• ce que j'aime bien, l'automne, c'est faire des trucs de vieux. marcher dans la montagne. chercher des champignons. dire des trucs sur les feuilles mortes. boire des chocolats chauds en terrasse. écouter mes copains dire "tiens, on se ferait bien une soirée tartiflette" alors qu'ils sont tous au régime depuis 1987. regarder des séries enfouis sous la couverture polaire. dire "préviens-moi quand le mec est mort" parce qu'on n'arrive toujours pas à regarder les scènes gore jusqu'au bout. organiser des dejs où les gens boivent du vin rouge jusqu'à 19h ("ah ben du coup, on reste pour l'apéro, ou bien?"). le crumble aux marrons. remettre du parfum, du vrai. rentrer chez moi.

    c'est tout l'avantage d'aimer les trucs de vieux très jeune (enfin, "très"...): une fois la retraite survenue, on n'est pas tout décontenancés avec des tunnels de rien devant.

    en plus j'ai mon michel H à finir et je suis obligée de dire qu'il est bien, ce mich'. surtout bouquiné pelotonné sous la polaire, avec un verre de patrimonio pas loin.

    après j'irai peut-être faire des confitures. en talons aiguilles (ouééé, pour the first time of my life, je marche sur des talons d'une circonférence d'environ rien ! j'en reviens pas moi-même ! et le petit bruit des talons aiguilles, hiiii ! en revanche talons aiguilles de 12 + escalier sur 4 étages + enfant de 11 kg sous le bras = pas bien, pas bien).

    voilà voilà voilà. je te recontacte s'il m'arrive un truc extraordinaire.

     


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  • il y a un moment où dans ta vie de parent, tu comprends que tu ne seras pas LE SUPER PARENT de tes rêves. attention, ce moment peut intervenir très tôt -d'aucunes pourraient témoigner de certain moment d'humiliation à la sympathique et néanmoins terrorisante "nursery" de la maternité (je te le dis, ne pas parvenir à maintenir la tête de ton enfant au-dessus de l'eau ne fait pas de toi la bonne pote de chambrée avec qui toutes les infirmières ont envie de discuter la nouvelle coiffure de lady gaga). 

    au bout de 21 mois, bien entendu, il y a eu d'autres moments où tu as compris que parent était un boulot de chacal. et je ne compte pas seulement en soirées de putois passées à chanter, encore, encore et encore, la même bribe de berceuse (car tu n'as jamais, jamais su chanter une chanson ENTIERE d'un bout à l'autre, tu finis toujours par inventer des paroles pour te sortir de ce guêpier et n'est pas jean fauque qui veut je te le dis). naaan. je compte aussi en Situations Nouvelles Totalement Désarçonnantes.

    prends par exemple la BABY GYM.

    après l'éveil musical, je pense que l'on tient là l'une des plus formidables fumisteries du monde moderne (éveil musical: une dame à voix de crécelle remue des grelots pendant 1/2 heure, ta gosse n'en a strictement rien à foutre mais à la fin ça te coûte quand même un rein). la baby-gym, c'est pareil sauf que c'est pire. je t'explique: c'est des profs de muscu avec des gros biceps et/ou des gros seins en plastique qui apprennent une chanson de vestiaire de bisounours à ta môme, puis lâchent dans une salle pleine de plans inclinés une MEUTE de 20 mouflets au-delà de l'hystérie, avec en fond sonore de la techno pour enfants (un truc à regretter crécelle et grelots). certains parents, à ce stade, ont déjà une tête, comment te dire? la bouche tente de sourire mais tout le visage exprime la terreur la plus vive. bon. là intervient la grosse arnaque à la madoff car ce sont les parents, ces gens qui sortent exangues d'une semaine de 50h de stress et de conneries diverses et variées, ces gens qui, si on leur demandait leur avis, feraient la grass' mat' usqu'à 15h, ce sont les parents, donc, disais-je, qui doivent faire les profs (gros-nichons et gros-biceps ont quand même autre chose à foutre que parler à des gosses, qu'est-ce que tu croyais?). donc la choré de merde ("salut les petits champions!"), les roulades, le SENS DE LA COMPETITION dès 20 mois, tout ça c'est aussi pour toi & tes 35 ans & tes cernes jusqu'aux genoux ("salut les petits genoux"). et en fait surtout pour TOI vu que tu as une fille freaks qui s'éclate exclusivement dans son coin à courir ("je couuuuuuuuuuuuuuuurs" : ok. super, tess. ok, t'es usain bolt. respect.) et qui ne la fait jamais, la choré de merde. tu te dis "cool, je vais faire ma petite sieste dans un coin ni vu ni connu pendant qu'elle coooooooourt"?

    comme tu es naïve dis-moi. gros-biceps te chopera toujours avec cette petite phrase: "je ne veux pas vous culpabiliser (tête penchée sur le côté, oeil faussement compassionnel) mais si vous ne montrez pas à votre enfant le plaisir (geste incompréhensible en direction des plans inclinés) qu'il y a à faire du sport (rebond du biceps), il n'en fera jamais." tout ceci pendant qu'autour des parents ENCOURAGENT leurs nains à faire des assemblées sissones sur la poutre comme des coachs de président à talonnettes. 

    ok.

    en même temps le sport c'est vraiment un truc de crevard, nan? je veux dire l'ambiance générale? ce côté marche ou crève? ce côté les premiers seront les premiers? c'est déjà ce que tu te disais en 3e, quand tu avais tes règles six fois par mois pour zapper le cours de gym au sol.

    Photo: tess au moment où, I présume, le prof commandait de "marcher sur la poutre en pas chassés" ou je ne sais quelle connerie de truc extrême, pourquoi pas du saut à l'élastique pour les moins de 36 mois, steeve? tu noteras le côté super esthétique du leggings sur couche.


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  • brrr, j'en ai des frissons


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  • mais non c'est pas l'automne. tant que la laine sera un concept abstrait dans ma vie, ce sera toujours un petit peu l'été -le long, le doré, celui avec la soirée fraîche et le matin kumineux en terrasse. marseille n'a pas si souvent l'occase de la ramener, mais chaque fin d'été elle me fait le coup des prolongations, des préliminaires d'après: les postiminaires, si tu veux. on n'en demandait pas tant mais bon, si c'est offert si gentiment. "c'est quand déjà l'automne, chez nous?" qu'il me demandait mon chéri tout à l'heure, parce qu'ici on ne peut pas se fier au calendrier pour les saisons. bon, écoute, c'est le truc qui tombe après marsatac (on y va en mini short, avec sage francis et tumi & the volume) et avant la fiesta des suds (on y va en mini short mais on rentre toujours avec la cuisse bleue, la goutte au nez, les doigts gelés et, tu le noteras, en fait on dit toujours qu'on n'ira plus parce que la fiesta, à part pour revoir tous les gens que tu n'as pas eu le temps de rappeler dans l'année, ça ne sert pas à grand-chose). si tu as besoin d'un morceau d'été dans un mois en "embre" ou en "obre" ou même en "ier", j'échange ma maison: je prends ton loft à NYC, je prends ton cottage à glasgow, je prends ta hutte à big sur, je te laisse la smart & le T3 avec vue sur platanes rouquins et grues de bouygues.


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  • on dirait un chanteur un peu en perte de vitesse en quête d'une réhab' de la hype:

    "eh, salut le beige ! wassup pussycat?"

     "eh be tu vois, je tente un truc, là, on m'a conseillé de prendre une nouvelle identité, tu vois, pour sortir de la loose, donc désormais je me ferais appeler camel, je vais tout miser sur une grosse campagne presse".

    La Couleur Précédemment Connue Sous Le Nom De Beige.

    wééé.

    les gars qui pondent des trucs pareils, je les trouve extrêmement brillants: comment faire pour faire croire aux gens normaux, donc ne possédant pas plus d'un vêtement beige (un trench, un chino), que ce qu'ils n'aimaient pas est justement ce qui leur manque??

    marrant comme le désir, c'est des mots: beige, marron, tu passes ton chemin. mais si on te dit camel, caramel, chocolat, rouille, tu la sens la grosse envie de remplir ton panier sur zara.com ?

    don draper aurait surement un truc à dire sur notre tout petit monde...

    http://www.myspace.com/titusandronicus (pour danser joyeusement les deux pieds dans la bière)

    ps: en même temps on est d'accord que sur la photo, là, le come back du beige est crédible. et ce sac tue ou c'est juste que je fais une fixette sur la forme cartable?

     


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