• Pour un vote OUI sans concession le 29 mai !

    Oui au traité européen !

     

    Devant le flot de conneries entendues sur le référendum du 29 mai de la bouche des partisans du Non, et les discours lénifiants des partisans du oui (j'ose espérer qu'ils défendent mieux que cela leurs intérêts privés ou professionnels !), je me permets d'utiliser la méthode des partisans du « Non », en tentant de démonter un par un tous leurs arguments phares, qui constituent autant de contrevérités.

    Et comme j'en ai assez de tous ces discours de consensus mous, je me dis que si on peut contrecarrer à notre échelle un discours mensonger qui, mine de rien, est majoritaire à l'heure actuelle dans notre pays, il ne faut pas hésiter.

    J'ai donc décidé d'axer mon discours sur 3 points clé :

    - contrecarrer les arguments du Non

    - présenter d'autres arguments pour le Oui

    - expliquer ce que signifie pour moi un non

    4 espoirs sous-tendent cette défense du Oui :

    - convaincre le maximum de personnes de voter Oui ;

    - susciter l'intérêt qui permettrait à  toutes et tous d'aller au bout de ce texte ;

    - donner envie à tous ceux qui seront convaincus, de le diffuser au maximum, pour qu'un grand nombre de personnes puisse le lire (avec Internet, ça va très vite)

    - que des initiatives similaires aient vu le jour ou se déclarent un peu partout sur le net ;

     

    I - Les arguments bidons des partisans du « NON » :

     

    « Non à cette CONSTITUTION » : erreur du « oui » autant que manipulation du non par la peur, à travers le terme « Constitution », pour un texte qui n'est qu'un traité européen. De la part souvent des mêmes personnes que celles qui s'insurgent de la xénophobie, basée sur la peur. Il ne peut s'agir d'une Constitution à part entière, de par la structure même de l'Union Européenne.

     

    « Après le Non on renégociera avec nos partenaires européens » : FAUX, ARCHI FAUX !

    N'importe qui connaît l'Europe sait que c'est faux. La vision de la France est ultra minoritaire sur le vieux continent, que ça nous plaise ou non, et on ne renégociera RIEN qui aille dans le sens des partisans du non. Si on échappe à la vision anglaise appliquée à outrance à terme, on aura même bien de la « chance » !!! Je suggère à tous les partisans du non qui en ont les moyens de se rendre à Bruxelles et de constater l'incompréhension que les français suscitent là-bas. Vous pourrez aussi constater à quel point nos pseudos débats sur ce référendum consacrent une vision nombriliste des intérêts franco-français, comment tout le monde hallucine de voir la teneur même des propos des partisans du Non et le manque de talent avec lequel les partisans du Oui défendent leur point de vue. Le plus extraordinaire, c'est lorsque Madame Buffet sur RTL (18/04) donne l'exemple d'un autre peuple susceptible de voter Non au traité, en l'occurrence les Pays Bas, alors que ce souhait correspond globalement à des intérêts strictement opposés aux siens, à savoir qu'ils jugent le traité « trop peu libéral » !! Le fait de croire à une renégociation selon les bases des tenants du Non français relève même d'une certaine inculture de ce qu'est l'Europe, le mot n'est pas de trop.

    Plus grave encore, où comment, en un tour de passe-passe, certains arrivent à nous faire croire que le camp de la renégociation, majoritaire en cas de non, restera crédible au sein même de la France, alors que certains veulent renégocier plus de souveraineté nationale et d'autres l'inverse, plus de droits aux immigrés et d'autres l'inverse, plus de puissance de la France et d'autres le contraire, une défense européenne plus puissante et d'autres une absence de défense européenne et un gel des crédits dans ce domaine (ahurissant de débilité géopolitique !). Le camp du non, à dire vrai, est un tel fourre-tout, que même s'il recueillait 60% des voix, il n'aurait aucune crédibilité !!!

    Enfin, quand va-t-on en avoir assez de cette politique du pire perpétuelle ??? On joue avec le feu et on ne s'en rend même pas compte.

     

    « L'Europe a été pensé pour l'intérêt des peuples » (sous-entendu, au bénéfice du progrès social, avec la piteuse interprétation dichotomique française social/économie) : FAUX !

    à L'Union Européenne, basée à l'origine sur la volonté post 2nde guerre mondiale de faire la paix, était axée sur les échanges économiques permettant de mettre fin aux conflits (conférer la création de la CECA). D'autre part, ça n'est pas parce que la réaffirmation d'une Europe économique est récurrente dans le texte que c'est un problème social, BIEN AU CONTRAIRE ! C'est la peur artificiellement créée à cause de cette dichotomie « moi je fais du social, toi de l'économique » qui est à l'origine de cette vision. Il suffit de travailler dans le monde du développement économique au service des hommes et des territoires pour comprendre la débilité de cette vision qui pollue toute la gauche française depuis des décennies, et parfois même la droite !

     

    « La constitution est libérale » (c'est à peine si le mot « est » est de trop dans la phrase tant c'est devenu un jeu d'accoler le terme « libérale » derrière le traité européen » pour emballer la machine à propagande) : FAUX !

    à Que signifie « libéral » ? Si c'est cette belle idée qui a été à l'origine de la création de toutes les doctrines... de gauche, c'est formidable, non ? Non, c'est bel et bien de la doctrine économique qu'il s'agit, mais est-ce si catastrophique ? Quel système économique a donné de pareils résultats tangibles et mesurables ? Ce système politico-économique est loin d'être parfait, mais si on avait trouvé mieux ça se saurait ! C'est ni plus ni moins qu'un traité qui suit la politique mondialisée actuelle, que ça nous plaise ou non, et encore, la suit-elle d'une manière largement édulcorée, grâce à l'action de la France. D'autre part, derrière ce thème « libéral » se trouve la notion « d'économie ». Or, l'intérêt premier de ce texte est précisément de ne pas offrir qu'un cadre économique, mais aussi un cadre politique à l'Europe. Certains répondront qu'« a fortiori, ça pose problème », alors que précisément ça permet d'encadrer les dérives dites anti-sociales.

     

      « On vote Non parce qu'on est/bien qu'on soit européen » : FAUX !

    La vision de la France étant, que ça nous plaise ou non, minoritaire en Europe, si on veut que les idées de la France soient systématiquement défendues, c'est qu'on veut que l'Europe soit une grande France, puis le monde une grande Europe. Si on n'est pas prêt à des concessions, c'est qu'on se croit plus malins que les autres, pourtant la vision française amène-t-elle de si bons résultats ? A la vérité, les partisans du Non sont TOUS anti-européens ! Je sais que cette idée va faire grincer des dents, mais si on veut calquer le modèle français à la construction européenne, non seulement on va dans le mur (sans compter que ça n'aurait pas de sens), mais plus grave, c'est du narcissisme, à défaut d'être de la dictature. Tout comme il faut bien s'avouer qu'en France « les gens de gauche sont « les gentils » et les gens de droite « les méchants », la grande majorité des partisans des partis de gauche pensent qu'il suffit d'être de gauche pour avoir raison (!), et réagissent de la même manière vis-à-vis de l'Europe. Ce fait est d'ailleurs exacerbé dans la jeunesse et sa fougue légendaire, en témoigne l'inanité des débats lors du (minoritaire et antidémocratique) front de refus à la réforme LMD, qui, fort heureusement, fut balayé. Les propos de nombre de dirigeants politiques français prêtent tantôt à l'étonnement, tantôt à l'indignation, tantôt au rire quand ils sont traduits à l'étranger. Certains se demandent encore dans quel monde on vit !

     

    « La vision de la France n'est pas assez marquée » : FAUX !

    Là, c'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Le président de la Convention Européenne était français (UDF – Pour information, l'UDF est à la gauche des partis socio-démocrates anglo-saxons) et tout de même ancien Président de la République du pays. L'Homme qui a le plus marqué la Commission et la construction européenne n'est autre que Jacques Delors, une personnalité qui devrait aujourd'hui occuper le fauteuil de Chirac (auquel cas le OUI aurait été écrasant dans les sondages), et qui ne peut accepter que son peuple bafoue autant ce qu'il a participé à créer ! D'autre part, il faut savoir que ce traité a été marqué largement du sceau des pays ayant une vision proche de la France (Allemagne, Suède, Belgique...), et que les anglais se sont résignés à signer ce traité qu'ils jugent trop interventionniste ! Le traité a été d'abord et avant tout souhaité par la France !!!

     

    « Le traité grave définitivement la politique européenne dans le marbre » : FAUX !

    Mais de qui se moque t-on ? Comment un politicien peut-il tenir un discours comme celui-ci !? Si cette phrase stupide, qui passe complètement inaperçue, était vraie, ça reviendrait à nier un des rôles majeurs d'un homme politique : contribuer à faire évoluer les lois ! Comment des politiciens juristes peuvent-ils de surcroît tenir de tels propos désolants ?!! Le Traité européen constitue un cadre, et c'est le droit dérivé, issu des majorités élues par les peuples, qui rythmera la politique européenne et la politique des Etats. En quoi la Constitution française de 1958 a-t-elle interdit les 35 heures, puis leur assouplissement ? En quoi a-t-elle interdit de nationaliser en 1981 puis de privatiser à partir de 1986 ?! Là encore, c'est d'un manque de culture (juridique en l'occurrence) qu'il s'agit !

     

    « Merci Chirac, ce référendum est un vrai progrès démocratique » : RIDICULE ! Comment faire croire à un peuple qu'il sera souverain, et surtout qu'il a, comme le dit Chirac, la capacité à choisir mieux que son parlement « ce qui est bon pour la France et l'Europe », alors même que le texte dans toute sa teneur est incompréhensible pour le commun des mortels, que, de surcroît, la très large majorité des votants ne l'aura pas lu (au moins les grandes lignes s'entend), et que les perspectives européennes sont, et là c'est un vrai argument, trop éthérées dans la sphère politique française ?! (Le seul vrai parti européen français étant l'UDF ! Conférer la campagne minable des autres partis pour le scrutin européen de l'an passé !).

    Pour ma part, un référendum de cette nature ayant pour prétexte la démocratie, est contre productif, et n'aurait donc jamais dû avoir lieu ! Evidemment, la démocratie est le moins mauvais des systèmes, et il est malsain d'avoir une vision élitiste, mais là, on est confronté à une vraie contradiction : le peuple se dit « sous informé », mais veut, et c'est bien normal, « agir pour son destin ». Problème : cela est-il compatible ? Non, la vraie question c'est : « Quand la France aura-t-elle une chaîne européenne ? » (Seul pays des 15, voire des 25 à ne pas en disposer). Au lieu de cela, on préfère « amuser la galerie » avec une chaîne mondiale...

     

    « Les partisans du oui sont aussi différents que les partisans du non » : FAUX !

    Encore une fois, de qui se moque t-on ? Si on ne voit pas plus de différences entre Le Pen, De Villiers, Besancenot, Fabius, ou Buffet, qu'entre Hollande, Chirac, et Sarkozy, c'est qu'on souffre de strabisme divergent. Et surtout, le principal problème n'est pas là ! Ce dernier tend à ce que, du côté des partisans du Oui, tous sont véritablement proeuropéens, alors que dans le camp du Non, des gens vont aller déposer dans l'urne des bulletins strictement similaires pour des raisons diamétralement opposées. Ce même si - et je le répète - aucun des partisans du Non n'est foncièrement proeuropéen avec ce que cela recouvre. Cela signifie que les partisans de Le Pen sont contents des voix de la LCR pour leur faire obtenir gain de cause et vice-versa ! Et après, quand un politicien sera élu grâce aux votes FN, on criera à l'infamie alors que le processus de cumul des voix sera quasi similaire...

     

    « Ce traité n'est pas démocratique » : FAUX !

    La Convention Européenne a usé de méthodes plus démocratiques que jamais par le passé ! Elle a permis de rencontrer un nombre d'acteurs très importants, y compris des syndicalistes, des associations, et des ONG !

     

    « Le libéralisme est foncièrement malsain » : FAUX !

    Oubliant bien volontiers que c'est grâce à des visions libérales d'alors que toutes les idées de gauche à la française ont pu prendre leur essor, les dirigeants politiques concernés montrent soit leur mauvaise foi, soit, plus grave, leur manque de culture. Or, la modification « économiste » de ce terme est autant due aux militants des partis socio-démocrates ou « gauchistes » qu'à ceux appelés aujourd'hui « libéraux ». En effet, les pourfendeurs de l'économie libérale (sans laquelle une grande partie serait d'ailleurs sans doute dans la misère) ne parlent systématiquement que de délocalisations, baisse du pouvoir d'achats, inégalités...etc, mais personne n'évoque la démocratisation de nombre d'avancées techniques ou technologiques, au premier rang desquelles les TIC, et surtout personne ne mentionne l'intérêt pour le consommateur (prix) de la libre concurrence, ce qui est tout de même aberrant ! Sans compter qu'avant de parler de délocalisation, il faudrait peut-être prendre conscience que si les consommateurs n'achetaient pas toujours au moins cher, souvent au mépris de la qualité et des emplois locaux, ça se passerait différemment. Au moins devons-nous prendre conscience du rôle de ces derniers !! Et les 2 derniers arguments ne s'interdisent pas l'un l'autre mais se complètent ! Dans une première étape, une libre concurrence entre entreprises de pays aux niveaux de vie à peu près similaires permet une baisse de prix, et dans un second temps, une fois un produit démocratisé, on veille à ne pas acheter n'importe quoi fabriqué par une main d'œuvre exploitée. Evidemment, dans les faits, c'est souvent plus complexe que cela, mais au moins l'hypocrisie est-elle débusquée !


  • Commentaires

    1
    Fil
    Mercredi 20 Avril 2005 à 16:09
    Bravo
    Je te donne un autre blog ou j'essaie aussi, de faire de la pédagogie.
    2
    NaB
    Mercredi 20 Avril 2005 à 16:19
    Bravo pour ce blogg utile et pédagogique
    En précisant qu'il n'est pas de moi.
    3
    laurent.largier
    Mercredi 20 Avril 2005 à 17:24
    argumentaire
    Votre présentation est claire et l'intérêt du blog trés pédagogique. Malgré tout ne pensez vous pas qu'en voulant culpabiliser les tenants du non on aboutisse à l'effet inverse? Quand vous dites qu'on ne pourra pas renégocier, je ne suis pas d'accord. Qu'a fait le Danemark après avoir dit non à Maastricht en 1992? Enfin, préférer un vote parlementaire acquis d'avance au oui au référendum n'est-ce pas vouloir priver le peuple de son droit à choisir son avenir?
    4
    Tschok
    Mercredi 20 Avril 2005 à 18:15
    Culpabilisation et
    sens de la contradiction, c'est plutôt un genre de réaction qui s'applique aux enfants non?
    5
    Fil
    Mercredi 20 Avril 2005 à 20:18
    A part que, Laurent..
    ...le peuple en question a pris l'habitude de ne pas répondre aux questions qu'on lui pose, mais à d'autres (héritage Gaulien, j'imagine). Et le Danemark a revoté, mais sur les memes bases. La question a été un peu modifiée, c'est tout, mais il n'y a pas eu renegociation de Maastricht.
    6
    NaB
    Mercredi 20 Avril 2005 à 20:27
    :)
    Laurent, le poid de la France en Europe n'est pas celui du danemark... la comparaison n'est pas possible :)
    7
    Jeudi 2 Juin 2005 à 11:06
    Aprés le Non proposer un autre projet
    Construisons ensemble l'Europe que nous voulons sur : comite.altereurope.free.fr Partout en France des comités se sont mobilisés contre le Traité Constitutionnel. Le 29 Mai 2005, le Non l'a emporté avec 54,68% des voix. Le Referendum est passé mais le combat n'est pas terminé! Un vrai débat démocratique a profondément intéressé toutes les composantes de la population : ne le laissons pas sans suite. Nous nous devons de faire aboutir les idées et les propositions exprimées au cours des derniers mois, afin d'établir ensemble un projet cohérent pour une Europe plus démocratique, moins libérale, une Europe des citoyens. Nous nous devons de continuer notre travail dans des comités pour une Europe alternative. Si vous participez à un comité de ce type, ou si vous souhaitez en créer un rendez vous sur comite.altereurope.free.fr
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