• Après l'amour, murmure au creux de l'oreille un "ne me lâche pas" touchant.

    Quelques jours après "j'en ai marre de me battre tout seul. Si tu veux qu'on arrête dis le".

    Je profite de la porte entrouverte sur la discussion pour expliquer que je ne veux pas baisser les bras mais que j'ai l'impression qu'on ne regarde pas dans la même direction et que ça me fatigue. Notamment quand j'explique depuis des années que vivre ici m'est difficile et que j'aimerai qu'on envisage enfin de partir, pas tout de suite, mais que ça peut se programmer en se laissant 4/5 ans devant nous pour nous organiser. Il reste accroché à sa maison "si tu veux partir, autant me le dire tout de suite, que je commence à chercher un deuxième job pour avoir les moyens de garder la maison...".

    De mon côté, je commence à me demander si vivre dans le sud me rendrait heureuse en sachant que si je prends cette option, cela signifiera certes : soleil, famille, retrouvailles de mes deux meilleures amies et mer, mer, mer à proximité. Mais aussi et surtout : séparation, problèmes voire bataille pour la garde des enfants, complications inévitables côté boulot déjà compliqué actuellement, devoir reconstruire un réseau social... Bref repartir de zéro mais aussi m'éloigner de "mon trésor". Même si je suis absolument certaine que lui, serait prêt à m'y rejoindre et que professionnellement, vu ses compétences, il trouverait un job sans problème dans le sud.

    Si je me sentais totalement crazy in love, probablement que je n'hésiterai pas une minute à tenter l'aventure. Mais je me demande, aussi merveilleux que soit cet "autre", si j'en suis amoureuse. Quand je le vois, de loin, dans un contexte professionnel, je l'apprécie. Il m'attire intellectuellement, mais pas du tout physiquement. Et puis, quand il me prend dans ses bras, me parle, me réconforte, me coache, me cajole... Je me sens si bien, tout simplement bien. Quand je suis avec lui, je suis moi-même, et ça fait du bien. Quand je suis loin de lui, je pense à lui, mais je n'ai pas cette sensation de manque, cette boule au ventre de l'envie d'être avec l'autre. Je vis. Ma vie. Je continue ma route en sachant que je le retrouverai dans quelques jours, quelques semaines... Je me dis aussi que nous ne partageons que le meilleur et que nous n'avons pas à affronter la routine. Je me dis qu'au bout du compte, quels que soient les couples, des ombres viennent toujours un jour ou l'autre ternir le tableau. Je m'interroge sur la profondeur ou la superficialité de mes sentiments pour lui...

    Alors, tout raser pour recommencer, est-ce vraiment un choix pertinent ?

    Oser, changer, affronter ses peurs pour devenir plus forte... Oui, je sais. Mais quel bénéfice réel derrière tout ça ? Je crains surtout de ne pas pouvoir partir à cause des enfants, ne pas avoir la force de les éloigner de leur père, et finalement devoir rester vivre ici encore un paquet d'années, en perdant tout ce que j'ai construit. Et si je l'aimais encore un peu ? L'amour peut-il renaître de ses cendres après 20 ans de gougeateries ? Ses nouveaux comportements suffiront-ils à me reconquérir ? Parfois je sens encore un frisson quand il ose la tendresse... Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je l'aime encore un peu... Un tout petit peu et que peut-être... Nous pourrions être heureux ensemble un jour...

     


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires