• j'ai une copine, elle a la plus chouette tête à binocles que je connaisse. genre, je te transforme ma myopie en gros atout charme. genre, je te fais regretter d'avoir du 10 à chaque oeil (enfin pas à moi martine, il est loin, le 10, il est loin...). l'autre day, la voilà qui se pointe avec une invraisemblable paire de bidules (je ne parle pas de ses seins, bien que), roses et puis en papillon, "quoi mais où combien que mais enfin???" ais-je glapi d'envie, la main brandissant déjà une CB. donc c'est là que caroline abram entre dans ma vie. eh be. comment te dire? j'ai un peu envie de pisser sur la tombe de mes wayfarer, tu vois. j'ai un peu aussi envie de feindre l'accident bête ("chéri, je crois que le chien a mangé ma paire de chanel à 400 euros, c'te courge") pour avoir un prétexte valable de devenir actionnaire de cette marque. car comment te dire (bis) ? elles sont extravagantes et fofolles et sixties, ses lunettes, à la caro, mais elles vont à tout le monde. oué. genre même à ma tête de rien. avec, c'est impossible de pas se sentir jolie et coquine (et l'on verra en même temps que je n'ai pas besoin d'une paire de lunettes pour ça) et surtout PARTICULIERE. "je pourrais en vendre cent par jour, mais je me limite", qu'il m'a dit mon lunettiste. "les filles ont pas envie de voir leurs lunettes sur tous les nezs". ce mec, il a tellement tout compris que je voudrais en faire un coiffeur. un fabricant de jeans. un fabricants de talons de 12. mais bref. le site de la caro est tout merdique mais vas quand même y faire un tour si tu es myope ou que tu as l'intention de le devenir.

    http://www.filaopta.com/

    ah oui sinon. la coquinerie. eh bien. malgré la surcharge, pondérale mais surtout professionnelle sa mère, que je me tape ces temps derniers, j'ai encore le temps d'ouvrir les yeux. et la vérité est que c'est le printemps pour de vrai. le stupre est dans l'air, groAAr. les gens sont gais. les garçons font des applaudissements quand tu mets une robe et d'une façon générale tout le monde a envie qu'on lui chatouille la libido, tout le monde a envie de possibles à portée de portière (tu les aimes mes allitérations en p??), tout le monde a envie que surgisse le stagiaire, le plombier et la fille de la pub en mini-jupe. je ne crois pas qu'il existe un meilleur truc au monde. la montée de la sève, qu'ils disent les botanistes (je connais des gens). eh, c'est pas moi, c'est la nature !


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  • ...clape m'en cinq. de toute façon depuis que t'as lu "cul de sac" et vu "wolf creek", comment te dire? l'australie est un peu ton pire cauchemar. mais c'est vrai que le redneck malfaisant parvient toujours à te foutre les noisettes. en même temps on s'en fout parce qu'on se casse dans un bled à nom que personne ne sait prononcer (tighnabruaich : vas-y, qu'on rigole) où on n'aura rien d'autre à foutre que friser sous la pluie, boire de la bière et jeter des cailloux dans la mer froide et rouler sur des singles tracks dépaysantes. yo. mes copains d'ici, qui sont tout de même un peu des cagoles, même quand ils présentent bien, ont eu cette phrase: "mais POURQUOI dépenser tant de blé pour aller en écosse nom de nom d'une idée débile???" mes amis ne vont qu'au soleil, tu vois, et de toute façon pas fouler la glaise avec leurs bottes panthère monoprix. moi je sais pas, peut-être bien le masochisme, la dépression ou tout simplement la vieillesse, mais la vache, qu'est-ce que je suis pas ibiza. de toute façon j'ai une tête de brighton, un bronzage de brighton et un genre d'humour pas psicine-champagne comme tu auras pu t'en apercevoir. cultivons cette noirceur en nous, je te dis, cette noirceur de guiness, bien épaisse et bien crémeuse et bien réjouissante finalement pourquoi le nier.

    ps: si tu te demandes ce qu'est exactement cette photo, là, je te présente le siège auto des années soixante chez nos amis hygénistes ricains. je te le jure. ils pensaient que l'air de la route ferait du bien au lardon et qu'en même temps, ses rots de lait caillé ne finiraient pas sur le cuir de la chrysler. tout ça pour te dire que si ça se trouve avec nos réhausseurs des années 11, dans trente ans on passera pour des marc dutroux de l'irresponsabilité parentale.

    ah et puis oui : allez voir "nous, princesses de clèves". c'est fait chez moi, au lycée diderot, ça sort demain au cinoche et c'est un bout du marseille qui se rebiffe que j'aime fort.


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  • ok, on y est presque. je ne sais pas ce qui s'est passé mais l'hiver a duré un quart d'heure. c'est une fille qui a acheté des (pluriel) pullS (comme je te disais) la semaine dernière entre deux "je vais jamais y arriver, j'ai troop de choses à faireuuu" qui est dans l'obligation de le constater. des pulls que je ne vais plus refoutre avant la route du rock, c'est dire si l'investissement s'imposait (en même temps zara avait tellement pompé les pulls d'isabel marant que je ne pouvais pas tellement m'en tirer). le stress me fait faire n'importe quoi. acheter des pulls, différer le moment d'un face à face avec mon corps dans le grand miroir, celui qui normalement alerte sur la quantité de kinder bueno absorbés durant l'hiver (j'ai développé une nouvelle addiction, cette année, rien que d'écrire kinder bueno j'ai les glandes salivaires qui s'excitent), bref qui c'est qui va se détester la couenne dans un mois, quand tout le monde sera beau à la plage? OK, j'aurais qu'à mettre mes pulls. c'te marade.

    à vrai dire j'ai tellement de boulot, tellement de deuxième journée qui commence dès que le boulot se termine (nounou! bain! bouffe ! jeu ! histoires! câlin !), tellement de troisième journée qui commence dès que la frisée pionce (mari ! copains ! pierric bailly !) que je suis en train de rater mon moment préféré de l'année, celui où c'est marseille la meilleure ville de france, même si on est aussi plus fachos que ton tonton maurice qui a fait l'algérie et ça, ça compte autant qu'un steack apparemment. oh merde, je devais pas en parler mais je peux pas me retenir: dimanche dernier, j'ai parlé à plus de candidats frontistes que tu as déjà acheté de fringues "color blocks", c'est pas de la boulette la vie? dans le tas, il y avait une GENTILLE MAMY, genre elle fait des pieds paquets à ses petits enfants le dimanche, genre on l'appelle MAMOUNE, eh ben mamoune si tu veux de sa gentille voix de mémé, elle m'a dit en gros que ce serait bien le moment où l'on commencerait à LES aligner contre le mur, je fais parfois un métier tout à fait improbable, je devais continuer à mettre des sourires dans ma voix au téléphone (eh bien merci mamoune), à la fin j'ai pas bien digéré mon sandwich-saucisson-beurre rance de soirée électorale (le budget sushis des rédactions de PQR est down, chérie).

    bon, j'en parle plus. la prochaine fois je foutrai du cyril mokaiesh en fond sonore pendant l'interview.

    je voulais dire en fait:  faut-il porter des vêtements qui crient très fort printemps pour signifier au monde qu'on a compris que a y est, c'était plus le moment d'acheter des pulls? faut-il porter cette jupe? je la veux comme un kinder bueno et pourtant, d'une certaine manière, voilà typiquement le genre de vêtement qui ne va pas passer le 15 juillet.

    que dire.

    je vais donc sans doute l'acheter.

    on ne peut pas être à ce point de la loose politiquement et rater son entrée dans le printemps.


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  • salut, c'est le retour du dimanche aux urnes. eh be. comment te dire l'enthousiasme, comment te dire la conscience citoyenne, comment te dire mon envie de glisser plutôt le disque de boubacar traoré dans l'urne histoire de répandre, d'une façon certaine, le bonheur sur la terre et accessoirement ma ville de putois en costards rayés, j'ai nommé marseilllllleu. tu as peut-être suivi le feuilleton de notre gauche dans ton news préféré. tu sais peut-être aussi que dans cette bonne vieille provence de la vraie france, voter bleu marine est du meilleur goût. comme c'est bien les particularismes du south of france, hein, des fois (souvent) ! quelle poilade ce moment de solitude face à la peste, le choléra, l'angine blanche et le névrome de molton... il y a des villes, il parait, où l'on peut encore voter avec sa tête, avec son coeur, plutôt qu'avec ses désillusions, son accablement. des villes qui ne sont pas la mienne en d'autres termes.

    moi demain j'irai voter avec des semelles de plomb et un sale goût dans la bouche. je crois que c'est la première fois que ça m'arrive: l'aquoibonnisme n'étant pas inscrit dans mes gènes de cagole énervée.


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  • évidemment ici on cause d'ordinaire de conneries -chaussures, micro-coups de blues, rock et roll, gueules de chêne.

    mais quoi que je fasse -chaussures, micro-coups de blues, rock et roll, gueules de chêne- depuis vendredi matin, j'ai ces images de là-bas plein la tête. les terribles, avec des vagues, des maisons qui tombent, des trains qui volent, des visions de fin du monde. des images qui se superposent à celles d'un après-midi miraculeux de soleil, de douceur et de rires, dans le japon d'il y a un an.

    shikata ga nai, ils disent ça là-bas pour dire "on n'y peut rien", alors à quoi bon la colère, à quoi bon la bataille, à quoi bon. ce sentiment si peu latin, ce sentiment que même en nous forçant, nous autres les gesticulants de l'occident, nous ne parvenons pas à approcher - et je ne dis même pas à comprendre, je crois qu'avec le japon ce serait ballot d'avoir cette prétention.

    shikata ga nai, alors. mais quand même. nous autres, loin, on a le coeur gros et plein d'angoisse.


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