des mocassins à talons voir carrément des mocassins moutarde. défi. et des fois tess se couchera pas à 20h30 et on se prendra pas pour les fourniret pour autant. des fois au boulot on ne brillera pas. ou alors un jour sur trois. on s'en demandera pas plus. des fois à la maison on mangera des coquillettes jambon trois soirs d'affilée. des fois les copains viendront dîner et on commandera une pizza comme quand on avait dix ans de moins. des fois on appellera la baby sitt' juste pour aller boire des coups. et ce sera pas la fin des haricots, ce sera juste l'été indien, baby. la meilleure saison de l'année si tu décides que novembre n'est  pas le mois qui commence juste derrière août. que l'hiver est loin et qu'il sera bien temps de geindre et de commencer un régime.

    je vais repenser à cet après-midi au jardin d'acclimatation dans le mois d'août parisien. j'y étais pas allée depuis mes dix ans peut-être.  les enfants n'avaient pas de maillot, on n'avait pas de serviettes, et le bassin ça glisse et en plus c'est plein de mycoses et puis y avait les jets d'eau, les cris, la joie pure de ces petits mômes, et du coup ils y sont allés en culotte, ils se sont fait des bleus, des coups de soleil sur le nez, et le soir ils ont dormi comme des bienheureux. et nous aussi. et on parle encore, tous les jours, de cette chouette hystérie pas prévue. "c'était bien maman" qu'elle me dit la mienne, le soir dans son nouveau lit de grande (qu'elle mouille trois soirs sur quatre, nevermind). c'était bien, c'était pas prévu et c'est ça, être heureux. c'est ne pas chercher le bonheur : c'est juste arriver à voir qu'il est là.

     

    ps: ça c'est un truc qui remue grave ta rentrée, petite névrosée. pour le reste je te signale que mon beau-frère était sur inter à midi (avec l'un de ses groupes, alb -sinon c'est john grape) et que les gens de la radio ont dit "mais dites moi ils sont très beaux". groar. je peux te dire que nous ici on biche.

     


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  • si toi non plus tu n'aimes pas les comiques drôles, les sketches, bosso, les blagues avec des belges ou des blondes dedans, les vidéos que tes potes t'envoient avec la mention "attends tu vas rire" (ah mais non, tiens), norman est pour toi.

     

     


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  • à arles c'était les rencontres photo et que te dire sinon que : les "artistes" c'est parfois fantastique. on a vu des gens qui trouvaient des photos de quéquettes sur le ouaibe ouorld et après ils les alignaient et ça s'appelait de l'art neuf und moderne. on a vu des photos d'accidents qu'après, chéri, tu n'utiliseras plus jamais un hâchoir à viande. on a vu des photos de femmes mexicaines qui feraient passer l'esthétique de melrose place pour du minimalisme scandinave.

    on s'est généralement beaucoup moqués, et depuis on planche sur un projet à base de concept foireux (= une idée toute pourrie répétée plusieurs fois = génie = arles 2011). et on se dit qu'on ira plutôt à visa pour l'image à perpignan mais ça c'est aussi pour croiser mon biotope, des mecs en gilet multipoches beige avec un air concerné (= chiant à crever). on boira des bières près du quartier gitan et ce sera bien.

    en art pourtant j'aime bien l'obsession, la répétition, la bonne vieille fixette. the sophie calle's effect. prends par exemple irina werning. irina est un peu comme tout le monde, elle aime les vieilles photos d'autrefois, du temps où les blogueuses de mode n'existaient pas et alors le monde était plus drôle I presume. elle a eu une idée, irina, et c'est de refaire poser des gens, dans les mêmes vêtements, le même décor, le même cadre qu'il y a 10, 20, 77 ans. ça donne des trucs fous et drôles et tendres. sans contest de quéquettes.

    j'aime bien les fixettes et aussi les gens qui scrutent le temps qui filent. je te dis peut-être ça parce que ma poulette va entrer à l'écolematernelle pas plus tard que dans trois semaines et que je vais donc désormais avoir une rivale (pourquoi une rivale ça s'appelle toujours une MAITRESSE ?), des yeux pour pleurer (et si on lui tire les bouclettes? et si les enfants font pipi sur elle?), et des nouveaux sujets de conversation soporifiques (les ateliers d'éveil, pour ou contre?).

    les trucs filent ma vieille simone. pfiou.

    "c'est fou comme on n'y croit pas qu'on a 40 ans", me disaient des VIEUX camarades cet été plein d'apéros. "mes parents me disent pareil: c'est fou comme on n'y croit pas qu'on a 70 ans", nous a soufflé marc et alors on a tous du reboire un truc, enfin surtout les quadra, parce que ça disait un truc essentiel sur la vie et ce truc est: on est toujours le vieux de quelqu'un mais jamais le sien. si tu me suis.

    http://irinawerning.com c'est le site d'irina, le projet est "back to the future"


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  • le goût de raconter sa vie va et vient, mais ça ne se passe pas forcément entre tes reins. que te dire. j'admire l'endurance des coureuses de fond, des posteurs fous, des bons élèves. en ce qui me concerne il peut s'écouler des trimestres avant que l'envie de pointer mon museau ici se réveille. quand je suis tombée sur la chanson de lana del rey (tu savais qu'angelina jolie faisait de la musique, toi?), ça m'a titillée à nouveau, le côté "fais ta maline avec tes petits coups de coeur", fais comme si tu avais des choses à dire.

    cette chanson me fait comme une caresse un peu triste. l'été moite de maintenant, avec tout plein d'odeurs pétrochimiques dans l'air, c'est un truc qui fait du bien. vois-tu.

    que te dire d'autre? nous avons eu bien des malheurs, nous autres, à tel point que je te ferais bien chialer ta race mais ce n'est pas le genre de la maison. pour nous en divertir, nous avons fait un mois de bringues débiles et je dois dire que je suis moins débile qu'autrefois. et aussi que je tiens moins bien les retours de rhum le lendemain matin. vachement moins bien soyons honnêtes. ma gueule de bois, il aurait fallu l'attaquer au burin.

    à part les malheurs, nous avons grossi et donc là nous sommes dans la phase de la joie, j'ai nommé : "fuis le gras comme le rhum". nous sommes à la recherche d'une méthode miracle pour transformer le mou en dur et tu t'abstiendras de tout jeu de mot grivois qui n'engagerait que toi.

    sinon j'ai des questions existentielles sur la vie, telles que la suivante: faut-il acheter le blazer de smocking bleu nuit de zara ou faut-il le laisser à d'autres (et risquer de s'en bouffer les doigts de rage plus tard) ? étant entendu que cet été de toute façon, on n'aura pas réellement d'été (même chez nous autres les cagoles du sud-est).

    sinon je te conseille la lecture du dernier XXI qui est un excellent cru. je te dirais aussi de danser sur cults mais j'imagine que c'est déjà fait. je te laisse je dois regarder "l'amour est dans le pré" sur m6 replay.

     


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