• La schizophrénie selon Freud…

     

    Que se passe-t-il lors d'une névrose ?

     

    A un moment donné, la censure devient trop sévère, elle refoule trop de pulsions – Def. : poussée d'origine instinctuelle. Elle se définit par sa force de poussée, sa source (excitation physiologique créant une tension), son but (satisfaction par suppression de cette tension), son objet, lequel permettra cette satisfaction. -. Ces dernières font douloureusement pression, occasionnant une souffrance ressentie  sous la forme d'angoisse, avec des échappées déguisées au point d'être méconnaissables. Ce sont les maladies hystériques, les phobies, les actes obsessionnels qui soulagent un temps en «  diminuant la pression « : ce sont les symptômes qui sont donc une satisfaction  substitutive.

     

    Cependant la pulsion n'en est pas pour autant annulée. Une lutte incessante (de caractère dynamique) se poursuit. D'où l'aspect compulsif et répétitif de ces symptômes.

     

    A force d'interroger ses patients, Freud s'étonne de constater que dès que le psychanalyste va permettre au névrosé d'atteindre les couches les plus anciennes de son inconscient, celui-ci oppose une résistance de plus en plus forte. La censure se renforce malgré lui. Ce ne peut être l'inconscient qui se refoule lui-même puisque les pulsions ne demandent qu'à se libérer. La cause de ce refoulement est donc autre.

     

    Depuis longtemps, on connaissait le cas de ces malades qui se sentent surveillés ou même critiqués par des voix. Ce thème nourrit même une partie de la littérature romantique.

     

    « Ces malades se sont détournés de la réalité extérieure et c'est pourquoi justement ils en savent plus long que nous sur la réalité intérieure et peuvent nous révéler certaines choses qui, sans eux, seraient restées impénétrables. Nous disons d'une catégorie de ces malades qu'ils souffrent de la folie de la surveillance. Ils se plaignent d'être sans cesse observés par des personnes inconnues-qui ne sont, sans doute, après tout, que des personnes- ; ils s'imaginent entendre ces personnes énoncer ce qu'elles observent : « Il dira cela maintenant, voilà qu'il s'habille pour sortir, etc. » Cette surveillance, tout en n'étant pas encore de la persécution, s'en approche beaucoup. Les malades ainsi observés croient qu'on se méfie d'eux, qu'on s'attend à les surprendre en train de commettre quelque mauvaise action pour laquelle ils devront être châtiés. Que se passerait-il si ces délirants avaient raison, si chacun de nous possédait dans son moi une semblable instance* pour le surveiller et le menacer ? »

    *Cette instance, il la baptisera « surmoi ».

    (Freud, introduction à la psychanalyse, 1916.)

     

    « Il ne fait guère de doute que les patients hystériques de Freud présenteraient aujourd'hui une symptomatologie de type schizophrénique, ou que leurs troubles seraient interprétés comme faisant partie du tableau clinique de la schizophrénie. » Affirme Roland Jaccard, comme la plupart des chercheurs américains. Laquelle, précise-t-il, est maintenant expliquée par un dysfonctionnement du cerveau, par des connections qui, à un moment donné, ne se font plus. Les hystériques de Freud seraient donc des psychotiques. Pourtant, l'hystérie est le « pilier » de la théorie freudienne sur la névrose.

     

    C'est un des symptômes de la schizophrénie que d'entendre des voix, maladie devant laquelle aujourd'hui la psychanalyse est devenue modeste et dont les véritables causes ne sont pas non plus élucidées par la neurophysiologie.


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