• Constantin boycotté

    Affaire Kriens - Sion La commission pénale et de contrôle de l'ASF prononce un boycott de trente mois contre le président du FC Sion. Il fera recours.

    Christian Constantin prépare déjà sa réplique contre le boycott prononcé à son encontre. / Photo: KeystoneLa commission de contrôle et pénale de l'Association suisse de football (CPC) a prononcé un boycott de trente mois contre Christian Constantin. Une condamnation enrichie d'une amende de 5000 francs. Cette décision de la CPC sanctionne les incidents qui ont éclaté à l'issue de la rencontre Kriens - Sion du 5 décembre 2004. L'invasion du terrain par les supporters sédunois avait entraîné une bousculade dans laquelle le directeur de jeu, M. von Känel, avait été victime d'un croc-en-jambe et l'arbitre assistant, M. Gonzalez, avait perdu connaissance suite à un coup reçu dans les parties génitales. Le rapport de l'arbitre accuse Christian Constantin d'être l'auteur des deux gestes.


    Le souvenir de 2003

    «Je recourrai contre le jugement de la commission», annonce Christian Constantin au bout du téléphone mobile. Il pourra le faire auprès du tribunal sportif de l'ASF dans les huit jours. La sanction a rattrapé l'architecte octodurien sur la route du retour de vacances. «Je savais depuis longtemps que je devrais me battre à fond dans ce dossier.Cette affaire ne se terminera pas de cette manière. Nous nous sommes engagés en 2003 pour réintégrer le championnat et nous avons gagné, nous repartons pour une bataille juridique du même type. Mon avocat m'a informé que le tribunal sportif de l'ASF n'était pas compétent pour rendre une décision en deuxième instance.»


    Comme Marseille

    La vie du club valaisan ne sera pas bouleversée dans l'immédiat. Le boycott ne sera pas en force tant que le recours n'aura pas été jugé, cette procédure pourrait entraîner des prolongations de trois à quatre mois avant une nouvelle possibilité de recours auprès d'un tribunal arbitral. «Je ne suis pas le seul à pouvoir signer des feuilles de transfert», poursuit Constantin. «L'interdiction de participer à des séances de la Swiss Football League ne me dérange pas, ce n'est pas moi qui y assiste actuellement. Sportivement, l'équipe ne subira aucune conséquence directe. C'est le président de l'association qui est visé, pas le dirigeant de l'Olympique des Alpes. Nous pouvons vivre comme à Marseille où Robert- Louis Dreyfuss est propriétaire du club sans le droit d'assister aux assemblées de la ligue. »

    Le président du FC Sion s'étonne du moment auquel intervient ce dénouement. «La décision de la commission se base sur l'enquête effectuée par la police de Lucerne (ndlr: MM. von Känel et Gonzalez ont déposé plainte pénale suite aux incidents). Mais celle-ci se poursuit après le premier verdict qui me condamnait à six semaines avec sursis. De nouveaux éléments sont intervenus comme le témoignage de Gennaro La Corte qui a confirmé avoir eu un accrochage avec le juge de touche» (ndlr: Gennaro La Corte, résidant de Martigny, confirme cette affirmation). «Il aurait fallu attendre la conclusion de cette enquête pour statuer. Je ne suis pas coupable, elle le prouvera. Je n'hésiterai pas à réclamer des dommages et intérêts à l'ASF. J'ai l'impression désagréable que l'on continue à me chercher des ennuis.» Constantin répliquera. Comme d'habitude.


    «La sanction est sévère, mais juste»

    PIERRE CORNU (PRÉSIDENT DE LA COMMISSION PÉNALE ET DE CONTRÔLE DE L'ASF)

    La commission pénale et de contrôle de l'ASF (CPC) a condamné Christian Constantin à un boycott de trente mois. Une décision prise à l'unanimité. Le président du FC Sion ne pourra exercer aucune fonction officielle ou administrative durant cet intervalle. «Nous ne sommes pas naïfs», précise Pierre Cornu, le président de la CPC. «Certains moyens de contourner la sanction se sont déjà vus. Ils sont plus difficiles à utiliser en Super League où les instances dirigeantes se montrent et ont une forte présence dans les médias. D'autre part, les clubs ont l'interdiction d'entretenir une relation avec les personnes boycottées. L'ASF n'engagera pas de détective privé pour suivre Christian Constantin, mais le FC Sion devra assumer ses responsabilités. » La CPC a traité cette affaire après réception du rapport de l'arbitre. «Il n'y a eu aucune volonté de nuisance de la part de la Swiss Football League. Tous les rapports qui mentionnent des agressions contre les arbitres doivent nous être transmis quelle que soit la catégorie de jeu, Super League ou cinquième ligue. La sanction est sévère, mais juste. Elle punit des faits particulièrement graves qui dépassent les cas habituels. Nous parvenons à la même conclusion que le juge d'instruction lucernois en charge de la plainte pénale déposée par les arbitres. Les avocats des deux parties nous ont transmis les éléments de ce dossier, les témoignages notamment. Nous n'avons pas mené d'enquête de notre côté pour ne pas interférer sur la procédure judiciaire. La justice dispose de moyens plus efficaces que les nôtres.» L'enquête pénale se poursuit. «Elle peut durer des années. Nous avons jugé le dossier suffisamment complet pour statuer.»

    LES FAITS

    5 décembre 2004. Kriens égalise sur tir au but contre Sion à la 94e (2-2). Après le coup de sifflet final, les supporters de Sion envahissent le terrain et chargent en direction des vestiaires. La fuite des joueurs des deux équipes, des officiels et de certains spectateurs provoque une immense bousculade. L'arbitre Markus von Känel est victime d'un crocen- jambe, son assistant José Antonio Gonzalez perd connaissance suite à un coup reçu dans les parties génitales.

    Décembre 2004. M. von Känel et M. Gonzalez déposent une plainte pénale suite aux incidents d'aprèsmatch. Le rapport de l'arbitre accuse Christian Constantin d'être l'auteur du croc-en-jambe sur sa personne et du coup porté à son assistant.

    7 mars 2006. Le juge d'instruction lucernois en charge du dossier pénal condamne Christian Constantin à 42 jours de prison avec sursis ou à une amende de 1700 francs. Le président du FC Sion refuse la sanction proposée par le magistrat pour clore le dossier. L'enquête se poursuit avec de nouvelles auditions et de nouveaux témoignages.

    4 juillet 2006. La commission pénale et de contrôle de l'ASF prononce un boycott de trente mois contre Christian Constantin qui le prive de toute fonction officielle et administrative au sein d'un club. Il interdit la relation du club avec la personne boycottée. Le président du FC Sion annonce qu'il fera recours. Cette démarche garantit l'effet suspensif contre la décision en première instance.

    Stéphane Fournier

    Le Nouvelliste

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